Un tiers des Canadiens favorables à l’euthanasie pour les personnes pauvres ou itinérantes

Traduit de l’anglais. Article de Tristin Hopper publié le 16 mai 2023 sur le site du National Post.

C’est ce qui ressort d’un récent sondage réalisé par Research Co. pour déterminer dans quelle mesure les Canadiens sont à l’aise avec l’état actuel du régime pour l’aide médicale à mourir du pays.

Depuis mars 2021, le Canada est l’un des rares pays à légaliser l’aide au suicide, même dans les cas où le patient n’est pas atteint d’une maladie en phase terminale. Depuis lors, un Canadien peut être autorisé à bénéficier de l’aide médicale à mourir simplement parce qu’il souffre d’un « état pathologique grave et irrémédiable ».

Research Co. a constaté que 73 % des personnes interrogées étaient favorables au régime actuel et que seulement 16 % s’y opposaient.

Les sondeurs ont également constaté qu’un nombre non négligeable de Canadiens étaient favorables à l’aide au suicide dans les cas où il n’y avait aucune condition médicale.

Si le seul problème d’un Canadien était la « pauvreté », 27 % d’entre eux ont déclaré qu’ils seraient d’accord avec la légalisation de l’accès de cette personne à l’aide médicale à mourir. Par ailleurs, 28 % des personnes interrogées ont estimé que le fait d’être sans domicile fixe constituait un critère d’admissibilité.

Enfin, 20 % des personnes interrogées sont d’accord pour que l’aide soit offerte à n’importe qui, pour n’importe quelle raison. En d’autres termes, un cinquième des personnes interrogées étaient d’accord avec le sentiment que « l’aide médicale à mourir devrait toujours être autorisée, quelle que soit la personne qui la demande ».

Il est à noter que ces partisans les plus absolutistes de l’aide au suicide étaient répartis de manière assez égale entre les groupes d’âge, les régions et même les groupes politiques : 20 % des conservateurs, 20 % des néo-démocrates et 22 % des libéraux étaient dans le camp de « l’aide médicale à mourir devrait toujours être autorisée ».

L’un des aspects les plus controversés de l’aide a été un certain nombre de cas très médiatisés dans lesquels des Canadiens atteints de maladies graves ont opté pour la mort seulement après des années d’échec à obtenir des soins médicaux appropriés. Le sondage de Research Co. a révélé qu’une faible majorité des personnes interrogées n’y voyait pas d’inconvénient non plus : 51 % d’entre elles considéraient « l’incapacité de recevoir un traitement médical » comme un motif suffisant pour justifier une mort assistée.

Ce n’est pas la première fois qu’un sondage révèle qu’un nombre important de Canadiens sont prêts à étendre la mort assistée bien au-delà de son objectif initial, à savoir une forme d’euthanasie pour les malades en phase terminale.

En février, un sondage de l’institut Angus Reid a également révélé que 61 % des Canadiens étaient favorables au régime actuel.

Le fait que les Canadiens se sentent à l’aise avec l’aide médicale à mourir explique peut-être pourquoi cette pratique est devenue si rapidement plus répandue et plus libérale que dans presque toutes les autres juridictions qui légalisent l’assistance au suicide.

Le Canada se distingue par l’absence relative de contrôles sur la procédure : elle peut être approuvée et administrée par des infirmières praticiennes, alors que la plupart des pays exigent l’approbation d’un médecin. Le Canada connaît également une hausse vertigineuse du nombre de décès dus à l’assistance au suicide, bien au-delà de ce que l’on observe à l’étranger.

Alors que seulement 2 838 Canadiens ont opté pour le suicide assisté au cours de la première année complète de légalisation, après qu’elle soit devenue légale en juin 2016, ce chiffre est passé à 10 064 au dernier décompte de 2021, soit une augmentation de 32,4 % par rapport à l’année précédente.

La pratique consistant à recommander le suicide assisté s’est également répandue bien au-delà des frontières traditionnelles du système de santé. Elle est couramment pratiquée dans le système pénitentiaire canadien, bien que des mesures similaires se soient avérées très controversées en Belgique, pays pionnier en matière de légalisation du suicide assisté.

Néanmoins, une majorité des personnes interrogées dans les deux sondages ont fait preuve d’hésitation lorsqu’il s’est agi du projet éventuel du Canada d’étendre le suicide assisté aux citoyens dont la seule condition sous-jacente est une maladie mentale.

Seulement 31 % des personnes interrogées par l’Institut Angus Red pensaient qu’il s’agissait d’une bonne idée. Parmi les personnes interrogées par Research Co., 43 % ont soutenu l’idée du suicide assisté pour les malades mentaux, contre 45 % qui ne l’ont pas soutenue.

[…]

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