Préoccupé par la fragilité des énergies renouvelables, le Danemark songe à réhabiliter le nucléaire

Fox News rapporte que le Danemark, après quarante années de bannissement du nucléaire, envisage maintenant de réhabiliter cette source d’énergie controversée. Ce possible changement de cap pourrait bien annoncer une transformation plus large du paysage énergétique européen, alors que l’idéologie du « tout renouvelable » montre ses limites.

Le choc du blackout ibérique

Selon Fox News, la prise de conscience danoise s’est accélérée à la suite d’une gigantesque panne électrique survenue le mois dernier, plongeant l’Espagne, le Portugal et une partie du sud de la France dans le noir. L’événement a mis en lumière la vulnérabilité de ces pays à un mix énergétique excessivement dépendant des énergies renouvelables – éolien et solaire – souvent instables et imprévisibles.

Si le premier ministre espagnol a formellement exclu que cette dépendance soit la cause directe de la panne, de nombreux experts et citoyens n’en sont pas convaincus. Daniel Lacalle, économiste en chef de la firme d’investissement madrilène Tressis, a affirmé à Fox Business : « Sans nucléaire, l’objectif net-zéro est impossible ». Et pour cause : seules les centrales nucléaires offrent une production d’électricité continue, sans émissions de carbone.

Base énergétique : le cœur du problème

Toutes les infrastructures électriques, insiste Fox News, ont besoin d’une base-power fiable – historiquement assurée par le charbon, le gaz naturel et le nucléaire. Mais parmi ces trois, seule l’énergie nucléaire est entièrement décarbonée. Or, depuis des décennies, l’Europe vit sous l’influence de mouvements antinucléaires nourris par les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. La peur a longtemps dicté les politiques énergétiques du continent.

Mais aujourd’hui, la dynamique semble s’inverser. Le Danemark, autrefois bastion du refus nucléaire, amorce une réflexion. Et il n’est pas seul : en mars dernier, la Suède a plaidé pour une relance nucléaire à l’échelle européenne afin de garantir la sécurité énergétique. La Norvège, quant à elle, explore activement les mini-réacteurs modulaires. « La gauche européenne évoque constamment les pays nordiques comme modèles à suivre. Alors, quand le Danemark, la Norvège et la Suède commencent à changer de cap, c’est un signal politique très fort », analyse Lacalle.

L’illusion du net-zéro?

Depuis la fin des années 2010, plusieurs grandes puissances européennes se sont engagées à atteindre la carboneutralité. La Suède a visé 2045, tandis que le Royaume-Uni, la France et le Danemark ont promis un objectif net-zéro pour 2050. L’Allemagne a suivi en 2021. Ces objectifs visaient à réduire l’impact climatique des économies les plus émettrices du Vieux Continent.

Mais Fox News rapporte que pour certains analystes, ces engagements ont eu un coût immédiat, notamment en termes de croissance. John H. Cochrane, chercheur au Hoover Institution, explique : « La conversion forcée aux panneaux solaires et aux éoliennes, la fermeture des centrales nucléaires (qui, rappelons-le, ne rejettent pas de carbone), la dépendance au gaz russe, et un ensemble de taxes et de subventions ont contribué à l’effondrement de la croissance en Europe. »

Les chiffres sont parlants : selon les données gouvernementales citées par Fox, la croissance annuelle moyenne de l’Union européenne est tombée à 1,2 % entre 2019 et 2024, contre 1,6 % entre 2000 et 2018. Le Royaume-Uni a connu une trajectoire semblable : 1,1 % en moyenne sur la dernière période, contre 1,9 % auparavant. Il est encore trop tôt pour attribuer entièrement ce ralentissement aux politiques climatiques, reconnaissent certains experts, mais le doute s’installe.

Des promesses non tenues?

Et si, en plus de nuire à la croissance, le virage vers le tout-renouvelable ne permettait même pas de réduire les émissions mondiales? C’est ce qu’affirme Cochrane : « Cela n’a strictement rien changé aux émissions globales. Le gaz que nous ne consommons pas ici est brûlé ailleurs. » Il souligne aussi l’hypocrisie des chaînes d’approvisionnement mondiales : la fabrication de panneaux solaires et de batteries en Chine repose encore massivement sur le charbon.

Daniel Lacalle enfonce le clou : « On nous a vendu une illusion. Un réseau énergétique entièrement alimenté par les renouvelables est tout simplement impossible à réaliser. C’est même dangereux, car cela peut provoquer des pannes, sans aucun avantage tangible pour les ménages. »

La revanche du nucléaire?

Le reportage de Fox News laisse entrevoir une nouvelle ère pour la politique énergétique européenne, alors que les promesses du net-zéro rencontrent la dure réalité des besoins en électricité stable. L’ouverture du Danemark à l’énergie nucléaire pourrait devenir le symbole d’un revirement continental, où pragmatisme et sécurité énergétique reprennent le dessus sur l’idéologie.

Dans un contexte de croissance économique en berne, de tensions géopolitiques et de vulnérabilité énergétique accrue, l’atome pourrait bien redevenir le pilier oublié d’une transition énergétique plus réaliste.

La Rédaction

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