Une enseignante dénonce l’idéologie woke imposée à l’Université Western

D’après un article de Jamie Sarkonak publié dans le National Post le 26 mai 2025

Dans un article percutant publié par le National Post, la journaliste Jamie Sarkonak revient sur une affaire qui fait grand bruit dans le milieu universitaire canadien : une poursuite d’un million de dollars intentée contre l’Université Western Ontario par une ancienne étudiante, Margaret Munn. Avec l’appui juridique de Lisa Bildy et de l’organisme Free Speech Union of Canada, Munn allègue avoir été victime de harcèlement idéologique, de discrimination et de représailles pour avoir exprimé des opinions divergentes dans le cadre de son programme de formation à l’enseignement.

Selon Jamie Sarkonak, Margaret Munn, forte de 30 années d’expérience en enseignement au Japon et en Ontario, s’était inscrite à un baccalauréat en éducation à l’Université Western en 2022. Dès ses premiers cours, les tensions sont apparues. Lors d’une séance intitulée Indigenous Education: Towards a Decolonizing Pedagogy, Munn s’interroge sur la pertinence du cours pour enseigner des matières comme les mathématiques ou la chimie. Sa remarque, jugée problématique, l’amène à être dénoncée par la professeure à la doyenne associée, Kathryn Hibbert.

L’incident marque le début d’un long parcours de frictions entre Munn et l’administration. Elle est à plusieurs reprises dénoncée pour ses propos, notamment pour avoir exprimé son désaccord avec l’idée que des costumes d’Halloween puissent constituer une « appropriation culturelle ». Originaire d’Écosse, Munn souligne que les vêtements écossais sont portés mondialement sans controverse. Ces propos, jugés insensibles, nourrissent les plaintes à son encontre.

Jamie Sarkonak rapporte que Munn a également été accusée de transphobie pour avoir mal genré l’enseignant ontarien Kerry/Kayla Lemieux, rendu célèbre pour avoir porté un imposant faux buste en classe. D’autres incidents surviennent, notamment lorsqu’elle remet en question le rôle de la politique dans l’éducation ou affirme que « reluquer n’est pas un crime » dans un débat sur le signalement d’abus par les enseignants.

En novembre 2022, un entretien avec la responsable de la formation pédagogique aboutit à un avertissement : ses propos sur l’appropriation culturelle ne créeraient pas un environnement sécuritaire. Elle est alors sommée de réécrire un travail jugé offensant, et la professeure convoque un comité d’équité, diversité et inclusion (DEI) qui recommande son expulsion.

Toujours selon Sarkonak, un nouveau cap est franchi lorsque Munn est accusée d’être raciste, colonialiste, transphobe et favorable à la maltraitance d’enfants, après avoir dit qu’elle avait reçu des punitions corporelles durant sa propre enfance sans en souffrir aujourd’hui. On lui interdit d’assister à certains cours tout en lui demandant de remettre les travaux correspondants.

Les conséquences sont lourdes : suspension de son stage, nouvelles accusations, enquête fictive de l’administration, et remarques humiliantes sur son statut d’immigrante — on lui aurait reproché de ne pas avoir « encore intégré son devoir canadien de réconciliation avec les Autochtones », un devoir inexistant dans la loi canadienne.

La situation s’aggrave en décembre avec une accusation de plagiat, puis un signalement au Collège des enseignants de l’Ontario. En janvier, un autre échange tendu a lieu : on l’enjoint de ne pas contester les propos de membres autochtones du corps professoral. Pire encore, un des interdits qui lui est imposé stipule qu’elle ne peut plus remettre en question ce que disent des membres de communautés historiquement marginalisées.

Malgré ces obstacles, elle termine ses études, obtient des évaluations positives lors de son stage, mais reste profondément affectée. Son image est ternie, sa carrière compromise, et sa santé mentale ébranlée. Jamie Sarkonak souligne que Munn a dû se battre pour décrocher un poste temporaire dans une école locale, bien en deçà des perspectives qu’elle envisageait après sa formation.

La journaliste rappelle qu’en 2023, une commission sénatoriale universitaire a donné partiellement raison à Munn, reconnaissant certaines fautes commises par la doyenne associée. Mais pour Munn, ce n’est pas suffisant : elle poursuit aujourd’hui l’université pour harcèlement, négligence, discrimination, infliction de détresse mentale, rupture de contrat et diffamation.

Lisa Bildy, son avocate, dénonce dans les pages du National Post une atmosphère de plus en plus intolérante dans le milieu de l’éducation, où tout écart par rapport à l’orthodoxie idéologique dominante serait immédiatement sanctionné. Elle avait également représenté Richard Bilkszto, un directeur d’école torontois décédé par suicide après avoir, lui aussi, subi un traitement brutal pour avoir remis en question une formation antiraciste.

Selon Bildy, « si vous ne partagez pas la vision dominante, mieux vaut garder le silence. Sinon, vous risquez des conséquences graves, un manque de soutien syndical et des plaintes qui menacent votre permis d’enseigner ». Elle conclut avec amertume : « La plupart des enseignants dissidents espèrent seulement pouvoir prendre une retraite anticipée. C’est très triste. »

L’affaire Munn pose donc la question fondamentale du rôle des universités : doivent-elles enseigner aux futurs enseignants comment enseigner, ou quoi penser ? Le procès à venir permettra peut-être d’y voir plus clair.

La Rédaction

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