Au moins sept scientifiques travaillant dans un laboratoire fédéral de microbiologie étudiant les maladies hautement infectieuses ont collaboré à des recherches sur des agents pathogènes mortels avec l’armée chinoise, révèle une enquête du Globe and Mail.
Les collaborateurs ont participé à six études différentes aux côtés de l’Académie des sciences médicales militaires de l’Armée populaire de libération (APL), qui ont été publiées entre 2016 et 2020.
Les sept scientifiques travaillaient sur des agents pathogènes mortels au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Parmi les maladies étudiées par le groupe figurent Ebola, la fièvre de la vallée du Rift et la fièvre de Lassa.
L’un de ces chercheurs, Feihu Yan, a été cité comme coauteur des six études, dont deux où il était mentionné comme ayant des affiliations avec l’Académie de l’APL.
Deux autres scientifiques, Xiangguo Qiu et Kending Cheng, ont été renvoyés du laboratoire en janvier sur recommandation du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), qui considérait leur participation au laboratoire fédéral comme une question de sécurité nationale.
Selon l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI), l’Académie des sciences médicales militaires de l’APL présente un « risque très élevé » d’être « exploitée par l’Armée de libération du peuple ou les agences de sécurité à des fins de surveillance, de violation des droits de l’homme ou à des fins militaires ».
L’Agence de la santé publique du Canada a depuis déclaré qu’il n’y avait pas eu de « nouvelles collaborations » avec la Chine depuis 2019.
« Dans les collaborations scientifiques, lorsqu’un chercheur principal quitte une organisation, il est normal que les collaborations centrées sur cette recherche se réduisent. Dans ce cas, le chercheur principal était le Dr Qiu », a déclaré l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) au Globe and Mail.
En mars 2019, il a été révélé que le laboratoire fédéral avait transporté des virus Henipah et Ebolah à l’Institut de virologie de Wuhan en Chine. Malgré cela, l’ASPC affirme que le transfert de maladies infectieuses vers la Chine n’était pas la raison du licenciement de Qiu et Cheng.
L’ancien directeur adjoint des opérations du SCRS, Andy Ellis, a déclaré au Globe and Mail que le gouvernement avait fait preuve d’une « incroyable naïveté » dans sa gestion de la situation.
« C’est malavisé. C’est le meilleur laboratoire du Canada. C’est juste une incroyable naïveté de leur part », a déclaré Ellis.
« Nous ne laisserons pas entrer un Canadien à moins d’avoir effectué une vérification approfondie de ses antécédents, mais nous laissons entrer [quelqu’un] dont nous ne savons rien. Cela n’a aucun sens. »
Pour en lire davantage:
La question se pose quant à l’image de l’Islam dans nos sociétés. Depuis des décennies,…
Depuis quelques jours, nous parlons beaucoup de l’affaire Irwin Cotler, ancien ministre fédéral de la…
La récente exclusion de Randy Boissonault du Conseil des ministres fédéraux a largement été relayée…
Traduit de l’anglais. Article de Adrian Ghobrial publié le 14 novembre 2024 sur le site…
Le ministre fédéral de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles était…
La vingt-neuvième "Conférence des partis" pour le climat (COP29) se déroule depuis déjà une semaine…