On connaît tous la relation trouble entre Justin Trudeau et la langue française. Celui-ci s’affirme comme étant Québécois à qui veut l’entendre, mais il semble donner des signaux contradictoires concernant la protection du français au Québec. Récemment, nous avons entendu parler dans les médias de son entrevue sur les ondes de CJAD. Où il affirmait que les anglophones ne pourraient pas recevoir de services médicaux dans leur langue. Cela est faux, mais il faut aller au-delà de cette controverse pour voir le vrai Trudeau et son malaise face au français.
Justin Trudeau est le fils d’une mère anglophone, et d’un père moitié francophone, et moitié anglophone. Il a passé l’essentiel de sa jeunesse à étudier en anglais à Ottawa. Son père, vers la fin de sa vie, avait du mal à s’exprimer en français, comme le montre l’extrait des Bleus poudre où Raymond Beaudoin va narguer l’ancien premier au cinéma.
Trudeau fils a toujours eu un malaise face au français. Une langue développée à l’âge adulte qu’il ne maîtrise pas à la perfection. Radio-Canada a déjà parlé « d’insécurité linguistique » et présenté le cas de Justin Trudeau. Il est possible d’être Québécois et de ne pas avoir une maîtrise absolument parfaite du français, cela n’est pas la question. Par contre, il faut se le dire, les controverses autour du statut de la langue Québec, et Justin Trudeau sont nombreuses.
Lors de changements apportés à la loi sur les langues officielles, il était affirmé pour la première fois que le français est également menacé au Québec. La doctrine canadienne ayant toujours été celle des « minorités de langues officielles », c’est-à-dire les anglophones au Québec, et les francophones hors Québec. C’était une façon de légitimer l’importance du français au Québec, en mettant des bâtons dans les roues d’une éventuelle émancipation. Ou du moins, de son affirmation par des lois linguistiques fortes.
Si Trudeau semblait pour ces changements cosmétiques (et hautement symboliques), des députés du West Island se sont opposés à la majorité de leur parti. C’était le cas notamment du député Anthony Housefather, mais aussi d’Emmanuella Lambropoulos. Députés qui représentent l’aile anglophone radicale du Québec au sein de la Chambre des communes. Mais depuis, les choses ne se sont pas améliorées.
Justin Trudeau s’est fait à de nombreuses reprises le « champion » des droits linguistiques des anglophones, comme s’ils étaient menacés d’une quelconque manière. Déjà, les meilleures universités à Montréal sont anglophones, de même que le Cégep le plus fréquenté du Québec (Dawson). En plus, l’anglais s’est toujours imposé comme la langue des industries qui rapportent le plus à la métropole. Parlons entre autres des jeux vidéo, du cinéma, de la recherche scientifique.
Un simple emploi au salaire minimum exigera toujours l’anglais, parfois même avant le français. Donc, pour ce qui est de la discrimination envers les anglophones, nous repasserons. De nombreux Québécois sont contraints de fréquenter des hôpitaux anglophones, où ils ne sont pas toujours servis en français. C’est le cas si l’on doit faire certains spécialistes très pointus. Mais ce n’est pas ce qui va empêcher Justin Trudeau de colporter des faussetés.
Celui-ci affirme que les anglophones ne pourront pas recevoir de services dans leur langue à Montréal. C’est complètement farfelu. La plupart des anglophones ont des droits acquis, ce qui était déjà le cas pour l’école anglaise. Mais ces droits acquis n’incluent pas les nouveaux arrivants fraîchement débarqués qui veulent recevoir des services ici à long terme. Ils ont un temps d’adaptation pour apprendre le français.
Les hôpitaux partout ailleurs au Canada ne fonctionnent qu’en anglais. Donc, si l’on veut des services en français (ou dans n’importe quelle langue), il faut faire appel à un interprète. Ce qui est normal dans tous les pays. Sauf ici il faut croire. Les Québécois sont contraints d’être toujours plus accommodants, au risque de se faire taxer des pires sentiments xénophobes et racistes. Les autres? Speak in English!
Ce que Trudeau n’a pas dit non plus, c’est que n’importe qui aura les services en anglais en cas de danger. Ce sera toujours le cas du 911. Le Québec veut seulement normaliser sa langue comme étant celle des échanges entre tous les citoyens, sans égard à leur origine ethnique, religieuse, linguistique. Pourquoi les libéraux sont incapables d’accepter cette volonté de normalité des Québécois?
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