Traduit de l’anglais. Article de Christopher Nardi publié le 16 mai 2023 sur le site du National Post.
OTTAWA – Le gouvernement fédéral a accordé jusqu’à 200 000 $ de financement depuis 2020 à une organisation caritative québécoise que la GRC soupçonne d’abriter un « poste de police » chinois secret.
Les experts en ingérence étrangère de la Chine craignent que ce financement ait aidé des acteurs pro-Pékin à étendre le réseau du Parti communiste chinois au Canada, tout en « légitimant » l’organisation que la police soupçonne de soutenir les efforts visant à intimider ou à réduire au silence les critiques du régime au pouvoir en Chine.
Cette organisation est le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal (SFCGM), un organisme caritatif basé à Montréal qui se présente comme une ressource pour les immigrants chinois au Canada et qui promeut également des initiatives pour le bien-être de la communauté.
Mais la GRC pense maintenant que la SFCGM pourrait également héberger l’un des deux « postes de police » chinois secrets présumés au Québec.
La police nationale enquête sur l’organisation dans le cadre d’une enquête plus large visant à « détecter et perturber les activités criminelles soutenues par un État étranger qui peuvent menacer la sécurité des personnes vivant au Canada », selon le caporal Tasha Adams, porte-parole de la GRC.
Les documents financiers déposés par SFCGM auprès de l’Agence du revenu du Canada en raison de son statut d’organisme de bienfaisance révèlent qu’Ottawa a envoyé un total de 200 000 $ en fonds publics à SFCGM entre 2020 et 2022 (le dernier exercice financier déclaré). Plus précisément, l’organisme de bienfaisance a déclaré avoir reçu 178 450 $ du gouvernement fédéral en 2020-2021 et 21 728 $ en 2021-2022.
Une base de données des subventions et contributions du gouvernement fédéral répertorie cinq contributions d’Emploi et Développement social Canada (EDSC) à SFCGM remontant jusqu’à 2018.
Un porte-parole d’ESDC a confirmé que le ministère lui a accordé une contribution de 25 000 $ en 2020 dans le cadre de son programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Le projet visait à former les aînés de la communauté chinoise du Québec à l’utilisation d’outils de communication en ligne « afin de maintenir leur contact avec la communauté et leur famille ».
La base de données montre également que la SFCGM a reçu un financement du programme Emplois d’été Canada du gouvernement chaque année depuis 2018 (sauf en 2019), d’une valeur de 14 822 $ à 22 989 $. Le programme aide les organisations à employer des étudiants admissibles pendant l’été.
Selon Benjamin Fung, professeur à l’Université McGill et porte-parole du groupe pro-démocratie Action Free Hong Kong Montréal, c’est exactement le genre de programme qu’un poste de police chinois secret utiliserait pour construire son réseau et son influence.
« S’il s’agit vraiment d’un poste de police chinois, il peut utiliser les fonds pour étendre son réseau et ses relations. C’est aussi un moyen de surveiller les nombreux étudiants chinois étrangers qui sont ici », a-t-il déclaré dans une interview.
M. Fung a déclaré que les détracteurs du parti communiste chinois savaient depuis des années que le régime disposait d’un réseau d’influence « souterrain » au Canada. Il a déclaré avoir été la cible de harcèlement de la part de certains étudiants chinois, dont un qu’il supervisait depuis deux ans, à la suite de certains discours pro-démocratiques qu’il avait prononcés lors des manifestations de 2019 à Hong Kong.
Saskia Rodenburg, porte-parole du CESD, a déclaré que le département n’avait pas d’accord de contribution « en cours » avec SFCGM, mais n’a pas voulu dire s’il envisagerait d’accepter des demandes futures de l’organisation caritative.
Elle a également refusé de dire si le CESD enquêtait sur le travail effectué par SFCGM.
La députée conservatrice Kelly McCauley s’est dit « stupéfait » que le gouvernement libéral ne semble pas avoir tenté de récupérer l’argent.
De nombreux courriels adressés à SFCGM et à sa directrice, Xixi Li, qui est également conseillère municipale de la ville de Brossard, dans la région de Montréal, sont restés sans réponse mercredi et jeudi. Mme Li n’a pas non plus répondu à un appel et à un message vocal sur son téléphone portable.
Dans une déclaration publiée sur son site Web le 14 mars, la direction de la SFCGM a demandé pourquoi la GRC « nommerait publiquement deux centres communautaires desservant les communautés chinoises au Québec, causant ainsi un préjudice grave et potentiellement irréparable à la communauté ». Elle a également appelé au respect de la « présomption d’innocence ».
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