Pourquoi vous ne pouvez plus voter pour le Parti libéral

Il y a quelque chose que je veux que mes voisins, mes amis et tous les Canadiens sachent : le Parti libéral du Canada aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a même deux décennies, ni avec ce que son nom suggère.

« Les libéraux ne sont pas libéraux mais progressistes, ce qui est une toute autre chose. En fait, les libéraux n’ont aucune idée de ce qu’est réellement un libéral. » — Bruce Pardy

Pour ceux qui ont traditionnellement voté pour le Parti libéral, pensant que ce parti est encore celui d’autrefois — un parti « progressiste » qui met l’accent sur la liberté individuelle et la séparation des pouvoirs pour permettre un bon gouvernement, et qui parle au nom du citoyen ordinaire — ce n’est plus le cas. Le Parti libéral fédéral actuel s’est radicalisé à gauche, trahissant les idéaux de ses fondateurs (les partis libéraux provinciaux ont suivi une trajectoire similaire). Lorsque je parle de « libéraux », je fais référence aux députés et à l’élite libérale qui influencent lourdement les programmes et politiques du parti, et non aux électeurs — qui peuvent penser très différemment.

Le libéralisme classique

Le mouvement libéral (avec un petit l) est né des Lumières du XVIIIe siècle, en réaction contre le règne des élites et de la royauté sur leurs sujets. Il défendait la liberté individuelle et un gouvernement restreint qui favoriserait un marché libre des biens et des idées, et garantirait la séparation des pouvoirs entre l’État et les autres institutions. Pourtant, le libéralisme classique contenait déjà en germe les éléments menant à sa dégénérescence en extrémisme et en étatisme, comme nous le vivons aujourd’hui au Canada.

Adoptant les idées des Lumières de Jean-Jacques Rousseau, révolutionnaire français et précurseur de Marx, dont la réputation est douteuse, les libéraux considèrent les citoyens comme des individus « atomisés » qui concluent un « contrat social », acceptant d’établir l’État pour qu’il remplisse certaines fonctions, en abandonnant certaines libertés en échange de la protection de l’État. Le libéralisme classique reconnaissait des lois morales universelles, alors que le concept de Rousseau nie leur existence — chaque génération peut définir ses propres règles comme elle l’entend. Les coutumes et les traditions sont perçues comme des ennemis du « progrès », quoi que ce terme signifie. Comme l’a très bien formulé feu Roger Scruton, les libéraux (classiques) « voyaient l’ordre politique comme issu de la liberté individuelle ; les conservateurs voyaient la liberté individuelle comme issue de l’ordre politique »1. Les libéraux classiques étaient sceptiques envers le pouvoir de l’État et voulaient le maintenir à distance, afin de protéger la liberté individuelle. Ce n’est pas le cas des « libéraux » modernes : selon Mark Shiffman, professeur associé en philosophie, technologie et politique, ils considèrent les phénomènes humains « comme s’il s’agissait d’un problème d’ingénierie à résoudre. Et si l’on peut appliquer suffisamment de force et d’organisation pour les résoudre en transformant entièrement la vie humaine pour qu’elle corresponde au résultat visé, alors c’est ce qu’ils cherchent à faire. Mais cela est fondamentalement voué à l’échec, car c’est une tentative d’imposer un ordre à la réalité qui n’est pas l’ordre de la réalité elle-même. Ce n’est pas fondamentalement ce qui nous est donné de connaître, d’aimer, de comprendre. »

« Une société totalitaire est celle dans laquelle une idéologie cherche à remplacer toutes les traditions et institutions préexistantes dans le but de soumettre tous les aspects de la société à son contrôle. Partout où la philosophie totalitaire a régné, elle a commencé à détruire l’essence de l’homme. » — Hannah Arendt

Au XXe siècle, les libéraux ont commencé à adopter de nombreuses idées socialistes, antagonistes au libéralisme classique. Plutôt que de laisser l’innovation sociale à des initiatives communautaires spontanées, ils ont développé une vision socialiste de la société — une utopie à instaurer par l’intervention gouvernementale. Alors que le libéralisme classique favorisait la coopération, le soutien aux pauvres, et l’utilisation du gouvernement comme facilitateur permettant aux citoyens de diriger librement leur vie et de fonder leurs propres projets et communautés, les libéraux actuels instrumentalisent le pouvoir de l’État et des tribunaux pour contrôler la société canadienne. Le libéralisme classique visait à protéger l’individu contre la coercition d’autres individus ou groupes ; le libéralisme moderne vise à l’endoctrinement, à l’imposition de la conformité, à la suppression des opinions ou informations jugées contraires aux idéaux définis par l’État, et à la suppression (notamment politique) de la diversité — tout en prétendant la promouvoir. Les Canadiens doivent être « convertis » par le contrôle de ce qu’ils lisent et entendent, et par l’interdiction des opinions alternatives déclarées « inacceptables », comme M. Trudeau l’a célèbrement affirmé.

