Au Québec depuis mercredi, après être passé par Edmonton, le pape François semble avoir laissé les Canadiens et les Québécois dans un certain scepticisme. On se questionne principalement sur l’impact réel de ses excuses aux peuples autochtones.
Or une de ses interventions, passée majoritairement sous silence par les grands médias, est d’une limpidité qui vaut assurément le détour. En effet, lors de son passage à la Citadelle de Québec pour y rencontrer tout le gratin politique québéco-canadien – de Justin Trudeau à François Legault en passant par la gouverneure générale et les chefs de quelques nations autochtones – le pape François a émis des critiques très actuelles contre la cancel culture et les idéologies « étouffantes » qui ruinent les sociétés et s’attaquent au noyau familial.
À mots quasi-couverts, il met ainsi en garde contre les idéologies wokes : « Des colonisations idéologiques qui s’opposent à la réalité de l’existence étouffent l’attachement naturel aux valeurs des peuples, en essayant d’en déraciner les traditions, l’histoire et les liens religieux. C’est une mentalité qui, en supposant avoir dépassé « les pages sombres de l’histoire », fait place à cette cancel culture qui évalue le passé uniquement sur la base de certaines catégories actuelles. »[1]
Tentant de décrire plus en profondeur l’esprit qui anime ces mouvances idéologiques, il évoque une forme d’égocentrisme à la sauce « carpe diem » qui pourrait expliquer une inattention coupable de la part des privilégiés de la société de consommation :
« Cette cancel culture se concentre sur le moment présent, sur les besoins et les droits des individus en négligent souvent les besoins des plus faibles, des plus fragiles, des pauvres, des migrants, des personnes âgées, des malades, des enfants à naître. Ce sont eux qui sont oubliés dans les sociétés du bien-être. »[2]
Ensuite, le souverain pontife réaffirme haut et fort l’importance du noyau familial, et émet un avertissement clair : « L’avenir de l’humanité passe par la famille, elle est la première réalité sociale concrète, mais elle est aussi en danger. »[3]
Concluant en faisant un lien avec la raison initiale de sa visite, il affirme enfin : « Que le mal subi par les peuples autochtones nous serve aujourd’hui de mise en garde, afin que le soin et les droits de la famille ne soient pas mis de côté au nom d’éventuelles exigences productives et d’intérêts individuels. »[4]
[1] De Saint-Pierre, P. « À Québec, François dénonce la « cancel culture ». KTO. https://www.ktotv.com/video/00416081/flash-du-27-juillet-2022
[2] Idem
[3] Idem
[4] Idem
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