Un Québec indépendant serait une bonne chose pour le Québec et pour le Canada, particulièrement l’Alberta

Traduit de l’anglais. Article de David Staples publié le 25 octobre 2023 sur le site du Edmonton Journal.

Ce qui semblait autrefois menaçant, ce qui semblait être la fin de nos rêves et de nos ambitions nationales, ressemble aujourd’hui davantage à une acceptation formelle de la réalité, à savoir que le Québec devrait franchir la dernière étape de sa quête de nation et se séparer du Canada, et que le Canada devrait se forger une nouvelle identité et une nouvelle prospérité autour de son patrimoine et de sa vision de l’avenir.

Le mouvement souverainiste au Québec vient de recevoir un coup de fouet lorsque le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a publié un budget pour un Québec indépendant, qui affirme qu’un Québec indépendant serait l’un des pays les plus riches de la planète et qu’il pourrait quitter le Canada à coût nul parce que l’économie du Québec est fondamentalement saine.

C’est là l’essentiel, selon M. Plamondon, comme le rapporte la Gazette de Montréal. « Faire ses choix en fonction de ses propres intérêts est certainement plus intelligent que de faire des choix en fonction des intérêts concurrents (des autres provinces). Personne ne demanderait à son voisin de gérer la moitié de son budget familial ».

[…]

Le Québec est déjà une nation authentique. Comme le note l’auteur Colin Woodard dans son livre American Nations, la nation française est l’une des onze nations fondatrices de ce continent, les anciennes colonies françaises autour de la Nouvelle-Orléans et au Québec ayant une vision du monde distincte, fondée sur une plus grande implication de l’État dans l’économie et sur la création d’une société de partage. Ils sont, écrit M. Woodard, « parmi les plus libéraux du continent, avec des attitudes exceptionnellement tolérantes à l’égard des homosexuels et des personnes de toutes races, et une acceptation facile de l’implication de l’État dans l’économie ».

Le projet de M. Plamondon intervient alors que l’opinion publique québécoise évolue à nouveau dans le sens de l’indépendance, avec un soutien dans les récents sondages de l’ordre de 36 à 38 %, avec 10 à 11 % d’indécis. Cela a conduit le sondeur Philippe Fournier de Canada338.com à noter récemment que « l’optimisme au sein du mouvement souverainiste québécois n’a pas été aussi élevé depuis des années ».

À court terme, la souveraineté reste un pari risqué. Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est moqué du plan budgétaire de M. Plamdondon. « J’ai hâte de voir ce qu’ils feront pour combler le trou causé par la perte de 13 milliards de dollars en péréquation ».

Il est rafraîchissant de voir un dirigeant québécois reconnaître enfin en termes aussi directs le rôle crucial des paiements de péréquation au Québec. En Alberta, nous comprenons que la majeure partie de ce transfert de richesse provient des contribuables albertains. Si seulement les dirigeants québécois soutenaient l’industrie pétrolière et gazière qui a créé une subvention annuelle aussi généreuse.

Mais ce n’est pas près d’arriver, n’est-ce pas ?

L’économie de l’énergie est l’élément vital de la société moderne. Le sang du Québec, c’est l’hydroélectricité. L’eau coule dans ses veines, pas l’or noir de l’Alberta. Les vagues successives de dirigeants fédéraux québécois ont convoité les richesses pétrolières et gazières de l’Alberta et, plus récemment, ont cherché à les réduire considérablement. Ils semblent tellement prisonniers de la vision du monde de leur propre société qu’ils ne peuvent concevoir ou permettre à l’Alberta de suivre sa propre voie.

Ils considèrent que notre pétrole et notre gaz sont « socialement inacceptables ». Cette croyance ne fait que se renforcer.

Sans le Québec, sans l’énorme bloc de vote qui a élu les gouvernements fédéraux les plus hostiles aux droits constitutionnels et à la prospérité de l’Alberta, l’Alberta aura un plus grand pouvoir de vote à Ottawa et une meilleure chance de faire valoir auprès des autres Canadiens les avantages qui découlent de l’enrichissement du Canada par l’Alberta et de l’abandon des marchés du pétrole et du gaz à des pays comme l’Iran, la Russie et le Venezuela, qui comptent parmi les pires acteurs sur la scène mondiale.

Quant à l’inquiétude de M. Legault au sujet des 13 milliards de dollars par an, le Québec est dynamique et créatif, il dispose d’énormes ressources financières et il regorge de ressources inexploitées, y compris dans le domaine du pétrole et du gaz.

[…]

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