Sans aucun point de référence, la morale devient une question de vote majoritaire (qui, bien sûr, change au fil du temps et peut être « détourné » par la propagande et d’autres moyens) ou d’imposition par le gouvernement (ou par ceux qui contrôlent ses décisions). Selon le professeur émérite Cornelis Van Dam, « la nouvelle morale doit être imposée d’en haut par la force et le pouvoir des déclarations juridiques des tribunaux et de la législation du gouvernement… il adoptera la loi et appliquera la morale qu’il souhaite ou que la société exige de lui »2. Cette morale ne concerne plus le bien et le mal définis par Dieu, mais reflète les opinions de ceux qui détiennent le plus de pouvoir dans la société, en la redéfinissant sur la base de sentiments subjectifs (en particulier en ce qui concerne la sexualité) ou d’un pragmatisme brut qui ne prend pas en compte les dommages collatéraux. Ceux qui adhèrent encore aux lois morales universelles doivent alors être supprimés au nom d’une liberté nouvellement définie, qui supprime en fait notre liberté de choisir toute option non promue par le gouvernement ou de vivre selon notre conscience.

Les politiques libérales actuelles ne peuvent être distinguées du socialisme car elles cherchent à perpétuer et à exploiter les différences entre les classes et ne se concentrent pas sur la recherche d’un consensus et d’une coopération mais sur l’imposition de la volonté de groupes identitaires sélectionnés au reste de la société, avec l’aide d’une élite politique qui contrôle le discours public et la prise de décision politique. Pour citer William Gairdner, « le libéral classique vénérait la moralité de la responsabilité individuelle, sous un gouvernement limité, avec l’égalité des chances et des règles de conduite justes pour tous dans un État de droit… Le libéralisme moderne a astucieusement adopté le libertarianisme en ce qui concerne le corps privé, la sexualité et d’autres questions morales “personnelles”, et les a combinés avec le socialisme en ce qui concerne toutes les questions considérées comme publiques »3. Les valeurs libérales classiques ne se retrouvent plus que dans le camp politique conservateur.

Technocratie

Cette tendance à utiliser le gouvernement pour corriger tout ce qui est perçu comme un problème envahit la pensée et les politiques libérales. Y a-t-il une crise financière causée par la COVID-19 ou les sanctions américaines? Il faut compenser les Canadiens afin qu’ils ne ressentent plus les effets de cette crise. Les conséquences de l’inflation galopante et de l’endettement vertigineux du gouvernement, qui devront être remboursés par nos petits-enfants et limiteront fortement la capacité des futurs gouvernements à financer des programmes sociaux, sont tout simplement ignorées. Face au problème de la désinformation? Il faut faire adopter des projets de loi qui permettent au gouvernement de contrôler ce que les Canadiens voient et lisent. Et, commodément, ajouter à cela des subventions de plusieurs milliards aux médias traditionnels canadiens afin de les rendre dépendants de l’État, leur donnant ainsi une forte incitation à promouvoir les objectifs utopiques du gouvernement. Sinon, contrôler l’information en excluant les journalistes critiques de toute conférence de presse, comme le font traditionnellement Trudeau et Carney. Faire adopter des projets de loi comme C-11 (qui permet au CRTC de censurer toutes les nouvelles diffusées au Canada), C-18 (qui nous empêche de partager des nouvelles sur les réseaux sociaux), C-63 (conçu pour rendre illégal tout discours jugé « haineux » par des tribunaux militants des droits de la personne), C-3, C-4 ou C-293 pour restreindre la liberté d’expression et imposer la « cohésion sociale » — non pas en convainquant les gens de s’aimer et de se respecter, mais en imposant des sanctions graves à ceux qui contredisent la doctrine des élites libérales.

