Depuis déjà quelques mois, l’organisation étudiante « Solidarity for Palestinian Human Rights (SPHR) Mcgill » et ses équivalents pour Concordia et l’Uqam sont largement impliquées dans les campements et les coups d’éclats pro-palestiniens sur les campus des universités montréalaises. Officiellement, ces campements sont qualifiés « d’Université populaire Al-Aqsa », soi-disant en l’honneur de l’université Al-Aqsa de Gaza, bombardée par les forces israéliennes, mais aussi de toute évidence en raison de la célèbre Mosquée Al-Aqsa, qui a été construite par-dessus l’ancien Temple de Jérusalem, et est le sujet de tensions persistantes.
Qu’on se comprenne bien : les « université populaires », plus souvent qu’autrement, ne sont que des activités d’auto-persuasion militantes de gauche où des activistes qui sont loin d’être professeurs d’université enseignent à leur recrue des tactiques de protestations, des slogans, des explications historiques biaisées, etc. En d’autres mots, des écoles du militantisme dans le cadre d’occupations illégales.
Il y a évidemment un idéal anarchiste sous-jacent à ces soi-disant « universités » : « Ce n’est pas juste un campement pour camper! C’est un espace de vie collective, de politisation, d’action politique et d’exercices démocratiques, avec des assemblées générales et des groupes autogérés pour l’organisation quotidienne», décrit ainsi Leila Khaled, l’une des 4 co-porte-paroles de l’organisation Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes & Palestiniens (SDHPP), l’homologue uqamien du SPHR.
Un camp d’entraînement terroriste?
Mais le SPHR Mcgill a décidé d’aller encore plus loin dans les derniers jours en organisant un « Youth summer program », une sorte de camp d’été pour les jeunes afin de leur enseigner une « éducation révolutionnaire ». Au menu de ce programme estival : langue arabe, artisanat, discussions politiques, leçon d’histoire révolutionnaire et… activité physique.
C’est surtout ce dernier élément qui trouble, puisque sur l’affiche pour annoncer leur camp d’été révolutionnaire, le SPHR a choisi une photo de fedayins du Fatah armés d’une mitrailleuse et étudiant le petit livre rouge de Mao Tse-Tung, ce qui pourrait laisser entendre que ces exercices physiques pourraient comprendre des formations au combat de guérilla propre aux Fedayins et aux révolutionnaires communistes.
D’autant plus que dans la description attachée à l’affiche, le groupe « fait le serment d’éduquer la jeunesse de Montréal et de redéfinir l’héritage institutionnel élitiste de McGill en le transformant en lieu d’éducation révolutionnaire ».
Les fedayins, de « feda’i » signifiant « qui se sacrifie pour quelque chose/quelqu’un » est un terme utilisé pour décrire divers groupes paramilitaires moyen-orientaux. Les premières mentions de fedayins datent de la secte des Assassins, qui faisait régner la terreur dans le Moyen-Orient médiéval. Mais l’expression a majoritairement été attribuée aux combattants irréguliers en Palestine depuis la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement ceux du Fatah (Conquête), qui est le principal parti politique de l’Organisation de Libération de la Palestine fondée par Yasser Arafat.
Les experts ne semblent pas s’entendre sur la traduction appropriée pour le terme : certains arguant qu’il s’agit de « commandos-suicides » alors que d’autres préfèrent le terme « francs-tireurs ». Dans les deux cas, cependant, on s’entend pour dire qu’il s’agit de combattants irréguliers s’engageant dans des activités de guérilla, ce qui est interdit par la convention de Genève et largement reconnu comme étant du terrorisme par la communauté internationale.
Bref, ce « camp d’été révolutionnaire » organisé par ces organisations militantes fait une référence directe aux camps d’entrainement terroristes du Fatah pour promouvoir son évènement.
Pour ce qui est de Mao Tse-tung, que ces militants sont en train de lire sur la photo, devons-nous réellement rappeler, en 2024, que sa révolution communiste a coûté la vie à entre 40 et 80 millions de personnes? Est-ce réellement l’un des modèles de « l’université populaire Al-Aqsa »?
Avant que la publication de SPHR McGill ne devienne virale et que la section commentaire ne s’inonde de commentaires abasourdis par la radicalité du groupe, on pouvait toujours lire des commentaires tels que : « C’est basé. Mais puis-je suggérer que les activités physiques incluent des cours d’auto-défense. Il y a plusieurs raisons évidentes pourquoi ce serait pragmatique et nécessaire ».
Nul besoin d’insister sur l’infini absurdité d’un tel commentaire : si la situation en Palestine est bel et bien violente, le fait que ces militants croient qu’ils ont besoin de s’armer et d’apprendre à se battre à Montréal, à des milliers de kilomètres du conflit, est particulièrement inquiétante. On peut clairement y voir l’importation du conflit ici et la radicalisation accélérée de ces groupes militants pro-palestiniens.
Mais rapidement, les commentaires critiquant, s’inquiétant ou moquant l’organisation pro-palestinienne ont afflué, et de nombreux d’entre eux interpellent directement l’Université McGill et les services de police de Montréal pour savoir s’ils permettront au SPHR de tenir ce genre d’activité.
À l’heure d’écrire cet article, les autorités interpellées n’ont pas encore offert de réponse à ces nombreux citoyens qui s’inquiètent qu’on permette littéralement à un groupe militant de tenir un « camp d’entraînement terroriste » au Québec.
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