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Victoire de Donald Trump : un (autre) aveu d’échec pour les médias québécois

On peut raisonnablement affirmer que les médias québécois ont un très fort parti pris contre Donald Trump. Bien sûr, il ne s’agit pas d’exiger d’eux qu’ils aiment le personnage, mais à force d’être dans le déni depuis maintenant 8 ans, ils n’ont fait que s’enfoncer. La soirée électorale en fut la preuve encore une fois. Les médias, politologues et élus feront-ils preuve d’introspection? Non, car, ils ont eu plusieurs occasions de le faire avant.

Durant toute la soirée, Trump fut en avance. Pas à un seul moment, Kamala Harris a pris la tête du décompte. On a vu des commentateurs politiques d’expérience comme Patrice Roy en quasi-état de panique. Et surtout une bonne dose de déni. Ce qui n’est pas forcément une bonne pour la crédibilité des médias dit « traditionnels », par rapport à nous, les médias « alternatifs ».

Comme en 2016, tout le monde s’est trompé, une fois de plus. Qu’est-ce que ça va prendre pour qu’il y ait un grand réveil par rapport aux façons de faire du journalisme? Ou de parler de politique? Bien sûr, on ne demande à personne d’aimer Donald Trump ni qui que ce soit. Par contre, un peu d’objectivité, est-ce trop demander? Il est vrai qu’à notre époque des faits alternatifs, être « objectif » est décrié comme étant de la violence contre les minorités.

N’empêche, les gens sont généralement assez raisonnables, et ne sont pas intéressés par des idéologues fumeux. Les faits ont encore leur place, même si certains militants woke aimeraient qu’on remplace la science ou les faits qui leur sont défavorables pour une vision subjective de la vie. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de nos jours de « construction sociale ».

D’ailleurs, Radio-Canada a osé le mot en w hier soir : wokisme! Ils ont affirmé, dans un rare moment de lucidité, que le wokisme avait peut-être nui aux démocrates. Pourtant, cela fait des années que nous, Anthony Tremblay, Philippe Sauro Cinq-Mars, Ophélien Champlain et bien d’autres le disent. Mais personne dans les sphères du pouvoir médiatique n’ose écouter les voix dissidentes.

On peut raisonnablement se poser la question. Les médias, qu’il s’agisse du média d’État canadien, et TVA, n’ont fait que cracher du venin sur le candidat républicain. Pourtant, pourquoi des millions d’Américains feraient confiance à Trump encore une fois?

Oui, bien sûr, on peut affirmer qu’il s’agit d’un sophisme. Qu’une majorité peut avoir tort. Pourtant, quand on écoute les principaux concernés, ils affirment que le chômage est en hausse, de même que le coût de la vie. Les Afro-Américains voient d’un mauvais œil l’arrivée massive de migrants, qui poussent une compétition sur un marché de l’emploi déjà défavorable, eux qui ont dû se battre pendant des siècles pour avoir leur place.

Bien sûr, il y a la question de l’avortement. On peut en penser ce qu’on veut, mais Trump s’est dit favorable à ce que les États puissent légiférer comme ils le veulent. Ce qui est ironique, venant bien souvent de Québécois normalement défavorables à un gouvernement fédéral centralisateur. Mais quand c’est pour imposer le libéralisme, là c’est différent. Si c’est pour le bien, le centralisme, c’est bon. Ce qui est bon pour pitou, l’est pour minou, dit l’adage de chez nous.

Naturellement, comme Québécois, nous pourrions être inquiets par rapport à la possible arrivée de migrants chez nous. Le gouvernement Trudeau aura-t-il le courage pour refouler les demandeurs d’asile à la frontière? Rien n’est moins sûr. Trump agit dans l’intérêt de son pays. Il est normal qu’il pense aux Américains avant nous. Mais nous, avons-nous les élus qu’ils nous faut?

Les médias n’en parleront pas de ça. Ils préféreront mettre le blâme sur le président réélu, au lieu de regarder dans leur propre cour. Il est inutile ici de rapporter ce qu’a dit chaque commentateur politique, car la liste serait trop longue. Rappelons-nous simplement comme ils ont traité de politique américaine alors que Trump était président. Souvenons-nous aussi de la couverture de la pandémie. Ou bien quand Trump n’était pas à la Maison-Blanche.

Vous comprenez facilement qu’il y a un grave problème avec les médias au Québec. Ils se trompent trop souvent, sont dans le déni. Car non, ce n’est pas parce que ça passe la télé que c’est vrai. Les journalistes auront un examen de conscience à faire. Mais c’est rêver en couleur. L’humain étant ce qu’il est, il ne peut reconnaître ses erreurs. Journalistes inclus.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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