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Ron DeSantis se lance contre Trump

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Ron DeSantis est né à Jacksonville en Floride le 14 septembre 1978. Diplômé de la faculté de droit de Harvard en 2005, il devient ensuite conseiller juridique pour la Marine. En 2007, il est envoyé en Irak.

DeSantis quitte l’armée en 2010. Il rejoint ensuite le Parti Républicain et devient membre du Tea Party. Aux élections de 2012, il remporte le siège de Représentant pour le 6ème district de Floride. Il est réélu en 2014 et 2016. Son opposition au contrôle des armes à feu lui vaut une note A+ de la National Rifle Association.

En janvier 2015, Ron DeSantis est parmi l’un des 9 membres fondateurs du Freedom Caucus, un groupe parlementaire classé à la droite du Parti Républicain qui se caractérise par ses vues conservatrices fiscales et sociétales. Le groupe a depuis développé un caractère populiste et libertarien.

En 2018, Ron DeSantis reçoit l’appui de Donald Trump quand il entre dans la course pour devenir Gouverneur de Floride. Il remporte l’élection de justesse avec 49.6% du vote, contre 49.2% pour son adversaire Démocrate.

Ce premier mandat est marqué par la crise du Covid. En avril 2020, Ron DeSantis suit la tendance générale en imposant un confinement restreignant les activités autorisées aux services estimés essentiels. Par contre, dès le mois de juin, il met l’accent sur la protection des libertés individuelles et rouvre définitivement l’économie de la Floride, refusant d’imposer de nouvelles mesures restrictives. Les cours en personne reprennent dans les 67 districts scolaires de l’état à partir d’octobre 2020. Il ne rend jamais le port du masque obligatoire dans les endroits publics, et recommande même aux parents de ne pas demander aux enfants de le porter à l’école. En mai 2021, il interdit l’exigence d’une preuve vaccinale pour avoir accès aux services. Sa gestion libérale de la crise Covid entraîne une migration vers la Floride. L’état a accueilli plus de 700,000 nouveaux résidents depuis 2020. La population de la Californie à baissé de 500,000 pendant la même période.

En novembre 2022, Ron DeSantis est réélu avec 59.4% du vote. Son deuxième mandat est caractérisé par son opposition à l’endoctrinement woke à l’école, plus précisément par l’emblématique loi sur les droits parentaux en matière d’éducation [House Bill 1557], baptisée « Don’t Say Gay Bill » par ses détracteurs, qui interdit les discussions sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre de la maternelle à la 3ème année primaire. Cette loi est à l’origine d’un conflit qui oppose depuis DeSantis à Disney, et qui a mené à la révision du statut privilégié de la société.

En mai 2023, Ron DeSantis signe plusieurs autres lois décriées par les activistes LGBTQ+: la loi 1069, qui interdit aux employés du système scolaire de mentionner leurs pronoms préférés aux élèves ou de leur demander quels sont leurs pronoms; la loi 254, interdisant tout traitement médical « d’affirmation de genre » pour mineurs ainsi que la loi 1521, qui oblige les personnes à utiliser les toilettes correspondant à leur sexe biologique. DeSantis mène aussi la charge pour interdire l’enseignement de la « théorie critique de la race » [critical race theory].

Autres faits saillants: en septembre 2022, Ron DeSantis envoie une cinquantaine de demandeurs d’asile vénézuéliens par avion depuis le Texas vers la somptueuse île de Martha’s Vineyard [du Massachusetts], fréquentée par de nombreuses célébrités, et qui abrite de luxueuses résidences de vacances. Il voulait ainsi démontrer que les Démocrates qui cautionnent l’immigration irrégulière que subissent les états frontaliers seraient les premiers à réagir si ça se produisait dans leur cour. Effectivement, les autorités locales de l’île se chargent promptement de déporter ces migrants, qui sont redirigés vers une base militaire.

En avril 2023, DeSantis entérine une loi interdisant les avortements après six semaines, avec des exceptions allant jusqu’à 15 semaines pour les cas de viol et d’inceste.

Encouragé par le super PAC « Never Back Down » [lancé par l’ancien Secrétaire adjoint à la Sécurité intérieure Ken Cuccinelli, qui s’occupait de la campagne de Ted Cruz en 2016], Ron DeSantis se lance dans la course à l’investiture Républicaine le 24 mai 2023. Pour bien comprendre ses priorités de campagne, il faudra s’intéresser à ce super PAC et « suivre l’argent ».