Les lois libertaires posent-elles problème, comme l’augmentation des grossesses non désirées, des taux de divorce ou des ITS? Plutôt que de revoir les politiques, l’État entre en mode de réparation perpétuelle, dépensant des sommes croissantes de l’argent des contribuables pour compenser les conséquences indésirables de politiques ratées, par exemple en distribuant gratuitement des contraceptifs et des pilules abortives. Vous avez l’impression d’être né dans le mauvais corps? Les technocrates du gouvernement vous proposent une chirurgie pour adapter votre corps à ce que vous ressentez à l’intérieur. Et si vous souffrez, et que l’aide tarde à venir dans notre système de santé inefficace? Le gouvernement vous offre la mort par euthanasie, y compris si vous êtes simplement trop pauvre pour payer votre loyer ou souffrez de stress post-traumatique après votre retour d’Afghanistan. Une technocratie impersonnelle, en effet. Et plus l’État devient vaste et présent pour « remédier » à tout, plus il devient puissant, presque un dieu omnipotent. Mais ce « dieu » n’est pas bon, et notre dépendance envers lui devient un piège qui, petit à petit, supprime nos libertés alors que de plus en plus de sphères privées tombent sous le contrôle de l’État.

Faisons entrer Mark Carney, technocrate tout aussi avéré que Justin Trudeau, sinon plus. Carney a été à la tête de la Banque d’Angleterre, et les Britanniques ont donc déjà de l’expérience avec son leadership. Le Daily Telegraph l’a qualifié d’« intelligence élevée, mais jugement faible » — et tient ses politiques de carboneutralité pour responsables de l’appauvrissement du Royaume-Uni, devenu plus pauvre que l’État le plus pauvre des États-Unis : « Les années passées par Carney à la tête de la Banque ont été marquées par une croissance stagnante, un gel du niveau de vie et une baisse de la productivité ; et même si de nombreuses explications sont possibles, le ‘gouverneur rock star’ n’a clairement rien fait pour améliorer la performance de l’économie britannique. » Technocrate, élitiste et mondialiste autoproclamé (et conseiller informel de Trudeau depuis au moins 2020), Carney est très éloigné de la vie quotidienne et des besoins des Canadiens ordinaires. Il poursuit des objectifs bien différents, tentant d’utiliser le Canada comme cobaye pour transformer une ancienne puissance occidentale en une république bananière affaiblie, effondrée sous le poids du rêve irréalisable d’éliminer ou de compenser toutes les émissions de combustibles fossiles en une seule génération.

Ses rêves utopiques sont exposés dans son livre Values(s): Building a Better World for All. Face à ce projet grandiose, Jordan Peterson ne peut s’empêcher de comparer la mission de Carney à celle d’un « véritable sauveur du monde ». Peter Foster, contributeur au National Post, décrit l’utopie de Carney comme une « dictature technocratique justifiée par l’alarmisme climatique ». Foster explique que — tout comme Justin Trudeau admire le marxisme chinois pour sa capacité à faire avancer les choses — « Carney s’inspire, entre autres, de Marx, Engels et Lénine, mais l’agenda qu’il promeut diffère du marxisme sur deux points essentiels. D’abord, le secteur privé ne doit pas être exproprié, mais transformé en ‘partenaire’ dans la refonte de l’économie et de la société. Ensuite, il ne promet pas d’améliorer la vie des gens ordinaires, mais de l’aggraver. Le Brave New World de Carney sera fait de restrictions, de moins de vols, de moins de viande, de plus d’inconvénients et de plus de pauvreté. »

« L’agenda soutenu par Carney ne repose pas sur les institutions démocratiques, mais sur leur contournement. » — Peter Foster

Carney, censé incarner le capitalisme en tant que banquier international, tient en fait le capitalisme pour responsable de la corruption de la société. Il incarne un hybride entre un socialiste qui cherche à contrôler le secteur privé par l’imposition de principes « ESG » (environnement, social, gouvernance) d’un côté, et un serviteur des multinationales via sa position au Forum économique mondial (FEM) de l’autre.

Pour les technocrates, la peur est une alliée précieuse. Elle permet de proposer des solutions rapides, d’écarter les doutes, de court-circuiter les procédures parlementaires et judiciaires, et de diaboliser l’opposition au nom d’un État qui prétend sauver la situation. Toutes les peurs sont bonnes à exploiter : peur de la mort, peur des sanctions économiques, peur de l’autre candidat (peint comme un clone de Donald Trump), ou peur de la « crise climatique » évoquée dans le livre de Carney pour imposer d’innombrables restrictions à nos libertés et faire chuter notre niveau de vie. Ironiquement, Carney a accusé les Canadiens opposés à ses conseils en matière de COVID-19 de créer une « culture de la peur », tout en faisant exactement la même chose avec son livre et ses déclarations publiques.

