Dans une publication Facebook en fin de journée ce lundi, le chef du Parti québécois Paul Saint-Pierre Plamondon demandait des explications et des excuses à Desjardins pour sa bourde autour de l’affiche de la Fête des Patriotes. La chose fait beaucoup jaser depuis quelques jours, puisqu’on y retrouvait une photo d’un drapeau canadien au lieu de celui des Patriotes, mais c’est seulement aujourd’hui que le chef de parti a décidé de se prononcer. Et il n’y va pas dans la dentelle…
« J’ai cherché pendant plusieurs heures des mots justes et polis pour décrire un mélange de consternation et de déception devant cette infographie distribuée aux quatre coins du Québec pour la Journée nationale des patriotes, par Desjardins, une institution québécoise par excellence. J’ai également attendu la fin de cette journée consacrée aux patriotes, pour laisser la chance à Desjardins de corriger le tir et s’excuser. Ce ne fut pas le cas, ce qui est en soit un message d’absence de respect pour l’histoire du Québec et d’absence de considération pour les membres de Desjardins qui comme moi sont incrédules. »
Si cette réaction semble tout à fait attendue pour le chef du principal parti indépendantiste au Québec, c’est néanmoins la critique plus élaborée qu’il fait ensuite qui peut surprendre. En effet, PSPP tire à boulet rouge sur les formations en Équité Diversité et Inclusivité et sur la « doctrine Trudeauiste » qui, selon lui, ont dramatiquement altéré le langage de Desjardins dans ses communications publiques :
« Dans une autre réponse de Desjardins à un citoyen, la coopérative a même rajouté qu’elle comprenait que cette journée était un moment significatif « pour la communauté québécoise ». Ainsi, aux yeux de Desjardins, les Québécoises et Québécois sont une «communauté culturelle» ? Cette réponse ne fait malheureusement qu’en rajouter et témoigner davantage du grand manque de sérieux de la coopérative dans la gestion de cet imbroglio. Elle témoigne également des concepts qui découlent de formations EDI obligatoires données aux employés de Desjardins, un univers conceptuel qui racialise les rapports humains et décourage l’identité nationale partagée en classant les gens par catégories et par communautés, plutôt que de considérer que nous sommes tous Québécois et citoyens à part entière, au delà de nos différences. Cette idéologie dévalorise généralement l’identité québécoise, en droite ligne avec la doctrine Trudeauiste. »
Ce genre d’analyses – tout à fait justes et légitimes – sont continuellement étiquetées comme « réactionnaires » ou « d’extrême-droite » en 2024, il faut donc souligner le courage que ça prend à un politicien de les émettre publiquement. Saint-Pierre Plamondon va même jusqu’à moquer subtilement le langage post-moderniste, qu’il associe à juste titre au Trudeauisme :
« Malheureusement, ma lecture est que nous sommes probablement devant un exemple frappant de déracinement vis-à-vis notre histoire, d’une « déconstruction », pour reprendre le terme issu des courants idéologiques trudeauistes, des connaissances de bases qui sont essentielles à une citoyenneté partagée.«
En conclusion, le chef de parti demande explicitement à Desjardins de s’expliquer et de s’excuser pour ce cafouillage. Il faudra voir comment la Caisse populaire réagira à cette demande, et si elle relèvera le défi que constitue cette critique extrêmement pointue et efficace de ses communications publiques.
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