Face à l’investiture de Donald Trump pour un second mandat non consécutif à la présidence des États-Unis, Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec Solidaire (QS), a tenu des propos particulièrement virulents. Elle a notamment qualifié l’homme fort des États-Unis d’agresseur sexuel et a traité Elon Musk de psychopathe. Mais est-ce réellement le rôle d’un parti élu à l’Assemblée nationale de lancer de telles accusations, surtout contre les dirigeants de notre principal partenaire commercial ? Probablement pas.
Ruba Ghazal a déclaré : « On ne rend pas hommage à un agresseur sexuel, peu importe qui il est. » Ces propos visent directement Donald Trump, pourtant élu démocratiquement par une majorité d’Américains. Que l’on partage ou non ses idées, attaquer de manière aussi peu diplomate un président étranger soulève des questions. Surtout pour un parti représenté à l’Assemblée nationale et censé œuvrer dans l’intérêt des Québécois.
Le Québec dépend largement de ses relations commerciales avec les États-Unis. Alimenter les tensions avec un président comme Trump, connu pour ses décisions impulsives, pourrait avoir des répercussions économiques importantes. Les relations bilatérales sont déjà fragiles, et ces attaques gratuites n’ajoutent rien de bon.
Québec Solidaire ne s’est pas arrêté à Donald Trump. Elon Musk, l’homme d’affaires influent, a également été attaqué, qualifié de « psychopathe » par le même parti. Or, Musk connaît bien le Québec : son ex-femme est d’origine québécoise et il s’intéresse à nos ressources naturelles, notamment le lithium et les terres rares. En faire un ennemi pourrait nuire à d’éventuelles collaborations stratégiques dans des secteurs économiques clés.
Pour un Québec qui mise sur le développement de ses programmes sociaux, il semble paradoxal de rejeter toute exploitation de ses ressources naturelles tout en prônant une taxation accrue des plus riches. Il faut pouvoir concilier l’exploitation de nos ressources, et un programme social ambitieux. Surtout quand la demande ne fait qu’augmenter. Ne pas en profiter serait une occasion manquée.
Les critiques de QS ne s’arrêtent pas aux États-Unis. Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada, est régulièrement associé à Donald Trump, notamment en ce qui concerne les droits des femmes. Cependant, ni Poilievre ni Trump ne sont opposés à l’avortement. Aux États-Unis, la décision de la Cour suprême dans l’affaire Roe v. Wade a simplement renvoyé la question de l’avortement aux États fédérés. Au Canada, le débat est peu susceptible de ressurgir étant donné la sensibilité de l’opinion publique.
Face à ces attaques, d’autres chefs politiques québécois adoptent une approche plus mesurée. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois, privilégie une attitude pragmatique. Il suggère de ne pas répondre aux menaces de tarifs américains par des sanctions économiques, tout en protégeant davantage nos frontières et en luttant contre le trafic de fentanyl.
De son côté, Simon-Pierre Savard-Tremblay, député du Bloc Québécois, a assisté à l’investiture de Donald Trump, affirmant l’importance d’un dialogue direct avec nos voisins. Cette posture tranche nettement avec celle de QS, qui semble privilégier la confrontation. Ou bien avec l’aile gauchiste du mouvement indépendantiste.
Multiplier les provocations et les insultes n’aidera pas le Québec à défendre ses intérêts face aux États-Unis. Les relations internationales exigent tact et diplomatie, qualités que QS peine à démontrer. Souvenons-nous de la visite du Pape François ou de Gabriel Attal. Ces attaques envers des figures étrangères risquent de nuire à l’image du Québec sur la scène internationale.
Si Québec Solidaire aspire à gouverner un jour, il devra apprendre à allier idéologie et pragmatisme, car les défis du Québec nécessitent une diplomatie réfléchie, et non des provocations stériles. Il nous faut des adultes dans la pièce durant cette période difficile.
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