En affirmant que nous sommes en « crise », l’État administratif — c’est-à-dire les bureaucrates non élus — peut accélérer les décisions sans contrôle parlementaire. Comme l’a très bien résumé Mavros Wissell : « Les gouvernements technocratiques… sont notoirement antidémocratiques. Les décisions y sont prises par des experts non élus, ce qui signifie que les politiques sont élaborées en minimisant la participation du public et des élus. N’oublions pas que Carney a déclaré : ‘Ce n’est pas le moment pour la politique habituelle.’ »

La fin de l’État de droit — et de la démocratie elle-même ?

L’aversion des libéraux pour les processus démocratiques longs et contraignants conduit également à la corruption du gouvernement et du processus législatif. Bien que de nombreux gouvernements aient commis des actes illégaux ou contraires à l’éthique, les libéraux de Trudeau ont battu des records en matière de corruption. Citons l’affaire SNC-Lavalin, où le Premier ministre a veillé à ce que l’entreprise ne soit pas poursuivie en congédiant la procureure générale de l’époque, Jody Wilson-Raybould. Trudeau a distribué environ un quart de milliard de dollars à un ami sans processus d’appel d’offres pour la rénovation des bâtiments fédéraux, et a versé près d’un milliard de dollars d’argent public à la Fondation WE (avec généreux avantages pour sa famille). Il a déclaré illégalement l’état d’urgence et gelé les comptes bancaires de citoyens (avec l’approbation probable de Carney, conseiller de Trudeau à l’époque, qui a redéfini deux semaines de protestations pacifiques comme une « sédition »), et a fait emprisonner des chefs de l’opposition pour avoir protesté contre les obligations vaccinales, à la manière d’Erdogan.

Les ministres libéraux suivent cet exemple : le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault aurait détourné 250 millions de dollars vers sa propre organisation, tandis que l’ancien ministre de l’Emploi Randy Boissonnault figurait comme directeur d’une entreprise ayant obtenu des contrats de plusieurs millions alors qu’il siégeait au caucus libéral. Quant à Mark Carney, il est tout aussi disposé à utiliser les lois d’exception pour contourner les processus démocratiques. Pour ceux qui veulent creuser davantage, le sénateur Plett a compilé une longue liste de ces comportements illégaux. La corruption n’est plus l’exception mais est devenue le mode de fonctionnement libéral.

Peut-être encore plus grave, les libéraux ont adopté plusieurs lois qui sapent l’État de droit en rendant impossible de savoir ce que la loi permet ou interdit. Cela crée un climat de peur d’exprimer son opinion de peur de poursuites. L’ambiguïté de certaines lois sur la censure ou la liberté d’expression rend impossible pour les citoyens canadiens de savoir ce qu’ils peuvent dire ou non. Par exemple, le projet de loi C-63 interdit les « discours haineux » mais ne définit pas clairement ce que cela recouvre, laissant le soin à des tribunaux de trancher lorsque quelqu’un (même anonymement) accuse un autre citoyen de contrevenir à la loi. De même, le projet de loi C-6 sur la « thérapie de conversion » est tellement vague qu’il pourrait criminaliser des parents qui souhaitent parler avec leurs enfants de questions liées à l’identité de genre.

Cette incertitude engendre l’autocensure et limite l’échange d’informations, en raison de la menace de poursuites longues et coûteuses, qui peuvent infliger une punition à travers le processus judiciaire lui-même, même sans amende ni prison. Dans le monde « courageux » des libéraux, la liberté est sacrifiée au nom de l’égalité imposée, et la loi n’est plus un rempart pour les citoyens mais devient un outil d’asservissement aux idéaux du Parti. Une autre stratégie libérale pour contourner la démocratie consiste à interrompre les débats parlementaires, comme cela s’est produit à plusieurs reprises (projets de loi C-15, C-30, C-71 sur les armes à feu, C-10 sur la censure, etc.). Cela empêche les décisions réfléchies et limite l’implication citoyenne, notamment par les députés ou les comités parlementaires.

