Toronto échappe à un attentat : Trudeau critiqué pour la faiblesse des contrôles frontaliers laxistes à l’égard des djihadistes

Traduit de l’anglais. Article de Catharine Tunney publié le 28 août 2024 sur le site de CBC.

Un haut responsable du renseignement de l’agence frontalière du Canada affirme qu’il n’est pas convaincu que le système a échoué lorsqu’un homme qui aurait participé à une attaque violente à l’étranger au nom de l’État islamique a ensuite immigré au Canada et a finalement reçu la citoyenneté.

« Nous avons pris les meilleures décisions possibles à ce moment-là en fonction des informations dont nous disposions », a déclaré mercredi aux députés Aaron McCrorie, vice-président du renseignement et de l’exécution de la loi à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

« Pouvons-nous faire un meilleur travail de collecte collective de certaines de ces informations ? Je n’en sais rien. Nous devons le déterminer ».

M. McCrorie témoignait devant le Comité de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes, qui examine le cas d’Ahmed Fouad Mostafa Eldidi, 62 ans, et de son fils Mostafa Eldidi, 26 ans. Le duo d’origine égyptienne a été arrêté le mois dernier et accusé d’être à un stade avancé de la planification d’une attaque violente à Toronto.

Les deux hommes font face à neuf chefs d’accusation, dont celui de complot en vue de commettre un meurtre au profit ou sous la direction d’un groupe terroriste, à savoir l’État islamique, une organisation militante musulmane sunnite.

Le père est également accusé d’avoir commis des voies de fait graves en 2015 au profit de l’État islamique quelque part à l’étranger.

Selon une chronologie des événements fournie au comité mercredi matin, l’aîné Eldidi est arrivé au Canada en 2018 et est devenu citoyen en mai, peu de temps avant son arrestation en juillet.

Les fonctionnaires ont déclaré au comité qu’Eldidi avait subi de multiples contrôles de sécurité nationale avant d’obtenir la citoyenneté canadienne plus tôt cette année. Le document indique que les partenaires du contrôle de sécurité « ont donné une recommandation favorable ».

Le fils, qui n’a pas la citoyenneté, a également fait l’objet d’un contrôle, selon le calendrier du gouvernement.

Cette affaire a suscité des inquiétudes quant aux procédures d’immigration et de filtrage du Canada, ainsi que des questions sur les raisons pour lesquelles l’agression présumée de 2015 n’a pas été relevée par les autorités canadiennes.

Les témoins qui ont comparu devant la commission mercredi ont été interrogés à plusieurs reprises sur une vidéo de propagande qui montrerait l’agression violente. La police a hésité à commenter la vidéo, mais a confirmé qu’elle faisait partie de son enquête en cours.

Ted Gallivan, vice-président exécutif de l’ASFC, a déclaré à la commission que l’agence n’avait obtenu la vidéo du dark web que récemment, à la suite d’articles parus dans les médias. La vidéo n’était pas à la disposition des fonctionnaires qui contrôlaient l’individu, a-t-il dit.

[…]

« Dès que le SCRS a été informé de l’existence de cette vidéo présumée, j’ai vu de près et de manière très rassurante à quel point leur enquête était rigoureuse, comment ils avaient placé ces suspects sous une surveillance appropriée pour atténuer tout risque, et j’ai ensuite été informé que des arrestations étaient imminentes. »

Jihadology.net, un site web américain qui répertorie les communiqués et la propagande de l’État islamique a publié ce qui semble être la vidéo en question le 16 juin 2015 – le jour même où elle est apparue sur un site web affilié à l’État islamique.

CBC News a visionné la vidéo de quatre minutes, qui montre l’interrogatoire d’un prisonnier barbu portant une combinaison orange. La vidéo montre le prisonnier éclairé par une lumière vive et assis dans une cellule, tandis qu’il répond à des questions criées par quelqu’un hors champ.

Après une section de lectures du Coran, le prisonnier apparaît ensuite hissé sur un cadre en bois dans le désert, solidement attaché par des sangles de charge. La vidéo ne permet pas de savoir si le prisonnier est vivant ou mort à ce stade.

Un homme tout de noir vêtu, coiffé d’une casquette portant le symbole blanc de l’État islamique, utilise ensuite une longue épée à lame carrée pour tailler dans les membres tendus du prisonnier. Le visage barbu de l’homme est brièvement visible lorsque la vidéo passe d’un angle de l’attaque à un autre.

La commission a appris comment le SCRS a découvert en juin que le père pouvait représenter une menace pour la sécurité nationale. Global News a rapporté que c’est la France qui a informé les Canadiens.

[…]

Le ministre de l’immigration, Marc Miller, qui devrait témoigner devant la commission à une date ultérieure, a déclaré qu’il examinait la possibilité de révoquer la citoyenneté d’Eldidi,

[…]

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