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Ubisoft: Un trou noir pour les contribuables

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Si vous avez grandi dans les années 2000 au Québec, il y a de fortes chances que vous ayez grandi avec les jeux vidéo d’Ubisoft, qui était à l’époque un studio très respecté. Leurs licences incluent Splinter Cell, Prince of Persia, Rayman, Far Cry et Assassin’s Creed parmi tant d’autres. Si c’est une compagnie d’origine française, leur studio à Montréal, établi en 1997, est responsable de leurs projets AAA, code dans l’industrie ludique pour les jeux gros budget. Leur succès les a fait développer des filiales dans d’autres villes du Québec, soit Québec, Saguenay et Sherbrooke. Ubisoft est l’un des plus gros studios de jeux vidéo au monde et certainement le plus gros au Québec.

Ceci dit, il est aussi en chute libre majeure depuis maintenant une décennie, ayant gagné une réputation de studio coincé dans ses méthodes, incapable d’innover ou d’aller chercher la magie qui les définissait pendant les années 2000. S’il n’est certes pas le seul studio ayant de la misère à maintenir le cap ces jours-ci, les années 2020 ont été dévastatrices pour le studio.

Échecs Récents

Prince of Persia: The Sands of Time

Les gens ayant grandi dans les années 2000 étant désormais adultes; il y a depuis quelque temps une demande pour ramener des jeux de cette époque. Ubisoft a naturellement répondu à la demande en 2020, en annonçant que Prince of Persia: The Sands of Time, un de leurs classiques datant de 2003, recevrait un remake.

Ce remake fut confié aux divisions indiennes de Mumbai et Pune, avec la date de sortie prévue le 21 janvier 2021. Cependant, ce ne fut pas le cas. Le jeu a simplement disparu de la conscience publique jusqu’à ce qu’en 2022, Ubisoft annonce que leur division Montréalaise, qui a développé l’original, avait repris le projet.

Avec le temps déjà écoulé, plusieurs analystes de l’industrie ont présumé que le projet avait été annulé, mais récemment, en juin 2024, Ubisoft a finalement annoncé une date de sortie : 2026. On peut raisonnablement conclure que le travail réalisé par les studios indiens était dans un si piètre état que la compagnie a préféré reprendre le travail à zéro.

Rappelons aussi que ce n’est pas un gros nouveau jeu ambitieux et complètement inédit ; c’est un remake d’un jeu d’il y a 20 ans. Et il a pourtant manqué sa date de sortie par plus de 5 ans!

Skull and Bones

Skull and Bones est un jeu de pirate développé par la division Singapourienne de la compagnie. Dans l’industrie du jeu vidéo, un jeu est désigné “AAA” s’il est une grosse production, l’équivalent d’un blockbuster. Pour le marketing du jeu, Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, a poussé l’idée que Skull and Bones serait le premier jeu “AAAA”, une affirmation largement moquée par la communauté.

Avec raison, car Skull and Bones fut un grand échec critique et commercial. Et ce malgré le fait qu’Ubisoft offrait une démo gratuite de 8 heures de jeu. Cette démo a en fait probablement fait plus de mal que de bien, car ceux l’ayant essayé ont pu rapidement voir que le jeu n’était pas intéressant sans même avoir dépensé de l’argent dessus. Comme le remake de Prince of Persia: The Sands of Time, Skull and Bones eu beaucoup de problèmes de développement, a été initialement annoncé en 2017 pour seulement sortir en février dernier.

Star Wars Outlaws

Ubisoft a obtenu les droits pour faire un jeu utilisant la licence Star Wars en 2020, et le résultat, sorti en fin août 2024, est Star Wars Outlaws. Star Wars Outlaws est un désastre moindre comparé à Skull and Bones, mais il n’impressionne pas. Non seulement par la critique, mais aussi par la vente.

Nous n’avons pas de résultats de ventes, cependant, une chute significative de l’action d’Ubisoft coïncide avec sa sortie. D’ailleurs, parlant d’action, la valeur boursière d’Ubisoft a chuté de 78 euros en début de 2021 à 11,83 euros présentement. Certains investisseurs implorent maintenant la direction de cesser l’échange public d’actions de la compagnie.

 Ce qu’il faut retenir de ce projet, c’est que même avec une licence aussi populaire que Star Wars, Ubisoft est incapable de tourner un profit.

Assassin’s Creed: Shadows

La série la plus emblématique d’Ubisoft, Assassin’s Creed, se vend comme une plateforme d’exploration de différentes périodes historiques. La série nous a fait voyager, notamment, à Jérusalem pendant les croisades, en Italie pendant la Renaissance, en passant par la Révolution Américaine, la Révolution française, l’ancienne Égypte et ainsi de suite.

