Paul St-Pierre Plamondon est le nouveau chef péquiste. Il a fait sa campagne sur une ligne sociale-démocrate et nationaliste, essayant d’aller chercher ce qui composait jadis la coalition gagnante du Parti Québécois, un mélange qui, aujourd’hui, inclurait des gens comme François Legault et Manon Massé dans la même équipe. La question m’a été posée plusieurs fois, pourquoi ne pas soutenir le « nouveau » Parti Québécois ? Ma réponse est tout simplement que ça ne sert à rien parce que rien ne changera.
Revenons en 2016. Exactement le même phénomène ; les gens se disent « Oh wow, Lisée a fait une course au leadership identitaire, enfin quelqu’un qui va faire mal à Couillard ». Résultat ? Quelques semaines plus tard, il annonçait que son programme identitaire était en veilleuse parce que son caucus n’en voulait pas. La suite, on la connaît. Le parti s’est effondré en 2018 parce que la CAQ a mieux joué la carte nationaliste que le PQ. C’est d’ailleurs l’effondrement du PQ qui a permis la défaite du PLQ, qui autrement était tout simplement trop fort avec la division du vote nationaliste. Si les nationalistes recommencent à se diviser entre péquistes et caquistes, la seule issue possible c’est le Parti libéral au pouvoir.
Parfois, j’en viens à me demander si PSPP pourrait juste faire comme Jean-François Lisée et renier son nationalisme identitaire. Honnêtement, vu la force d’inertie de la machine péquiste, ce serait loin d’être surprenant. D’ailleurs, en soit c’est une raison de ne pas supporter le PQ si ça s’avère. Le PQ a fait, en 2015, en 2016 et possiblement en 2020 des votations internes qui montraient un désir de plus de nationalisme, à chaque fois la machinerie interne du parti a refusé de prendre en compte ce que les membres voulaient de peur d’avoir l’air populistes. Évidemment, c’est une stratégie suicidaire, mais pas surprenante d’un parti remplacé par la CAQ essentiellement, parce que hors-sol. Le PQ ne renaitra pas sous PSPP, au contraire, il va juste montrer ses pires travers avant de s’enliser aux élections de 2022.
Il ne faut pas oublier tous les progrès faits depuis deux ans. La loi 21 n’aurait pas été réalisée si le Parti Québécois ne s’était pas effondré. Les nationalistes seraient encore dans l’opposition. Même s’il ne faut pas oublier les progrès réalisés par le PQ, comme la loi 101 évidemment, il faut réaliser que la dignité de ce parti appartient à l’histoire. Finalement, comme je l’ai expliqué, rien ne changera, rien ne peut changer et rien ne doit changer.
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