Traduit de l’anglais. Article de Father Raymond J. de Souza publié le 12 mars 2023 sur le site du National Post.
WASHINGTON, D.C. – Le vol entre Montréal et Washington est court, mais la distance politique entre les homonymes de l’aéroport Pierre Elliott Trudeau et de l’aéroport Ronald Reagan est longue.
Cette semaine, qui marque le 40e anniversaire du discours de Reagan sur « l’empire du mal », est un moment propice pour revenir sur cette différence, alors que le Premier ministre Justin Trudeau peine à expliquer pourquoi il semble si peu troublé par le soutien du régime communiste chinois à son parti libéral.
Pierre Trudeau n’était pas maoïste, mais il avait une vague affection pour le régime du tyran, qu’il a transmise à son fils, lequel a avoué son admiration pour la « dictature de base » de la Chine. Cela n’est pas très différent de l’affection que Trudeau père avait pour le geôlier du peuple cubain, Fidel Castro.
Une commémoration du discours sur « l’empire du mal » a eu lieu la semaine dernière au musée des victimes du communisme à Washington. Ce musée a ouvert ses portes l’année dernière pour commémorer les millions de personnes qui ont été tuées par Mao, Staline et d’autres despotes communistes.
Le Mémorial des victimes du communisme de Washington a été inauguré en 2007, à l’occasion du vingtième anniversaire du discours de Reagan à Berlin sur la « chute du mur ». En 2007, cependant, le communisme avait été vaincu en Europe. Le mémorial est donc une réplique de la statue de la « Déesse de la démocratie » érigée sur la place Tiananmen en juin 1989 et détruite lors du massacre qui s’en est suivi. Ce sont les successeurs des bouchers de Tiananmen qui ont canalisé de l’argent pour soutenir la réélection du premier ministre canadien.
Depuis l’apparition d’informations faisant état d’une ingérence dans les élections, M. Trudeau n’a pas exprimé son indignation quant au fait que les communistes chinois le considèrent comme un allié. Vous pouvez être sûr que si le cousin au troisième degré d’un manifestant pro-vie faisait un don à un député libéral, l’argent lui serait rendu et le député, le donateur et le manifestant seraient dénoncés de la voix grave et pesante que le Premier ministre réserve à de telles occasions.
Pourtant, la nouvelle selon laquelle le régime répressif de Pékin soutient avec enthousiasme le gouvernement minoritaire de M. Trudeau est accueillie avec sérénité par ce dernier et ses ministres. Bien sûr qu’ils le feraient ! Seuls ces services de sécurité obtus s’inquiètent de l’ingérence des communistes dans nos élections.
Rappelons la réaction de Trudeau père au discours sur « l’empire du mal », qui a horrifié tous ceux qui méprisaient les anticommunistes plus qu’ils n’étaient troublés par le communisme. Sept mois après que Reagan a appelé le mal par son nom, Trudeau a lancé son « initiative de paix », qui l’a amené à faire le tour des capitales du monde sans aucun effet perceptible.
L’objectif principal de l’initiative de paix de Trudeau était de montrer ostensiblement que le Canada n’était pas dans le camp de « l’empire du mal ». Reagan, Margaret Thatcher et le pape Jean-Paul II n’ont pas prêté attention à Trudeau et se sont attelés à la tâche urgente de mettre fin à la guerre froide en la gagnant, et non en faisant la paix avec l’asservissement des nations captives de Moscou.
Quarante ans plus tard, il est important de rappeler à quel point Pierre Trudeau était déterminé à se démarquer de l’anticommunisme de Reagan. Même le fait que les Soviétiques aient abattu l’avion de ligne coréen en septembre 1983 n’a pas suffi à faire dérailler l’initiative de paix.
Lorsque le gouvernement Harper a décidé d’ériger un mémorial aux victimes du communisme à Ottawa, il a décidé de l’installer à côté de la Cour suprême, sur un terrain précédemment désigné par le Premier ministre Jean Chrétien pour le nouveau Palais de justice Pierre Elliott Trudeau.
Le projet a été retardé et, quelques mois après son élection en 2015, Justin Trudeau a décrété que le mémorial du communisme serait déplacé. Le terrain désigné pour honorer son père ne serait pas utilisé pour commémorer les victimes dont les politiques de son père n’ont rien fait pour aider.
Le mémorial d’Ottawa n’est toujours pas achevé. La construction du bâtiment Trudeau n’est même pas en cours. S’il est un jour construit, il serait bon de placer la déesse de la démocratie dans le hall d’entrée. Sur la place Tiananmen, elle a été brandie contre un portrait géant de Mao. À Ottawa, elle pourrait être exposée avec Pierre Elliott Trudeau en arrière-plan.
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