Traduit de l’anglais. Article de Tristin Hopper publié le 28 mai 2024 sur le site du National Post.
Trois ans après la publication par Tk’emlúps te Secwépemc de l’annonce explosive de la découverte des tombes de 215 enfants, la Première nation qualifie désormais officiellement ces 215 tombes d’« anomalies » plutôt que de tombes confirmées.
Dans une déclaration récente, la Première nation a annoncé une journée de réflexion pour marquer l’anniversaire de l’annonce de 2021, qui a rapidement fait les gros titres dans le monde entier, a inspiré une visite officielle du pape François au Canada et a incité le gouvernement fédéral à ordonner la mise en berne des drapeaux pendant plus de cinq mois.
La période prolongée d’indignation publique qui a suivi l’annonce a également déclenché une vague sans précédent d’incendies criminels visant des églises à prédominance indigène. Au cours de l’été 2021, plus de 60 églises canadiennes seront détruites, profanées ou vandalisées.
La déclaration de la Journée de réflexion reprend presque exactement les mêmes termes que ceux utilisés lors de l’annonce initiale de 2021, à ceci près qu’au lieu de l’expression « restes de 215 enfants », elle utilise désormais le terme « anomalies ».
« Avec l’aide d’un spécialiste des radars à pénétration de sol, la dure vérité des résultats préliminaires est apparue – la confirmation de 215 anomalies a été détectée », peut-on lire dans la déclaration du jour de réflexion.
Comparez cela à l’annonce faite par la Première nation le 27 mai 2021 : « Le week-end dernier, avec l’aide d’un spécialiste des radars à pénétration de sol, la dure vérité des résultats préliminaires a été révélée – la confirmation des restes de 215 enfants qui étaient élèves au pensionnat indien de Kamloops ».
Ce qui a été découvert en 2021, ce sont des traces de perturbations du sol. Cette année-là, pendant le week-end de la fête de Victoria, un entrepreneur a passé un géoradar dans un champ situé près de l’ancien site du pensionnat indien de Kamloops. À 215 endroits, ils ont trouvé des densités de sol différentes de celles du reste du champ.
« Il pourrait s’agir d’une pierre sous le sol, d’un amas d’argile, d’un morceau de bois ou de quelque chose d’autre », a expliqué Sheldon Poitras, responsable d’un projet de recherche de tombes de pensionnats indiens en Saskatchewan, à la chaîne CTV en 2023.
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Mais aucune des 215 anomalies découvertes au pensionnat indien de Kamloops n’a été confirmée archéologiquement comme étant une tombe.
Malgré cela, en 2021, les médias ont non seulement présenté les 215 anomalies comme des sépultures confirmées, mais ils les ont aussi parfois qualifiées de « fosses communes ».
Le New York Times a notamment titré son article sur l’enquête de Kamloops en parlant de « charnier d’enfants indigènes ».
Les déclarations officielles des T’kemlups éviteraient l’expression « charnier », tout comme les autres Premières nations canadiennes qui ont annoncé des découvertes similaires au cours de l’été 2021.
Toutefois, la chef des T’kemlups, Rosanne Casimir, inclura l’expression « charniers » dans une motion adoptée lors d’une réunion de l’Assemblée des Premières Nations en juillet 2021.
La résolution numéro 01/2021 stipule que « le charnier découvert à l’ancien pensionnat indien de Kamloops révèle un comportement de la Couronne reflétant un modèle de génocide contre les peuples autochtones » et demande aux autorités canadiennes d’établir une « liste vérifiée de tous les emplacements connus de charniers ».
Les 215 morts ont toujours été annoncées comme des « décès non documentés », non pris en compte par les registres officiels.
Mais bien avant les anomalies de Kamloops, les pensionnats indiens avaient été identifiés comme ayant des taux de mortalité des élèves très élevés, dont beaucoup étaient enterrés dans des cimetières sur place, à l’aide de marqueurs en bois qui ont pourri depuis.
Les dossiers méticuleusement recueillis par la Commission vérité et réconciliation font état de 51 décès connus au pensionnat indien de Kamloops – bien que les dossiers ne contiennent manifestement aucun décès enregistré au début des années 1900, époque à laquelle les pensionnats canadiens étaient régulièrement frappés par des épidémies de tuberculose dévastatrices.
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