Le Japon Ancien a longtemps été une ère historique demandée par les fans. Et Ubisoft a vraiment traîné de la patte avant de répondre à la demande. Quand ils ont finalement dévoilé Assassin’s Creed: Shadows, la réception fut….ce qu’elle fut.

Dans une décision qualifiée de woke par plusieurs critiques, l’un des deux protagonistes d’Assassin’s Creed Shadows est Yasuke, un samouraï d’origine africaine. Une décision franchement étrange. Techniquement, Yasuke a existé, il est même une figure assez iconique au Japon, repris par plusieurs médias. Cependant, son histoire dans ce jeu est basé sur les écrits de Thomas Lockley, un universitaire britannique qui aurait, à partir de quelques paragraphes vagues, écrit ce qui est en réalité de la fiction historique maquillée comme des faits véridiques. En réalité, Yasuke a passé plus ou moins un an au Japon (1581-1582), ce après quoi il serait rentré avec les jésuites portuguais. Considérant le temps requis pour apprendre la discipline d’un samouraï pour les Japonais nés dans cette culture, il est quasi impossible qu’un étranger ait pu la maîtriser en un an.

Cette inclusion a aussi causé une espèce de guerre de l’intersectionnalité, avec plusieurs militants asiatiques ressentant un malaise à l’idée que des développeurs blancs incluent un homme noir plutôt qu’un homme asiatique dans leur jeu se déroulant en Asie ; surtout considérant que l’objectif du jeu est d’assassiner des gens.

Il faut aussi dire que la seule académique d’origine japonaise consultée sur ce jeu est Sachi Schmidt-Hori, professeure de littérature à l’Université Dartmouth. Sa thèse se concentre sur “l’amour intergénérationnel entre des prêtres bouddhistes et des garçons d’âge adolescents”. En autres mots, de la pédophilie… Côté relations publiques, c’est douteux.

Ce n’est pas tant l’inclusion même de Yasuke qui cause problème : il a après tout, été inclus dans les jeux Nioh et Samurai Warriors 5, où son inclusion fut bien reçue; mais plus la manière par laquelle Ubisoft s’y est pris.

Premièrement, les protagonistes des autres Assassin’s Creed ont toujours été A : Fictifs B : Des gens originaires de l’endroit du jeu. Tellement en fait que le protagoniste d’Assassin’s Creed III, situé aux États-Unis, était autochtone. C’est en fait un peu l’attrait de la série, visiter des périodes historiques à travers les yeux de quelqu’un appartenant à l’endroit.  Charles Benoit, réalisateur du jeu, a défendu l’inclusion de Yasuke, car il est un “poisson hors de l’eau” et “va découvrir le Japon au même rythme que le joueur”. Cet argument ne tient pas vraiment la route, car Assassin’s Creed a toujours introduit son monde à travers un protagoniste natif de sa région, et le concept narratif du “poisson hors de l’eau” ne correspond pas vraiment à la série.

En passant, pour ce que ça vaut, dans le jeu, Yasuke et l’autre protagoniste, Naoe, sont tous deux LGBTQ+. Quelles sont les chances?

Assassin’s Creed: Shadows sortira le 15 novembre. Il sera selon moi, malgré toute la controverse, un plus grand succès que les autres jeux, car à cause du discours que ça a créé, le jeu a reçu une plus grande attention médiatique gratuite que n’importe quel Assassin’s Creed depuis plus de 10 ans. Il demeure à voir si ce pari d’Ubisoft de foncer tout droit dans le wokisme à mille à l’heure paiera à long terme.

Vos impôts financent Ubisoft

En toute honnêteté, en tant que chroniqueur politique, je n’ai que faire des décisions d’une compagnie de jeux vidéo. J’adhère pleinement à la théorie du marché en ce qui concerne ce hobby. “T’aimes pas? n’achète pas”. Que ça soit le wokisme où leurs produits de piètre qualité ; je n’ai pas le goût d’embarquer dans la guerre culturelle concernant les jeux vidéos, je trouve qu’il y a des enjeux plus pertinents.

Comme mes impôts qui financent Ubisoft.

D’après cet article de la Presse. Le secteur des jeux vidéo reçoit 340 millions en subventions de la part du gouvernement du Québec. Pour certains petits studios, c’est défendable. Je pense notamment à Sabotage, un studio basé à Québec, n’ayant que 22 employés, ayant gagné le prix du meilleur jeu indépendant avec Sea of Stars l’année passée. Mais le trois quarts du 340 millions ne va qu’à 15 entreprises (sur 200) et ces 15 sont des filières étrangères. L’idée même de subventions au Québec vient d’un désir noble, celui d’aider “les petits gars de chez nous”. Mais cela ne fait plus de sens quand ces subventions vont à une multinationale française produisant échec après échec.

Il n’est pas de notre devoir, en tant que contribuables, de maintenir artificiellement en vie des entreprises en phase terminale.

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