Nous vivons décidément dans un drôle de monde. Partout en Occident, les parents souhaitent savoir ce que l’on enseigne à leurs enfants. En France et aux États-Unis notamment, les parents ont une grande liberté de choix quant à l’école de leurs enfants. Mais ici au Québec, il est mal vu par une certaine bien-pensance que les parents inquiets quant au contenu des programmes scolaires puissent avoir des réserves. Dans cet article, explorons les polémiques concernant le multiculturalisme et la théorie des genres à l’école. Car oui, l’école est censée être démocratique, pour les parents comme pour les élèves.
Paul St-Pierre Plamondon, que nous ne pouvons taxer d’extrémisme, a soulevé le fait qu’il fallait pouvoir débattre des théories de genre à l’école, car sinon, « les conservateurs de Pierre Poilievre s’en chargeraient ». Il est souvent dit de PSPP qu’il est inspiré par l’expérience de la sociale-démocratie danoise, pays dans lequel il a vécu et parle la langue. Le Danemark a des programmes sociaux très généreux et a fait sa part pour accueillir nombre de réfugiés. C’est aussi un pays précurseur comme la Suède quant aux théories du genre.
Pourtant, les pays scandinaves voient bien les limites de leur modèle sociétal. Il est difficile de faire accepter à la population des impôts élevés si le nombre de migrants qui ne s’intègrent pas est en hausse constante. De même que les chirurgies « d’affirmation de genre » sont allées trop loin dans les pays d’Europe du Nord. De « pionniers » en études de genre, les Scandinaves se rendent bien compte que l’idéologie est allée beaucoup trop loin avec des enfants de plus en plus jeunes qui veulent changer de sexe.
Dans une démocratie, il est parfaitement sain de débattre de tout. Même d’opinions controversées. Pourquoi? Car si les démocrates ne le font pas, le débat sera repris par d’autres, et pourrait faire des émules. Avec les dommages collatéraux que ça produira. C’est ainsi que la gauche « woke » québécoise s’est déchaînée sur PSPP en le comparant à Marine Le Pen, à Éric Zemmour ou à « l’extrême droite » de façon générale. Il n’y a qu’à voir les forums de Reddit ou sur Facebook pour voir cette mauvaise foi dégoulinante.
La Presse et Radio-Canada nous présentent les théories du genre comme étant objectives et essentielles dans notre société. Pourtant, rien n’est dit sur les opinions contraires à la doxa du moment. Si elles ne sont pas ridiculisées par des professeurs militants ou des pédagogues d’universités. Puisque le public jeune est captif, et qu’il n’y a pas vraiment de liberté de choix comme sortir de la classe avant le cégep, les idéologues devrait se garder une petite gêne avant d’affirmer comme parole d’évangile des théories qui ne reposent sur aucune base scientifique.
Le débat actuel sur l’enseignement des théories de genre, l’orientation sexuelle ou la sexualité au sens large, c’est la nouvelle mouture du débat sur le cours éthique et culture religieuse. Ce cours a longtemps fait couler l’encre entre ses partisans et ses opposants. D’un côté, une « élite intellectuelle » qui dans sa « sagesse » voulait déconstruire les préjugés « racistes » des Québécois en leur montrant les vertus du multiculturalisme canadien. Et à l’opposé, des « islamophobes » réactionnaires qui pensent que l’école n’est pas un lieu pour parler de religion.
Ce qui est vrai, car la religion devrait être avant tout une affaire familiale. L’école publique et laïque n’a pas pour vocation de prendre parti sur les grandes religions du monde. Les parents oublient trop souvent qu’ils ont un rôle majeur dans l’éducation de leurs enfants, et que l’école ne devrait pas prendre leurs responsabilités sur les questions religieuses ou de genre.
Donc, oui, les parents ont un rôle à jouer dans l’éducation de leurs enfants, et ne peuvent pas s’en remettre à l’école pour des sujets personnels. Par contre, les parents ont aussi un rôle à jouer quant au rôle que l’école devrait avoir dans notre société. Au Québec, il est difficile de trouver un programme qui reflète les valeurs et aspirations des parents pour leurs enfants. En France, une plus grande liberté est accordée en éducation. Entre les écoles d’immersion en Breton ou Basque, les écoles religieuses ou les programmes alternatifs pour les enfants « différents », ils offrent beaucoup de choix que nous n’avons pas ou très peu au Québec.
À défaut d’encourager les écoles religieuses ou alternatives, les parents devraient au moins pouvoir savoir ce qui est enseigné à leurs enfants. Le fait de cacher ce qui se passe à l’école est un dangereux précédent pour la vie familiale de façon générale. Une plus grande transparence serait appréciée. Et moins d’arrogance surtout de la part de nos idéologues scolaires.
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Traduit de l’anglais. Article de Adrian Ghobrial publié le 14 novembre 2024 sur le site…