Au lieu de s’affairer à trouver des moyens pour aider l’économie du pays, le Parti conservateur du Canada s’entête à poursuivre sa course à la chefferie.
Le Parti libéral du Québec a suspendu sa course à la chefferie et le Parti québécois l’a reportée aussi. Pourquoi le Parti conservateur du Canada s’obstine-t-il à poursuivre sa course, qui passe inaperçue de toute façon? Pour l’heure, la population du Canada doit composer avec le confinement, la distanciation sociale, l’encadrement des enfants, les fermetures de commerces, les pertes d’emploi et un moral en dents de scie. N’est-ce pas assez? A-t-elle envie, en ce moment, d’écouter des débats sur les oléoducs? A-t-elle la tête à entendre des gens s’obstiner sur le programme de l’un ou de l’autre? Je ne crois pas.
Donner priorité au bien commun
À l’heure où on se parle, la préoccupation majeure de la population est de savoir si elle sera en mesure d’aller à l’épicerie demain. Lui exigera-t-on de commander sa nourriture en ligne? Elle se demande si elle aura les moyens de manger la semaine prochaine.
Poursuivre la course à la chefferie révèle une déplorable déconnexion d’avec la population. Ce que celle-ci a surtout besoin de voir, c’est une opposition conservatrice unie qui se préoccupe de l’intérêt public. Elle veut voir les conservateurs concentrer leur énergie à la relance de l’économie, à viser une saine gestion du budget en cette période de crise et à se soucier des entreprises en péril.
Les priorités
Présentement, ce n’est vraiment pas le temps de s’enfarger dans les fleurs du tapis. C’est, de toute évidence, le temps de contribuer aux efforts de l’État et des citoyens afin que chacun puisse sortir la tête de l’eau et être capable de nager jusqu’à la rive. Que les Bleus du Canada continuent leur course à la chefferie nuira certainement à leur popularité et affaiblira la sympathie du peuple à leur égard. Non, ce manque de sensibilité ne fera qu’augmenter encore le cynisme dont ils sont la cible, et qui est déjà à son comble.
L’exécutif du Parti conservateur du Canada doit montrer que l’intérêt des Canadiens passe avant l’intérêt de leur parti. À défaut de quoi, Justin Trudeau ne manquera pas de tirer profit, au temps opportun, de l’insensibilité des Bleus.
Un prix élevé
Si les Bleus persistent, leur maladresse risque de leur coûter la sympathie du public. En politique, opter pour le peuple est rarement un choix perdant. Pour nous assurer que le Canada sorte de cette nouvelle crise avec autant de succès qu’en 2008-2009, nous avons besoin d’un Parti conservateur qui garde le cap sur la reprise de l’économie et sur des investissements intelligents. Oui, l’État devra intervenir, mais avec jugement et discernement. Le rôle du PCC est de veiller à ce que l’argent des contribuables soit dépensé judicieusement. À cette fin, il doit écouter messieurs Erin O’Toole et Derek Sloan et mettre en veilleuse la course à la direction du parti, jusqu’à ce que tout le monde au Canada puisse circuler librement.
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