Il fut un temps où le Parti libéral permettait à ses députés de représenter les intérêts de leurs électeurs, comme le rapporte l’ancien député libéral Dan McTeague : « Cela n’existait plus sous Justin Trudeau, dit-il. Quiconque s’écartait de la ligne était sanctionné… on ne vous permettait plus de penser par vous-même, honnêtement, et vous ne pouviez plus dire représenter vos électeurs. » La question se pose alors : dans l’intérêt de qui les libéraux font-ils leurs politiques, et dans quel intérêt gouvernera le Trudeau 2.0 ?

Ingérence étrangère

La perspective de voir Mark Carney devenir premier ministre du Canada soulève la question d’une gouvernance dominée par des intérêts internationaux au plus haut niveau. Alors que plusieurs ministres libéraux sous Trudeau ont eu des conflits d’intérêts (et que les noms des députés identifiés par le SCRS comme ayant collaboré avec le gouvernement chinois n’ont toujours pas été révélés au public malgré une élection fédérale imminente), Mark Carney présente au moins un double conflit d’intérêts quant au poste le plus élevé au pays.

Premièrement, en tant que président de Brookfield Asset Management, il a participé, en décembre 2024, à un investissement majeur de 750 millions de dollars à Shanghai, auprès d’une filiale de Shui On Land, une entreprise ayant des liens étroits avec la CCPPC (Conférence consultative politique du peuple chinois), que l’on considère comme une menace à la sécurité nationale en raison de ses ingérences politiques. Il est hautement improbable que Carney, après une telle implication, puisse aujourd’hui être considéré comme un acteur neutre dans les relations entre le Canada et la Chine — pays qui vient justement d’imposer des tarifs sur les produits canadiens en réponse à la taxe sur les véhicules électriques imposée par les libéraux (et également soutenue par les conservateurs), et qui a récemment pris d’autres mesures hostiles, comme l’affaire des « deux Michael ».

Deuxièmement, Carney siégeait jusqu’à récemment au conseil d’administration de Brookfield Asset Management, entreprise qui a déménagé peu après son départ de Toronto à New York. En parallèle, Brookfield cherchait à obtenir un investissement majeur de 36 milliards de dollars de la part du fonds de pension canadien — autre conflit d’intérêts, cette fois dans le cadre de son rôle de conseiller financier de Trudeau. Ce conflit complique considérablement sa capacité à défendre les intérêts du Canada dans le conflit commercial en cours avec l’administration Trump. Au moment d’écrire ces lignes, Carney n’a pas indiqué s’il détenait toujours des actions pouvant représenter un conflit d’intérêts direct.

Troisièmement, Carney dirige ou participe à plusieurs instances internationales, notamment à l’ONU, et siège au conseil de la Fondation du Forum économique mondial (FEM) — un conglomérat antidémocratique des plus grandes entreprises mondiales qui fait pression sur l’ONU pour obtenir un rôle décisionnel, menaçant ainsi la souveraineté des États. La vision du FEM pour un « paradis sur Terre », c’est-à-dire la société utopique que les libéraux essaient de construire au Canada, est une vision socialiste où, selon Klaus Schwab (mentor de Justin Trudeau, Chrystia Freeland et Mark Carney), « vous ne posséderez rien, et vous serez heureux ». Le livre de Carney s’aligne étroitement avec ces idées. Pierre Poilievre a d’ailleurs déclaré qu’il interdirait à ses ministres de participer aux réunions du FEM.

Novlangue

Pour vendre leurs projets utopiques et centralisateurs à la population sans que les Canadiens ne prêtent trop attention à ce qui se passe réellement, les libéraux ont complètement redéfini le vocabulaire politique. Afin de désamorcer les critiques, les opposants sont qualifiés d’antidémocratiques, ce qui détourne l’attention de la menace que les libéraux eux-mêmes représentent pour la démocratie.

L’auteur argentin Agustín Laje décrit ce processus ainsi (traduction libre) : « L’ingénieur social est un créateur, tant d’hommes que de sociétés : il redessine les coutumes et les habitudes ; redéfinit les valeurs et les principes ; censure certaines croyances et en impose d’autres qu’il a soigneusement sélectionnées pour les autres ; il pénètre dans le domaine du langage, postulant un tout nouveau vocabulaire et bannissant l’ancien ; il dissout les relations et les liens établis entre les gens, puis les remplace par d’autres formes de rapports sociaux. »

En prétendant lutter contre ce qu’ils appellent des « menaces à la démocratie », les libéraux censurent les médias et restreignent l’accès des Canadiens à l’information. Après avoir déclaré que le Canada était un pays raciste, ils proposent des politiques pour « régler » ce problème qui, en réalité, alimentent la haine en entretenant les divisions fondées sur la couleur de peau ou l’origine ethnique. Quand ils parlent de « diversité », ils veulent dire une uniformité imposée, où la composition ethnique des employés doit correspondre à celle de la population, sans tenir compte des préférences culturelles, des différences de genre ou d’autres facteurs qui influencent la répartition naturelle.