Attendue depuis la veille, l’annonce de Ron De Santis s’officialise lors d’un « Espace » Twitter animé par Elon Musk et David Sacks. Un manque de charisme et d’énergie ne lance toutefois pas sa campagne sur les chapeaux de roues. Surtout que la diffusion a d’abord planté plusieurs fois en raison du grand nombre d’auditeurs.

Le positionnement de Ron DeSantis ne diffère pas énormément de celui de Donald Trump. Pourquoi briguer la présidence en 2024, alors que l’ancien président se représente et qu’il semble bénéficier d’une vaste popularité parmi la base Républicaine?

Pour offrir une alternative au personnage controversé et accablé de poursuites qu’est Donald Trump, et dont l’irrévérence rebute une partie de l’électorat que le Parti Républicain doit conquérir afin de reprendre la Maison Blanche. Ceux qui appuient Ron DeSantis arguent qu’il serait mieux placé pour vaincre Joe Biden ou n’importe quel autre candidat Démocrate. Mais pour ce faire, il devra d’abord remporter la primaire, un défi difficile considérant l’avance actuelle de Trump auprès d’une base galvanisée à mesure que les Démocrates et la classe médiatique s’acharnent contre lui. Sans parler des révélations explosives du rapport Durham, qui exonèrent Trump par rapport à l’affaire Russiagate et consolident ses appuis.

Certains pro-Trump voient cependant en Ron DeSantis le candidat de l’establishment. Ses pires détracteurs l’accusent carrément de faire partie du marais.

Malgré leurs affinités, on observe une différence notable: tandis que Donald Trump s’est toujours présenté sur une plateforme isolationniste et militairement non-interventionniste, Ron DeSantis se rapproche de la ligne des Néo-Conservateurs du parti.

En 2013, Ron DeSantis a signé une lettre exhortant John Kerry à aider l’Ukraine à poursuivre son intégration dans l’Union Européenne. Bien qu’il ne soit pas question de l’OTAN dans le libellé, on peut arguer que l’adhésion à l’UE pave la voie à l’admission dans l’OTAN.

En 2017, il se positionne en faveur d’une résolution de la Chambre visant à fournir des « systèmes d’armement défensifs » à l’Ukraine pour se défendre contre une éventuelle agression de la Russie.

Le 13 mars 2023, répondant par communiqué à la requête de l’animateur Tucker Carlson, DeSantis avait affirmé son opposition à l’envoi de troupes en sol ukrainien, ainsi qu’à fournir des F-16 et missiles de longue portée.

« Alors que les États-Unis ont de nombreux intérêts nationaux vitaux … s’empêtrer davantage dans un différend territorial entre l’Ukraine et la Russie n’est pas l’un d’entre eux, affirma-t-il. »

Semblant s’aligner sur la position non-interventionniste de Trump, la réponse a plu à Tucker Carlson, mais aussi provoqué les critiques du sénateur Républicain Lindsey Graham.

Dix jours plus tard, Ron DeSantis tient un discours beaucoup plus musclé face à Piers Morgan, qui est favorable à l’octroi d’aide militaire à l’Ukraine. Il traite Vladimir Poutine de « criminel de guerre » et condamne l’annexion de la Crimée, donnant l’impression d’une volte-face ou d’adapter son discours aux préférences de ses interlocuteurs.

Beaucoup d’électeurs qui apprécient le travail de Ron DeSantis en tant que gouverneur préfèrent quand même Donald Trump, dont il ne faut pas sous-estimer la popularité. L’entrée en jeu de Ron DeSantis est susceptible de causer la division au sein du parti et de faire ressortir le plus méchant en Trump. Ceux qui s’amusent en le voyant ridiculiser des RINOs ou des partisans Démocrates atteints de Trump Derangement Syndrome n’apprécieront pas nécessairement ses attaques à l’endroit du populaire gouverneur.

Les conseillers de Ron DeSantis ont-ils commis une erreur stratégique en l’incitant à se présenter? N’aurait-il pas été plus sage d’attendre 2028 et de laisser le champ libre à Trump en 2024? Dépendamment des coups bas déployés, les partisans du camp vaincu ne seront peut-être pas disposés à appuyer le gagnant au final. Y aurait-il eu moyen de négocier directement le poste de colistier? À moins que ça ne demeure quand même une option… Parce qu’un ticket Trump/DeSantis serait solide face à n’importe quel tandem Démocrate.

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