Categories: OpinionsPolitique

Nous devions protéger nos ainés et nous avons échoué. Que faire maintenant?

Depuis maintenant plus d’un mois, la pandémie de COVID-19 a complètement bouleversé notre cycle routinier, nous incorporant malgré nous dans une marche incertaine et anxiogène, où l’horizon n’est pas visible. Tout porte à croire qu’un nouveau paradigme est en train de prendre place, avec des tendances somme toute plutôt inquiétantes. Que ce soit la mort qui sévit cruellement chez nos ainés, les libertés civiles qui fondent comme neige ou les injections économiques tous azimut de l’État ; nous empruntons une cadence qui est inévitablement pathologique pour notre régime politique.

Au départ de la pandémie, le Québec semblait se distinguer positivement de par ses mesures strictes et sa gestion rigoureuse de la crise. D’ailleurs, la compagnie Google nous avait même décerné le prix de l’État où les mesure de distances sont les plus efficaces parmi les 60 États américains. De par notre sens de la discipline, nous étions même comparés à l’Allemagne, une référence tout à fait honorable. Or, ces derniers jours, le vent a changé de direction. Nos mesures de confinement se révèlent un échec, puisqu’ils n’ont pas réussi à protéger nos concitoyens les plus vulnérables, à savoir les personnes âgées.

En cette matière, il n’y a pas de place à l’ambigüité. Plus de 99% des décès sont des individus de 60 ans et plus. Ce sont spécifiquement les résidences pour personnes âgées qui doivent être impérativement protégées de la pandémie. Pourtant, sur les 1134 morts, la presque totalité proviennent de ces dites résidences, avec bien souvent un environnement de vie particulièrement indigne et exécrable. Ceci dit, il faut veiller à ne pas tenir François Legault comme principal responsable. Le salaire dérisoire des employés en poste et la structure bureaucratique écrasante sont des facteurs éminemment problématiques. Lorsque la crise sera terminée, une commission d’enquête devra se pencher sur ce dysfonctionnement systémique.

Face à cette situation, une question se pose ; une telle suspension drastique des libertés civiques était-elle vraiment justifiée? Si l’intention était de protéger nos personnes âgées, alors manifestement, c’est un échec. Pour ce qui est de notre jeunesse, les chances qu’elle périsse de la COVID-19 sont dérisoires. Bien que le dilemme soit difficilement surmontable, il n’en demeure pas moins que la suspension des libertés civiles est une pente particulièrement néfaste qui, si possible, doit être totalement évacuée. Ses dommages peuvent être indélébiles, et ce au dépit de la vitalité de nos sociétés. Il n’y a pas de raison de se réjouir de cette douce liberté qui s’échappe de nos mains, sans garantie d’un retour proche.

Finalement, nos gouvernements ne cessent d’injecter des sommes astronomiques, qui s’étendent sur des milliards et des millards de dollars, creusant une dette qui risque de s’avérer abyssale. Il va de soi que nous cherchons à éviter un désastre économique qui deviendra éventuellement social. Ceci dit, en l’occurrence, le gouvernement fédéral semble avoir complètement perdu la tête, au point où nous avons l’impression du jour au lendemain d’avoir basculé dans un régime socialiste. Que ce soit pour tous les chômeurs qui reçoivent un montant de 2000$ par mois ou les étudiants qui recevront jusqu’à 1250$, les incitatifs pour contribuer à l’effort de guerre sont carrément inefficaces. Il est désormais bien plus avantageux de ne pas travailler, ou très peu, plutôt que de se salir les mains et de participer à l’effort de guerre sur le terrain. Ces injections massives vont à l’encontre des valeurs de bravoure et de vaillance.

En conclusion, ces trois tendances ne sont pas de bon augure pour l’avenir de notre société. Que ce soit les décès qui se multiplient chez nos ainés, l’évaporation inquiétante de nos libertés civiles ou la gestion économique totalement irresponsable du gouvernement fédéral, ces dynamiques sont intrinsèquement tragiques et doivent être prises au sérieux. Certes, nous braverons cette crise redoutable ; cependant, les dommages encourus seront inévitablement terribles.

Félix Racine

Félix Racine est présentement étudiant à l'université en Science politique et Philosophie. Attentif à l'actualité politique et sociale, il dénonce le politiquement correct qui affecte l'espace médiatique, politique et académique.

Recent Posts

Le Canada est-il à l’abri des complots d’assassinats par des puissances étrangères?

Depuis quelques jours, nous parlons beaucoup de l’affaire Irwin Cotler, ancien ministre fédéral de la…

20 heures ago

Affaire Boissonault : l’entreprise du ministre partageait l’adresse postale d’une personne citée dans des affaires de cocaïne

La récente exclusion de Randy Boissonault du Conseil des ministres fédéraux a largement été relayée…

2 jours ago

Le terroriste le plus recherché par l’Inde arrêté au Canada après une fusillade

Traduit de l’anglais. Article de Adrian Ghobrial publié le 14 novembre 2024 sur le site…

2 jours ago

DERNIÈRE HEURE : Randy Boissonault exclus du Conseil des ministres!

Le ministre fédéral de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles était…

2 jours ago

1000 milliards par année demandés : la COP29 dans l’impasse

La vingt-neuvième "Conférence des partis" pour le climat (COP29) se déroule depuis déjà une semaine…

3 jours ago