Le tableau à la fin de cet article constitue un lexique partiel des termes dont le sens a été modifié — voire inversé — lorsqu’ils sont employés par les libéraux.

« Tout ce que la gauche touche, elle le détruit. » — Dennis Prager

Pour qui donc devrions-nous voter ?

Beaucoup de nos jeunes adultes pensent à quitter le Canada ou à devenir le 51e État des États-Unis. Le régime Trudeau les a laissés sans espoir d’un avenir meilleur : ils ne peuvent plus se permettre d’acheter une maison et leurs revenus nets sont bien inférieurs à ceux de nos voisins du sud, et la productivité canadienne est tombée à environ 70 % de celle des États-Unis. La dette fédérale et provinciale combinée du Canada a doublé depuis 2008 et devrait encore augmenter si les solutions proposées pour faire face aux droits de douane américains sont mises en œuvre. Pourtant, et de manière inexplicable, un grand nombre d’électeurs canadiens veulent toujours plus de la même chose.

Le mot « libéral » est désormais synonyme d’illibéral, c’est-à-dire de suppression de nos libertés au profit d’un État qui microgère nos vies, les nouvelles que nous lisons et même la manière dont nous dépensons notre argent ou les causes politiques que nous pouvons soutenir. Cela a commencé il y a plusieurs décennies, au moins depuis le Premier ministre P.E. Trudeau. Interrogé sur le type de pays qu’il aimerait que le Canada devienne, il a répondu de manière tristement célèbre : « Socialiste du Parti travailliste ou Cubain » : « Socialiste du Parti travailliste, ou socialisme cubain, ou socialisme chinois – le socialisme de chacun selon ses moyens ». Son fils Justin a effectivement fait faire au Canada un grand pas dans cette direction, ce que confirme également l’autodéclaration socialiste de la ministre Guilbault. Les gens votent avec leurs pieds en quittant le Canada et choisiront de prendre leurs propres décisions en matière de dépenses plutôt que de payer plus d’impôts et de laisser le gouvernement décider de la meilleure façon de dépenser l’argent. Un gouvernement qui microgère nos vies non seulement infantilise ses citoyens, mais les déshumanise en leur ôtant la possibilité de déterminer leur propre moralité et leurs propres actions. Cela donne un nouveau sens au mot « démoralisation ».

Les libéraux et les autres partis « progressistes » qui ont soutenu la plupart des politiques radicales mises en œuvre sous le régime Trudeau s’efforcent tous d’imposer leurs visions utopiques respectives aux Canadiens. Cependant, les partis plus centristes ont également des représentants qui sympathisent avec ces politiques. Pour les électeurs, cela signifie que la décision de savoir qui soutenir dépend de l’identité des candidats locaux. Nous devons nous engager bien plus souvent que tous les quatre ans et nous informer sur la politique au Canada, par exemple à l’aide d’un nouveau guide conçu à cet effet. Les Canadiens doivent travailler ensemble pour restaurer la liberté et la prospérité, et lutter contre les nouvelles tentatives d’imposer un programme international qui ne reconnaît pas la condition humaine et un gouvernement qui tente de jouer les dieux en imposant ses idées erronées à chacun d’entre nous.

