Vers la légalisation des champignons magiques? Un patient souffrant de « maux de tête suicidaires » y a obtenu accès suite au volte-face de Santé Canada

Traduit de l’anglais. Article de Sharon Kirkey publié le 12 juin 2024 sur le site du National Post.

Après avoir été réprimandé par un juge fédéral pour son traitement « déraisonnable » et « inintelligible » de la demande d’accès légal à la psilocybine d’un homme de Calgary qui souffrait de maux de tête atroces, Santé Canada fait marche arrière.

L’agence fédérale de la santé a accordé à Jody Lance, patient souffrant de maux de tête, un accès d’urgence à la psilocybine, un composé psychédélique que l’on trouve dans les « champignons magiques ».

La victoire de Jody Lance intervient deux semaines après que le juge Simon Fothergill de la Cour fédérale a estimé que Santé Canada n’avait pas tenu compte des arguments juridiques selon lesquels Jody Lance avait droit, en vertu de la Charte, à de la psilocybine de qualité médicale.

Le refus initial de Santé Canada d’accorder à Lance l’accès à ce médicament dans le cadre de son Programme d’accès spécial n’avait pas non plus le « degré requis de justification, d’intelligibilité et de transparence », a écrit M. Fothergill.

Les évaluateurs de Santé Canada ont tenté de faire valoir que d’autres modalités n’avaient pas été exclues, ce qui a suscité les critiques de l’équipe juridique de Lance, qui estime qu’il est plus facile de se qualifier pour l’euthanasie au Canada que d’accéder à de nouvelles thérapies pour soulager les maux de tête.

En effet, pour bénéficier de l’aide médicale à mourir, il n’est pas nécessaire d’avoir épuisé toutes les options thérapeutiques disponibles.

[…]

Les céphalées en grappe – également appelées « céphalées suicidaires » en raison de la douleur intense qu’elles provoquent – sont des maux de tête rares qui surviennent soudainement, se répètent plusieurs fois par jour et se manifestent en grappes pendant des semaines, voire des mois.

Ancien arpenteur de l’Alberta, âgé d’une cinquantaine d’années, Lance est incapable de travailler, est en invalidité de longue durée, a perdu sa maison et a envisagé de se suicider. Il a essayé de nombreuses thérapies légales et conventionnelles, mais la psilocybine, à petites doses non hallucinogènes, est la seule drogue qui l’ait soulagé.

Cependant, il est illégal de cultiver, de vendre ou de posséder des champignons magiques au Canada. La semaine dernière, la police a fermé un magasin d’Ottawa qui vendait illégalement des champignons et des capsules de psilocybine.

La psilocybine étant une substance réglementée, Lance n’a pu l’utiliser que de manière illégale, au risque d’être exposé à des impuretés et à des doses incohérentes et peu fiables. Le produit qu’il recherche dans le cadre de la demande d’accès d’urgence est un extrait de psilocybine. Il a essayé les champignons magiques pour la première fois sur les conseils de son neurologue de Calgary, après qu’un autre patient eut constaté qu’ils l’aidaient.

[…]

M. Pope a fait valoir que la liberté de M. Lance était menacée par le fait qu’il n’était pas autorisé à faire des choix médicaux raisonnables, que sa sécurité personnelle était menacée par tout retard dans l’accès à un traitement efficace et que sa vie était en danger en raison de ses pensées suicidaires et de son admissibilité potentielle à une mort assistée par un médecin.

« C’est la première fois que Santé Canada approuve la psilocybine pour les céphalées en grappe », a déclaré M. Pope dans un courriel adressé au National Post.

« Il s’agit d’un précédent important. Il ouvre la porte à d’autres personnes qui souffrent de douleurs atroces et qui peuvent demander une autorisation humanitaire pour utiliser la psilocybine en toute légalité ».

M. Pope est conseiller juridique pour TheraPsil, un organisme à but non lucratif basé en Colombie-Britannique qui a collecté des fonds pour couvrir les frais juridiques des Canadiens qui ont déposé des recours en vertu de la Charte contre le gouvernement fédéral pour obtenir l’accès à la thérapie par la psilocybine à des fins médicales.

TheraPsill fait pression pour que la psilocybine soit réglementée à des fins médicales, à l’instar des premières lois sur le cannabis à des fins médicales.

[…]

Utilisée comme drogue récréative depuis des années, la psilocybine s’avère prometteuse dans le traitement d’une série de maladies, notamment la dépression, l’anxiété, le syndrome de stress post-traumatique et les céphalées en grappe.

« Les essais cliniques demeurent le moyen le plus approprié pour faire progresser la recherche sur les produits susceptibles de présenter un avantage médical et pour les amener vers l’autorisation de mise sur le marché », a déclaré Santé Canada dans un courriel.

[…]

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