Le géant chinois de l’automobile BYD, autrefois chef de file mondial de la voiture entièrement électrique, a récemment annoncé un changement de cap qui ne passe pas inaperçu dans le secteur de la mobilité durable. Comme le rapporte Ticiana F. dans Coaches Database, l’entreprise prévoit désormais d’orienter sa production et son innovation vers les véhicules hybrides rechargeables, ou PHEV (« Plug-in Hybrid Electric Vehicles »), alimentés par un « carburant mixte » combinant électricité et essence.
Alors que Tesla occupait jusqu’en 2023 la première place en matière de ventes de véhicules électriques (EV), BYD avait réussi à le détrôner, notamment grâce à une stratégie d’accessibilité ciblée en Chine et en Amérique latine. Pourtant, malgré cette réussite, le constructeur chinois choisit aujourd’hui de se détourner des véhicules entièrement électriques.
Selon Ticiana F., cette décision résulte d’une combinaison de facteurs économiques, géopolitiques et comportementaux. D’une part, BYD vend déjà davantage de véhicules hybrides rechargeables que de voitures strictement électriques. D’autre part, la saturation du marché chinois des EV et une guerre des prix prolongée poussent les constructeurs à chercher de nouveaux débouchés ailleurs.
L’Europe, où les consommateurs restent attachés à l’autonomie offerte par les moteurs thermiques, représente une cible clé. Maria Grazia Davino, directrice générale régionale de BYD pour l’Europe, explique : « Tout le monde n’est pas encore prêt pour le 100 % électrique. Il nous faut autre chose pour convaincre les clients ». BYD prévoit donc de renforcer sa présence sur le Vieux Continent en ouvrant des filiales nationales et en adaptant ses stratégies commerciales aux réalités locales.
Les véhicules hybrides rechargeables combinent une batterie électrique — idéale pour les courts trajets urbains — à un moteur à combustion interne qui prend le relais sur les longues distances. Cette formule, note Ticiana F., est présentée par BYD comme une solution « combinant le meilleur des deux mondes ».
Certains puristes de l’électrification y voient cependant un retour en arrière, voire un abandon des engagements climatiques. D’autres, plus pragmatiques, saluent une stratégie de flexibilité qui reconnaît les limites actuelles des infrastructures de recharge dans de nombreuses régions du monde.
À ce sujet, Ticiana F. précise que l’Europe est également un terrain d’évitement des droits de douane. Depuis l’imposition de tarifs supplémentaires en 2024 sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, les constructeurs comme BYD misent sur l’importation de modèles hybrides et l’assemblage local pour contourner ces barrières commerciales. Cette stratégie semble déjà payante : BYD a écoulé plus de 37 000 véhicules en Europe au premier trimestre 2025, contre seulement 8 500 à la même période en 2024.
Au-delà d’un simple réalignement commercial, ce pivot stratégique soulève une question plus large : l’avenir de la mobilité propre est-il nécessairement tout électrique? Pour BYD, la réponse semble être non. Le constructeur ne renonce pas à l’électrification, mais propose désormais une vision plus nuancée, plus adaptable, intégrant l’hybridation comme passerelle vers un futur décarboné.
Ticiana F. rappelle que BYD continuera de miser sur ses innovations en matière de batteries, élément central de ses PHEV. De nouveaux modèles sont déjà annoncés, dont la citadine Dolphin Surf et le haut de gamme Denza, dévoilé à Milan en avril dernier. Ces véhicules reflètent une volonté de segmenter l’offre en fonction des attentes locales, tant sur le plan écologique que sur celui du prix et des usages.
Ce repositionnement n’est pas sans rappeler celui opéré par Toyota il y a quelques années, lorsqu’elle avait résisté à l’électrification complète, préférant un développement plus progressif via l’hybride. Aujourd’hui, BYD suit une trajectoire similaire, mais dans un contexte industriel et climatique plus pressant.
Ce tournant stratégique pourrait signaler un changement de paradigme dans la course à la décarbonation du transport. Si la voiture électrique reste l’objectif à long terme, BYD mise sur une période transitoire où l’hybride joue un rôle de médiateur entre le passé thermique et l’avenir électrique.
Dans cette perspective, l’abandon du « tout électrique » par le plus grand constructeur mondial de véhicules électriques pourrait bien annoncer le début d’une nouvelle ère dans l’industrie automobile, une ère dans laquelle l’adaptabilité technologique, la sensibilité aux marchés régionaux et la flexibilité énergétique primeront sur les dogmes.
À l’heure où les objectifs climatiques s’intensifient mais que les infrastructures stagnent, le choix de BYD pourrait apparaître non pas comme une régression, mais comme un pragmatisme éclairé. Comme le conclut Ticiana F., une chose est certaine : *« l’ère de la mobilité propre entre dans un nouveau chapitre, et BYD en tient à nouveau la plume ». *
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