TermeNouveau sens lorsqu’utilisé par les libéraux
RacisteAu lieu du daltonisme pour lequel Martin Luther King s’est battu et qui a régi les politiques occidentales pendant un certain temps, le racisme est de retour car les politiques libérales perpétuent les distinctions raciales, renforcent les divisions et encouragent le ressentiment en donnant la préférence à certains groupes et en rejetant la responsabilité des problèmes de la société sur d’autres groupes.
Les dangers pour la démocratieToute opinion ou tout fait exprimé publiquement et qui gagne du terrain, ainsi que ceux qui les promeuvent, chaque fois qu’ils contredisent les politiques libérales.
ÉDI (DEI)Discrimination, élimination et intimidation
DiversitéUniformité d’opinion et quota appliqué pour obtenir une représentation au moins proportionnelle des groupes identitaires préférés dans l’ensemble de la société.
DécolonisationRejet des valeurs traditionnelles (judéo-chrétiennes) et des concepts occidentaux, souvent remplacés par des idées socialistes (européennes), tandis que le Canada recolonise le Sud par le biais de prêts et d’aides monétaires assortis de conditions.
DémocratieTout le monde vote libéral. Toute personne votant pour ce que les libéraux qualifient d’« extrême droite » ou contredisant le discours libéral est une menace pour la démocratie. Les manifestations pacifiques ne sont plus autorisées au Canada. Les libéraux soutiennent fermement un style de gouvernement antidémocratique « du haut vers le bas », par opposition à une approche véritablement démocratique « du bas vers le haut », à l’écoute des préoccupations des citoyens.
Sécurité numériqueExtrait du projet de loi C-63. Il s’agit de cacher aux Canadiens les informations que le gouvernement libéral n’aime pas. Plutôt que d’accroître la sécurité des internautes, il s’agit en fait de protéger le gouvernement contre toute remise en question.
DésinformationToute information qui contredit le discours des libéraux ou qui pourrait amener les gens à douter de la véracité de leurs affirmations.
ÉgalitéInégalité ; la préférence est donnée à certains groupes identitaires pour parvenir à une représentation égale dans la société, en ignorant largement les qualifications et l’expertise au profit de la couleur de la peau et de l’orientation sexuelle. Le traitement spécial de ces groupes implique l’opinion discriminatoire du gouvernement selon laquelle ils sont incapables de rivaliser avec d’autres groupes sur un pied d’égalité. L’objectif est l’égalité des résultats et non l’égalité des chances (objectif du libéralisme classique).
Extrême droitePositions qui étaient considérées comme centristes il y a seulement deux décennies.
GenreIdée (non scientifique) selon laquelle, indépendamment du sexe biologique, un homme peut habiter un corps de femme et vice versa. À un stade plus avancé, les gens peuvent revendiquer l’identité de leur choix, y compris les genres non binaires, les âges différents ou les identités ethniques, voire les identités animales.
L’affirmation du genreAu lieu d’affirmer le sexe biologique d’une personne, l’affirmation du genre consiste à lui proposer des bloqueurs de puberté, puis des hormones du sexe opposé, ainsi que des interventions chirurgicales visant à retirer des parties saines du corps, laissant souvent la personne stérile et en très mauvaise santé, dépendante à vie d’un grand nombre de médicaments.
Sécurité des armesRetirer les armes à feu aux citoyens respectueux de la loi tout en ne faisant rien pour empêcher la contrebande d’armes et leur utilisation à des fins criminelles.
Soins de santéSoins de la mort – l’accent n’est pas mis sur la bonne science, les soins palliatifs, le soutien à la confirmation de la vie pour les futures mères, les enfants handicapés, mais sur la prévention de la naissance d’enfants handicapés ou non désirés, et sur l’offre d’une mort rapide à ceux qui souffrent de handicaps ou même de traumatismes et de problèmes mentaux, ou qui vivent dans la pauvreté. Les protections de la conscience sont systématiquement refusées, ce qui conduit à une purge du secteur de la santé de ceux qui sont favorables à des soins respectueux de la vie.
InclusionExclusion – seuls les groupes minoritaires préférés sont « inclus », tandis que tous les autres sont désavantagés en raison de la couleur de leur peau ou de leur orientation sexuelle. Seules certaines opinions conformes aux théories marxistes telles que la théorie critique de la race sont autorisées ; ceux qui défendent d’autres idées sont marginalisés et exclus.
LibéralParti qui poursuit des politiques illibérales visant à accroître le contrôle de l’État sur les choix de l’individu, en supprimant les libertés et les choix, même les libertés financières (par des dépenses publiques inconsidérées et, éventuellement, l’introduction d’une monnaie numérique contrôlée par l’État).
