D’après un article de Dorcas Marfo publié sur CTV News le 23 mai 2025.
Alors que l’inflation demeure élevée et que les consommateurs peinent à joindre les deux bouts, un phénomène agace de plus en plus de Canadiens : l’explosion des demandes de pourboire dans des contextes inattendus. C’est ce qu’explique la journaliste Dorcas Marfo dans un article publié sur CTV News, intitulé Some Canadians are all tipped out.
À Vancouver, Ali Zvjerac a récemment été invité à donner un pourboire alors qu’il s’acquittait simplement du prix d’entrée dans un club de nuit. Il ne s’agissait pas d’un service, ni d’une consommation, mais uniquement du droit de franchir la porte. Ce cas est loin d’être isolé : CTVNews.ca a reçu une vague de témoignages de Canadiens qui disent avoir été sollicités pour des pourboires dans des lieux où cette pratique n’existait tout simplement pas auparavant.
Dorcas Marfo décrit cette tendance comme un glissement progressif du pourboire hors de ses cadres habituels, phénomène que certains nomment désormais « tip creep ». Des guichets libre-service aux boutiques de cosmétiques, en passant par les soirées de peinture ou même les sites de réservation en ligne, les consommateurs se retrouvent confrontés à des écrans leur demandant un pourboire, souvent sans contact humain préalable.
Un sondage mené par H&R Block révèle que 90 % des Canadiens estiment que les pourboires sont trop élevés et 82 % croient qu’ils sont sollicités plus souvent qu’avant. Près d’un quart des répondants affirment qu’on leur a demandé un pourboire dans des contextes jugés inconfortables ou inattendus.
Robert Bart, de Brossard, raconte avoir été surpris lorsqu’un terminal de paiement chez Canadian Tire lui a demandé s’il souhaitait laisser un pourboire, alors qu’il n’avait parlé à aucun employé. Donovan Jackson, de Toronto, a vécu une situation similaire dans une boutique de soins pour la peau à Québec, où un écran lui proposait de donner jusqu’à 15 % de pourboire.
Certaines provinces tentent de remettre de l’ordre dans cette confusion. Dorcas Marfo souligne que le Québec a adopté une nouvelle loi qui exige que les pourboires suggérés soient calculés avant les taxes, et non après. De plus, les pourcentages suggérés doivent être présentés de manière neutre, sans mise en évidence d’options.
En Colombie-Britannique, Sue Moser, résidente de East Kootenay, dit qu’elle se sent désormais obligée de donner un pourboire à cause de la pression exercée par les serveurs ou les machines. Elle préfère désormais donner un montant personnalisé ou payer en argent comptant. Elle raconte aussi avoir vu une demande de 3 $ de pourboire après avoir réservé un hôtel… en ligne.
Sur l’île de Vancouver, Ryan Speckeen, du Comox Valley, n’en revient toujours pas d’avoir été invité à laisser un pourboire dans une succursale de vente d’alcool en libre-service. « Ce n’est pas un service. J’entre, je prends ce que je veux et je paie à la caisse. C’est un commerce de détail, pas un restaurant. »
L’étude révèle aussi que 71 % des Canadiens désapprouvent les demandes de pourboire sur les sites de commerce en ligne, et 65 % rejettent les invitations à donner un pourboire dans les cafés où l’on paie par carte. Même dans les restaurants, le ras-le-bol est palpable : 57 % désapprouvent les pourboires suggérés imprimés sur l’addition et 53 % n’aiment pas être sollicités via le terminal de paiement.
Dans une activité artistique de Paint Nite à Montréal, Diane Tremblay raconte qu’une animatrice passait littéralement le lecteur de carte au-dessus des têtes pour demander un pourboire. « J’aimerais dire que je plaisante, mais non. Peindre n’a jamais été un service qui appelle un pourboire », a-t-elle écrit.
Enfin, Siobhan Deol, de New Westminster, en Colombie-Britannique, s’est sentie prise au piège lorsqu’on lui a demandé un pourboire de 18 % après avoir acheté une robe de bal à plus de 600 $. Elle n’a pas donné de pourboire et dit s’être sentie mal à l’aise devant cette sollicitation « déplacée ».
Comme le résume Dorcas Marfo, le pourboire au Canada s’éloigne de plus en plus de sa fonction d’origine — récompenser un service exceptionnel — pour devenir une attente généralisée, même dans des contextes où aucun service n’est réellement offert. Un changement de culture qui commence sérieusement à irriter les consommateurs.
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