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Quand la vie ne passe que par une aiguille

Nous avons traversé l’année 2020 dans une crise de conscience sans précédent. Nous avons été attristés par les décès. Nous avons été attendris par la sollicitude. Nous avons écouté et suivi les consignes, puis le doute s’est installé.

Il y a eu des doutes raisonnables, car les consignes n’étaient pas claires. Il y a eu des doutes de conspirationnistes. Il y a eu des doutes et des révoltes isolées.

À trop vouloir en faire, le message a été dilué à tel point que le vin s’est changé en eau. C’est une crise qui a fait et qui fera des victimes. La mort du corps est tragique et insoutenable, mais la mort du cœur est encore plus pénible, car elle perdure dans l’esprit. Notre vie normale a été arrêtée par cette crise sanitaire. Il y a eu un Québec sur pause, puis il y a eu un Québec restrictif, un Québec apeuré et un Québec contestataire.

L’année qui débute en est une d’espoir, mais aussi de frayeur. Comme la vérité est tellement diluée par les messages confus, la vérité est analysée et parfois contestable. Nous avons demandé un effort pour qu’un semblant de normalité revienne, mais la date butoir approche et nous sommes loin du rêve de la santé publique.

Une partie de la population qui en a encore les moyens, est partie prendre une dose de vitamine soleil. Les autres sont demeurés ici pour rester en sécurité. Les aînés ont pu, l’instant de quelques, heures, revivre un peu de chaleur humaine. Cependant, plusieurs parents n’ont pas eu cette chance, car les restrictions interdisaient les visites ou rassemblements.

C’était une fin d’année ou les papiers mouchoirs ont essuyé plus de larmes que de nez. C’est une année que nous voudrions oublier, mais qui restera gravée à tout jamais dans l’histoire de l’humanité. C’est une année meurtrière, une année sauvage et une année ou le terrorisme fantôme a pris sa revanche sur les humains trop inhumains pour prévoir l’avenir.

Nous avions entendu parler de ces guerres bactériologiques qui finiraient par nous toucher, même si celle-ci n’en est pas une. C’est une maudite bonne pratique pour l’avenir incertain de l’humanité. Dorénavant, nous devrons construire des entrepôts pour conserver le matériel médical, pour faire face à une éventuelle autre pandémie. Nous devrons refaire nos classes en mesure de guerre contre les microbes, que nous provoquons et que nous produisons.

La seule lueur d’espoir est un vaccin qui semble être la clef pour mettre fin à cette crise. Mais les dommages sont irréversibles. Le tourisme mondial a reculé. Les commerces de proximité ont résisté à la crise, car l’homme a pris conscience de ses faiblesses. Les bars et restaurants ont perdu leur bataille et ils devront reconstruire la fidélité de leur clientèle. L’être humain a pris conscience de la fragilité de ses habitudes.

Lui qui vivait en égoïste a découvert la beauté de la communication. La terre entière a retenu son souffle et va redoubler d’efforts pour qu’arrive enfin cette solution qui ramènera à la vie ses habitants, le vaccin.

Claude Roy

Ancien député de l'Action démocratique du Québec dans Montmagny-L'Islet.

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