Selon le dernier sondage Léger, la CAQ est en tête dans les intentions de vote avec 46% d’appuis, contre 20% au PLQ, 14% à QS, 12 au PQ et 6% au PCQ d’Éric Duhaime. Comment doit-on analyser ces chiffres? Allons voir cela de plus près.
Tout d’abord, je ne suis pas du tout surpris de voir la CAQ en cette position. Malgré sa gestion catastrophique de la crise sanitaire, le gouvernement Legault profite de l’extrême faiblesse des autres partis. La seule force de François Legault est l’impuissance de ses concurrents.
De plus, je suis persuadé qu’une bonne partie des Québécois est satisfaite du travail de François Legault dans sa gestion de la COVID. Ce sont les babys boomers qui écoutent LCN et qui sont effrayés par le virus chinois, qui appuient massivement des mesures radicales comme le confinement et le couvre-feu.
Conséquemment, c’est grâce à la fragilité de ses adversaires et de l’appui massif des affolés de la COVID que la CAQ est toute puissante. C’est triste de voir un gouvernement médiocre dominer la scène politique québécoise. Cela prouve la médiocrité de notre classe politique.
Ensuite, le PLQ ne s’est jamais remis de sa cuisante défaite historique d’octobre 2018. Le vrai drame est le fait que les Québécois francophones ont complètement tourné le dos au Parti libéral. Ce dernier paie pour son virage multiculturel et canadien, qui fut implanté par Philippe Couillard. En d’autres termes, les libéraux se sont détachés des nationalistes québécois. L’impuissance de sa cheffe Dominique Anglade ne fait qu’accentuer le problème des libéraux. Jadis, le PLQ était une force politique québécoise. Désormais, c’est le parti des anglophones et des allophones. Alors, sa possibilité de croissance est presque nulle à court et moyen terme. Je crois que Robert Bourassa doit se retourner dans sa tombe en voyant que ce le PLQ est devenu.
Subséquemment, après quinze ans d’existence, Québec solidaire a réussi à s’implanter dans le paysage politique québécois. Il faut lui donner crédit. Lors des élections de 2018, la gauche socialiste québécoise est sortie de son bastion montréalais et a fait élire des députés dans d’autres régions. En conséquence, les solidaires sont là pour rester et ils sont même premier chez l’électorat jeune (18-34 ans).
Par contre, je ne crois pas que QS pourra grossir davantage. Il restera le représentant de la gauche socialiste, qui est minoritaire au Québec (10-15% de l’électorat environ).
Par la suite, depuis 2003, le Parti québécois est en déclin. Cela peut s’expliquer par le rejet de sa raison d’être, l’indépendance. De plus, les péquistes ont perdu leurs chevaux de bataille aux mains de Québec solidaire (le progressisme) et la CAQ (le nationalisme). Sous le leadership de Paul St-Pierre Plamondon, le PQ demeure un parti progressiste. Mais, il y a déjà QS qui se définit sous cette étiquette. D’autre part, la CAQ est devenue le parti nationaliste dominant. Alors, le Parti québécois n’arrive plus à se redéfinir? J’estime que ce parti va devenir purement indépendantiste et cela va le condamner à la marginalité jusqu’à son dernier souffle.
Également, sous le leadership d’Adrien Pouliot, le PCQ était un parti marginal. Cependant, sous le leadership d’Éric Duhaime, les conservateurs québécois sont officiellement entrés dans le paysage politique québécois. Selon le dernier coup de sonde de Léger, le PCQ obtient 6% des voix au plan national et 14% dans la région de Québec où il est bon deuxième derrière la CAQ. Si Éric Duhaime réussit à se démarquer, je crois que le PCQ pourrait faire élire entre 3 et 5 députés et obtenir 12 à 15% des voix lors des élections de 2022. Ce dernier pourrait devenir le QS de la droite et enfin cette dernière sera représentée à l’Assemblée nationale.
En terminant, la CAQ risque de dominer longtemps la scène politique québécoise. Le PLQ est le parti des anglophones et des allophones. QS est le parti exclusif des socialistes et le PQ est à l’agonie. Le PCQ d’Éric Duhaime va progresser, mais cela va prendre du temps. Donc à court terme, la CAQ va continuer de régner en maître.
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