Opinion | Incitation à la délation; un phénomène propre aux dérives autoritaires

L’étau se resserre sur le peuple québécois, coupable d’être un être social qui désire vivre dignement. Jours après jours, nos dirigeants jouent avec nos libertés comme des apprentis savants et leurs cobayes, en pleine expérimentation douteuse. Misant sur des sacrifices arbitraires plutôt que sur de la véritable science, ils espèrent amadouer le virus et contrôler la nature comme s’ils étaient Dieu tout puissant. Pourtant, derrière cette cérémonie expérimentale, sur le fond, les citoyens sont dépossédés et aliénés, comme si le fait même d’exister leur était reproché. La certitude de la vie laisse place au péché originel de la crise sanitaire.

L’excuse des gouvernants : un système de santé plein à craquer, sur le bord d’imploser. Ce qui n’est pas tout à fait faux. Cependant, ce qu’ils ne disent pas, c’est que cela fait des années que le système est à son point de rupture. Ce n’est pas la pandémie qui est cause de son incapacité fonctionnelle ; c’est sa médiocrité intrinsèque et son état désuet. Or, le gouvernement refuse de confesser cette simple vérité et s’enlise dans une dérive autoritaire qui échappe au bon sens scientifique. Comme si, par la coercition, la population québécoise devait payer pour l’incapacité de notre système de santé à fonctionner normalement, ce qui est clairement injuste et inadmissible. La population sert donc de bouc émissaire.

Cependant, ces derniers jours, la dérive autoritaire prend des proportions particulièrement drastiques. Comme si ce n’était pas assez de neutraliser nos commerces nationaux et nos traditions chrétiennes, les autorités publiques font désormais la promotion de la délation. Valérie Plante a enclenché le bal ; Christian Dubé a pris la relève par la suite. Désormais, il est conseillé par les gouvernants d’espionner la vie privée de nos concitoyens afin d’être absolument certain qu’ils sont complètement recroquevillés dans leur « cellule domestique ». S’ils osent commettre le crime d’inviter chaleureusement un proche, alors il faut déployer les forces policières contre ces derniers. Les gouvernants incitent donc nos concitoyens à surveiller suspicieusement leur voisinage et à envoyer la police si des contacts sociaux sont à l’œuvre.

Évidemment, de telles pratiques nous font directement penser aux régimes dictatoriaux et totalitaires, où la vie privée n’existe pas et que le citoyen doit entièrement se soumettre corps et âme au régime. Cependant, il ne s’agit pas du roman dystopique comme 1984 de George Orwell mais bien de la réalité, ici présente, au Québec. L’autorité publique fermente un climat toxique qui a comme conséquence de désagréger le tissu social. Plutôt que de miser sur la responsabilité, les gouvernants misent sur la peur, la coercition et la culpabilisation systématique. Au lieu d’être côte à côte, le peuple québécois est désormais face à face. La zizanie ronge le corps social. Même l’espace privé n’échappe désormais plus au fantasme de la pureté sanitaire ; tel un empire, la pureté sanitaire doit toujours s’étendre, jusqu’à pénétrer dans la vie privée des citoyens.

L’incitation à la délation est un indicateur funeste de l’état des choses. En effet, il nous indique que notre régime s’éloigne de sa nature habituelle et qu’il est en train de muter vers une forme particulièrement inquiétante. Afin de masquer l’échec de notre système de santé et l’incapacité à maitriser le virus, nos gouvernements neutralisent l’économie nationale, aliènent nos libertés fondamentales et empiètent désormais sur l’espace privé. L’espace privé est l’une des principales caractéristiques de nos régimes démocratiques ; il faut immédiatement sonner l’alarme lorsque le gouvernement tente de s’y introduire et d’imposer sa morale arbitraire. En l’occurrence, l’alarme résonne de toutes ses forces. Sans espace privée, nous ne sommes plus en démocratie. Soyons-en conscients.

Félix Racine

Félix Racine est présentement étudiant à l'université en Science politique et Philosophie. Attentif à l'actualité politique et sociale, il dénonce le politiquement correct qui affecte l'espace médiatique, politique et académique.

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