En 2003, la population a dit non à l’Action démocratique du Québec (ADQ), qui voulait que notre système de santé soit plus axé sur les individus et non sur la structure étatique. Aujourd’hui, nous payons pour cette erreur.
Le chef de l’ADQ disait, à l’époque, qu’il était dédié au changement. Il voulait innover en rendant notre système de santé plus fonctionnel et moins lourd. Or, la population a refusé cette proposition, signifiant ainsi qu’elle rejetait l’idée de faire quelque sacrifice pour le futur. En 2020, nous vivons ce futur. Résultat, on freine l’économie et on met des citoyens à risque parce que notre système de santé n’a pas été planifié pour répondre à ce genre de crise. Il est trop lourd et brûle son personnel.
Cela étant dit, je lève mon chapeau à tout le personnel du milieu de la santé qui œuvre sur le terrain pour prendre soin des malades. Vous faites une œuvre colossale! Vous mettez de côté vos bobos pour prendre soin de ceux des autres. Je le répète, vous avez toute mon admiration, surtout vous du milieu hospitalier qui offrez des soins directs aux patients. Merci infiniment de prendre soin des plus faibles avec tant de patience et d’abnégation de soi!
Si la population avait choisi l’ADQ en 2003 pour que ce parti fasse le ménage dans l’appareil gouvernemental de la santé, si l’ADQ avait pu établir un système efficient où le temps d’attente du patient avant d’être vu par un professionnel aurait été réduit à 90 minutes ou moins, s’il avait reçu le mandat d’améliorer la fluidité des services en coupant dans les structures, l’éclosion de la Covid-19 n’aurait pas le même impact qu’elle a présentement dans nos CHSLD et dans nos centres hospitaliers.
Je ne crois pas que nous devions blâmer le gouvernement actuel pour tous les malheurs qui nous arrivent. Si l’État doit veiller à ce que nos contacts avec les autres soient limités, c’est parce que notre système de santé est malade, que son personnel est au bout du rouleau et que la relève pour suppléer aux besoins n’est pas suffisante.
Ceux qu’on doit pointer du doigt, ce sont les électeurs qui n’ont pas cru Mario Dumont lorsqu’il disait que dans les 15 ou 20 prochaines années, le système de santé ne serait pas en mesure de répondre aux besoins de la population. On le qualifiait alors de prophète de malheur, de pessimiste. L’avenir qu’il annonçait n’était pas assez rose à leur goût. Les Québécois ont préféré les libéraux de Jean Charest, qui n’a pas livré la marchandise avec sa réingénierie de l’État. Nous voilà donc plongés dans un présent sombre, loin d’être rose, en fait.
Oui, je critique le gouvernement, mais je le critique avec réserve, parce que nous sommes, nous les citoyens, les principaux responsables de ce qui nous arrive aujourd’hui. On ne fait que récolter ce qu’on a semé en 2003.
En terminant, à partir de ce que l’on sait aujourd’hui, qu’allons-nous récolter en 2035? Au fédéral, on ne cesse de creuser le déficit, on dépense sans compter. Par ailleurs, Justin Trudeau ne se gênera pas de promettre plus de dépenses pour rafler plus de votes. Quel en sera le prix? Quelle surprise attend nos enfants et nos petits-enfants quand une crise similaire à celle que nous vivons aujourd’hui les surprendra? Comment la géreront-ils avec ce que nous leur aurons laissé comme outils? Si nous en jugeons d’après notre présent, leur avenir ne sera guère mieux.
En éducation, on voit clairement qu’un enfant a de la difficulté à se figurer l’avenir. Pour lui, il est trop loin, il est irréel. C’est pourquoi son besoin immédiat a davantage de valeur à ses yeux que le futur. Un adulte, au contraire, pense au lendemain, prévoit qu’il y aura des imprévus. Par conséquent, il est motivé à économiser, à ne pas dépenser tout son avoir sur ses besoins du moment.
La bonne nouvelle n’est pas qu’on hérite des erreurs qu’on a commises hier. Non, la bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, on peut choisir de se donner un meilleur demain!
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