Pro-choixAnti-choix, car dans le contexte des avortements, un seul choix est promu et soutenu par le gouvernement. Aucun choix – même s’il est médicalement indiqué – n’est toléré lorsqu’il s’agit d’utiliser des vaccins non testés, considérés par le gouvernement comme essentiels et comme le seul remède.
ProgressisteUn euphémisme trompeur qui a pris le sens de ne pas être socialement conservateur mais qui signifie en réalité « régressif », puisque les politiques correspondantes visent à réduire les libertés gagnées de haute lutte au cours des deux cents dernières années et à réintroduire les inégalités dans la société par le biais de la politique identitaire.
Santé reproductiveLe gouvernement encourage et finance l’interruption de la vie des enfants à naître, ce qui nuit souvent à la santé reproductive des mères.
Approvisionnement en médicaments plus sûrsMédicaments gratuits payés par l’argent du contribuable, qui peuvent ensuite être vendus par ceux qui les reçoivent pour acheter les drogues de rue dangereuses qu’ils préfèrent.
Espaces sécurisésEspaces non sécurisés où des personnes du sexe opposé peuvent entrer dans des salles de bains et des vestiaires qui étaient auparavant considérés comme sûrs en raison d’une séparation rigoureuse des sexes.
Basé sur la scienceSelon les cas, la science peut être utilisée ou l’idéologie peut se faire passer pour de la science à des fins politiques. À une époque où nos institutions universitaires sont infiltrées par la wokeness et où de nombreuses voix dissidentes sont activement réduites au silence (annulées) au détriment de la liberté académique, la science n’est en aucun cas un arbitre objectif pour les décideurs politiques. Les libéraux se réfèrent souvent à la science lorsque cela les arrange, mais l’ignorent largement lorsque l’idéologie (ou le fait de satisfaire certains groupes pour obtenir leurs votes) devient le principal moteur de leurs politiques.
L’éducation sexuelleUne approche qui expose les jeunes enfants à des images et des informations inappropriées qui conduisent à une sexualisation précoce. Alors que cette approche prétend protéger des abus, elle prépare en fait les enfants à la sexualité et les rend plus vulnérables aux abus, et tente ouvertement d’opposer les enfants à leurs parents si ces derniers défendent des valeurs plus traditionnelles.
La justice socialeL’application d’une vision du monde basée sur les classes (marxiste) à nos institutions afin de parvenir à l’égalité des résultats et à l’acceptation et au soutien illimités de toutes les identités de groupe. Une redistribution des richesses qui suppose que l’injustice structurelle est normative dans notre société. Tout groupe opposé à ces concepts est considéré comme injuste.
Racisme systémiqueLe concept selon lequel les structures existantes dans la société canadienne renforcent la position désavantageuse de certaines minorités identifiables. Ces minorités ne peuvent pas s’en sortir seules, mais ont besoin d’un soutien sanctionné par l’État et doivent être privilégiées par rapport à d’autres groupes pour atteindre la position qu’elles méritent dans la société. Cela renforce les stéréotypes raciaux et peut susciter un ressentiment raciste, car les individus sont perçus comme ayant atteint leur position grâce au favoritisme du gouvernement et non à leur mérite.
Droits des transgenresUne attaque frontale contre les droits des femmes, leur sécurité dans les sports, les vestiaires et les prisons, et le concept même de ce que signifie être une femme
  1. Scruton, Roger: Conservatism – An Invitation to the Great Tradition. All Points Books (2018), p.31. ↩︎
  2. Van Dam, Cornelis: God and Government. Wipf and Stock (Eugene, OR), 2011 (p.238) ↩︎
  3. Gairdner, William: The Trouble With Canada… Still! Key Porter Books (2010), (p.139, 146) ↩︎

Martin Tampier

Martin Tampier est blogueur et auteur de plusieurs articles et co-auteur d'un livre. Il est originaire d'Europe et vit au Canada depuis 1999. Ingénieur de profession, il habite avec sa femme et son fils à Terrebonne, QC.

Recent Posts

Carpay : décision de la Cour d’appel de l’Ontario dans l’affaire Hillier c. Ontario

Cet article fut d’abord publié en anglais sur le site de The Epoch Times le…

5 heures ago

Immigration irrégulière : nos capacités d’accueil sont dépassées

Donald Trump s’est invité de plusieurs façons durant l’actuelle campagne électorale. Il faut dire qu’une…

2 jours ago

Instinct moutonnier : le mal politique des Québécois ?

Les Québécois sont un peuple unique au monde à tous les points de vue. Par…

2 jours ago

Boycotter les voyages aux États-Unis : pas la bonne solution pour riposter aux tarifs

Les médias aiment beaucoup parler, ces temps-ci, de ceux qui annulent leur voyage aux États-Unis.…

3 jours ago

Les brouteurs brisent des vies : nous devons agir

Vous recevez parfois des demandes d’amis non sollicitées sur Facebook de belles femmes vivant en…

3 jours ago