Il n’y a pas de mystère avec les taux de natalité à travers le monde entier : ceux-ci sont en chute libre. Et le Québec n’est pas un cas à part. Comme dans toutes les sociétés modernes, les jeunes générations sont confrontées à plusieurs difficultés qui les empêchent de fonder des familles. Le Journal de Montréal a consacré un dossier à ce sujet en fin de semaine. Regardez autour de vous : vous verrez que cela concerne presque tout le monde. La première chose qui revient, que cela soit en Chine, en France ou au Québec, c’est la crise du logement qui a de nombreux facteurs. Essayons de voir pourquoi le gouvernement devrait régler la crise du logement qu’il a contribué à créer s’il veut aider les familles.
Dans le dossier de la fin de semaine du Journal de Montréal, on fait la rencontre de jeunes couples qui ont de la difficulté à rejoindre les deux bouts. Pour deux jeunes parents qui témoignent, le père gagne un modeste revenu de 22$ comme agent de sécurité, et paie presque 1000$ par mois de loyer. En plus de la voiture à payer, des besoins de sa conjointe et de leur jeune enfant, il ne reste plus grand-chose. Il songe même à prendre un second emploi. C’est la situation de milliers de gens au Québec.
Pour plusieurs familles, elles sont maintenant contraintes de s’installer à plusieurs dans un logement non adapté à leurs besoins. Par exemple, une mère et ses enfants doivent partager un 3 1/2 quand ça prendrait au minimum une pièce de plus. Et les journaux ont fait état d’histoires bien pires : des familles à la rue, dans l’obligation de vivre dans la voiture ou au camping.
Justin Trudeau rêve de faire du Canada un pays de 100 millions d’habitants d’ici la fin du siècle. Pourtant, on dirait qu’il n’est jamais traversé l’esprit des gens d’affaires de Toronto que la meilleure politique démographique, et de loin la plus saine, c’est la hausse de la natalité des natifs. La difficulté pour se loger qui affecte un nombre croissant de Québécois et de Canadiens nuit à la démographie.
Pour fonder une famille, il est important d’abord d’avoir une certaine stabilité. Un emploi régulier, un couple qui se connaît bien, et surtout un logement décent. La hausse des taux d’intérêt empêche des couples d’accéder à la propriété, car les termes de l’hypothèque, qui auraient été relativement abordables il y a de ça quelques années, sont hors de la portée de la plupart des gens, même ceux qui ont de bons emplois dans la construction.
Le gouvernement nuit aux entrepreneurs qui pourraient construire davantage avec des normes parfois irréalistes à respecter dans des délais raisonnables pour des coûts acceptables. De même, faire venir l’équivalent de la ville de Calgary en nombre d’immigrants chaque année n’est pas exactement une politique responsable du logement. Ceux-ci ont besoin de se loger et cela crée un déséquilibre entre l’offre et de la demande.
Les Pays-Bas, dans un article récent par le Courrier international, songent à limiter l’arrivée d’étudiants étrangers. Bien sûr pour des raisons culturelles, car la langue néerlandaise serait défavorisée par ces étudiants internationaux au profit de l’anglais, mais aussi parce qu’il y a plus grand-chose à louer pour les habitants du pays. L’internationalisation des universités est l’une des causes mondiales de la crise du logement, et cela est vrai pour des villes comme Rimouski et Montréal qui attirent un nombre toujours croissant d’étudiants alors que les capacités d’accueil n’ont pas été ajustées. C’est là une autre raison de la crise du logement dans nos villes universitaires.
Une autre bonne chose serait de reculer sur les taux d’intérêt. C’est absurde de vouloir diminuer la consommation des ménages, mais toujours faire venir plus d’immigrants (qui vont consommer eux aussi). Le gouvernement Trudeau, mais aussi les copains de Fitzgibbon à la CAQ pave la voie à une crise sociale majeure.
Si l’on veut augmenter la taille de la population, ou seulement diminuer la vitesse de son déclin, la meilleure politique démographique, ce n’est pas faire venir des centaines de milliers d’individus chaque année. Selon le démographe Guillaume Marois, dans son essai Le remède imaginaire, en amenant leurs parents, et étant parfois d’un certain âge eux aussi, ils ont une incidence nulle sur l’âge moyen de la population. Pour avoir un effet réel, il faut encourager la natalité. Et la première politique d’un gouvernement pour hausser la natalité, c’est de régler la crise du logement. Et de l’accès à la propriété.
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