Wokisme dans les médias publics : un univers de plus en plus déconnecté du réel

Ce n’est un secret pour personne : les médias publics, tels que Radio-Canada, affichent de forts biais idéologiques. Et ce n’est pas peu dire. En plus d’utiliser une véritable novlangue inclusive – un langage codé propre à l’idéologie de la gauche radicale –, leurs thèmes tournent toujours autour des mêmes sujets : racisme, genre, environnement, colonialisme. Quelques réflexions sur le cas de Radio-Canada, mais aussi de Télé-Québec et d’autres médias publics.

Au Québec, Radio-Canada exerce une influence considérable. Elle possède une chaîne de télévision, mais aussi de radio. Si la « cochonnerie » de la boîte était dénoncée il y a des décennies par le chef créditiste Camil Samson, force est de constater que Radio-Canada s’enfonce toujours plus dans un univers parallèle au nôtre. Plusieurs émissions emploient un langage codé propre à l’idéologie woke : déconstruction, racisme systémique, genre… sans oublier l’usage de pronoms neutres comme iels.

Pas un jour ne passe sans qu’on ait droit à un portrait dramatique de la situation américaine, à une énième platitude sur le genre ou les autochtones. C’est dit crûment, mais, honnêtement, qui, dans la population générale, s’intéresse réellement à ce que peuvent dire des militants indigénistes ou queers ? La population a le droit d’être informée sur des sujets qui la concernent directement.

Cela dit, reconnaissons que Radio-Canada produit parfois un excellent travail. L’émission Enquête demeure une référence pour exposer ceux qui abusent du système. Rappelons, par exemple, le reportage sur le casino de Wôlinak, qui n’a pas hésité à aborder un sujet tabou : les relations entre certains conseils de bande autochtones et le crime organisé.

Les exemples de journalisme rigoureux existent encore, mais il ne faut pas grand-chose aujourd’hui pour qu’un animateur soit rappelé à l’ordre s’il dévie de la ligne idéologique de la boîte. Ce fut notamment le cas de Patrick Masbourian, qui a questionné avec rigueur le député solidaire Haroun Bouazzi sur ses accusations graves de racisme envers ses collègues de l’Assemblée nationale.

Pour avancer de telles accusations – qui peuvent entraîner une mort sociale, de l’intimidation ou une perte d’emploi –, il faut des preuves solides. Or, lors de l’entrevue, Bouazzi n’en avait aucune à fournir, se contentant d’inviter son interlocuteur à faire ses recherches, car tout est en ligne, disait-il. Pourquoi accorder un tel bénéfice du doute à quelqu’un sous prétexte qu’il serait dans le camp du bien ? Ce n’est pas ainsi que la société devrait fonctionner.

Radio-Canada, par le biais de son ombudsman, prouve encore une fois à quel point il est déconnecté des préoccupations de la population, qui en a assez de se faire blâmer pour ses supposées mauvaises pensées. Oui, l’immigration illégale, si elle n’est pas régulée, peut poser problème. Et non, ce n’est pas du racisme que de dire que certaines personnes pourraient être tentées de traverser la frontière canadienne en réaction aux mesures de Donald Trump.

Cette logique s’applique aussi aux autres médias financés par l’État, ici comme ailleurs. France Inter, par exemple, multiplie ces temps-ci les reportages sur le fascisme en Europe. Faut-il y voir une forme de militantisme contre l’émergence des partis populistes de droite ? Pourtant, lorsque des idéologies comme le féminisme, le communisme ou l’anarchisme sont abordées, c’est toujours avec bienveillance.

Puisque tous les contribuables financent ces médias gouvernementaux (n’ayons pas peur des mots), pourquoi ne pourraient-ils pas refléter l’ensemble du spectre politique de la société ? Il faut saluer les petits acteurs comme Radio VM ou QUB, qui offrent un espace à différentes opinions, sensibilités politiques et religieuses. Radio-Canada, Télé-Québec et France Culture gagneraient à intégrer un véritable pluralisme politique dans leur programmation. Car la diversité des points de vue est une richesse pour une société. Ce n’est pas du populisme, c’est du bon sens.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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