Une campagne Gofundme pour un adolescent impliqué dans des tentatives de meurtre

Une campagne de financement participatif Gofundme circule présentement sur les réseaux sociaux afin d’aider la famille de Marley St-Surin, un adolescent de 16 ans décédé après avoir été poursuivi en voiture par des policiers du SPVM. Or, le créateur de la campagne ment sur les circonstances de « l’accident de voiture ». Voici ce que l’on sait.

Marley St-Surin, 16 ans, et un autre adolescent de 14 non identifié pour le moment, ont pris un VUS afin de participer à une « initiation » pour le compte d’un gang de rue. La pratique consiste à tirer au hasard sur des passants innocents. Cela est arrivé à plusieurs reprises que des gens soient blessés ou tués dans de telles circonstances.

Or, si l’on se fie à la page Gofundme, il est ici affirmé que :

« Nous récoltons des fonds pour Marley St-Surin,  âgé seulement de 16 ans, qui a perdu la vie beaucoup trop tôt suite à un accident de voiture.

C’était un jeune garçon, souriant et passionné de jeu vidéo. Malheureusement, il est parti sans pouvoir accomplir ses rêves. »

Rien n’est dit sur les circonstances réelles de « l’accident de voiture ». Par ce qui fut rapporté par d’autres médias, c’est que le complice de St-Surin aurait tiré sur des automobilistes au hasard, en blessant un et évitant de peu un autre qui n’a pas été atteint. Des policiers se sont mis à la poursuite des deux agresseurs. Ceux-ci ont pris une piste cyclable de la rue Saint-Zotique, pour finalement percuter un arbre.

Les deux adolescents sont morts dans l’accident. Selon Hadjira Belkacem, fondatrice et présidente de l’Association de la sépulture musulmane au Québec, son organisme s’occupera des funérailles de l’adolescent de 14 ans. Quant à Marley St-Surin, une campagne Gofundme est organisée en omettant bien sûr les circonstances de l’accident.

Campagne qui contrevient potentiellement aux règlements de la plateforme, qui ne peuvent cautionner des actes criminels. Il faudrait voir si cela s’applique pour le cas de funérailles. Mais même si cela est permis, c’est malhonnête de présenter cet individu comme un adolescent sans histoire simplement parti trop tôt suite à un accident de voiture.

Cela nous plonge dans un débat de société que nous devons avoir sur ce que la police devrait faire pour enrayer le problème des gangs de rue. Si les honnêtes citoyens ne peuvent sortir sans risquer de se faire tirer dessus, doit-on encore faire confiance à la mairie et à son service de police? Doit-on doter les policiers de moyens supplémentaires? Plusieurs questions auxquelles nous aimerions pouvoir répondre.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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