L’Université, c’est un lieu qui fait rêver. Ou du moins, faisait rêver. Maintenant, il y a bien d’autres façons de vivre des expériences enrichissantes ou de gagner sa vie. Mais les clichés ont la vie dure. Les Universités, il faut se le dire, ne sont pas ce qu’elles prétendent être. Il y a beaucoup à dire sur la liberté d’expression, le militantisme, et les gens qui fréquentent les lieux. Étudiants comme professeurs.
À une certaine époque, les parents disaient à leurs enfants d’aller à l’Université, comme seule garantie d’un avenir meilleur. Au Québec, c’est seulement depuis la fin des années 60 que l’Université est accessible à un plus grand nombre. Avant, c’était très limité ce qu’on pouvait y faire. En moyenne, un seul enfant par famille de dix pouvait s’y rendre, souvent pour devenir prêtre, notaire ou avocat.
Mais de nos jours, c’est bien différent. L’Université, si elle fut accessible depuis la Révolution tranquille jusqu’à 2012 environ, est redevenue progressivement un privilège pour les classes aisées de la société. Encore davantage si l’on veut étudier dans une grande ville, comme Montréal, Ottawa ou Québec. Si les frais de scolarité n’ont pas tellement augmenté, conséquence de la grève de 2012, néanmoins, pour la plupart des étudiants issus de milieux moyens ou modestes, la lutte est perdue d’avance.
Il faut dire que le prix du logement en ville a littéralement explosé. Il a doublé en moins de dix ans. Peut-être plus. Est-ce que pour autant, le salaire minimum lui a suivi? Ou même les prêts et bourses? Non, ce n’est pas le cas. Donc, pour aller à l’Université, particulièrement celles situées à Montréal, il faut avoir de l’aide de ses parents. Ou avoir déjà un emploi qui paie bien. Ce qui est loin d’être le cas de tous les jeunes qui aimeraient faire des études.
À l’Université de Montréal, peu d’étudiants sont issus de l’école publique. La plupart ont des parents ayant de bons emplois. Ils ont fréquenté l’école privée, ont souvent voyagé en Europe pendant l’été, ont eu des emplois plus payants que la moyenne pour des jeunes de leur âge. En gros, ce sont des étudiants issus de milieux souvent privilégiés.
Cependant, à les écouter, nous vivons dans une société gangrenée par le racisme « systémique », les inégalités, la misogynie. Bien sûr, de voir des femmes « racisées », diplômées en droit de McGill, venir faire la morale à des hommes blancs travaillant dans des garages, c’est carrément l’hôpital qui se moque de la charité. Le discours « woke » sur le racisme « systémique », est souvent le fruit de gens issus des classes supérieures de la société.
Remarquez, les serveuses dans les restaurants de village n’ont pas le temps de militer activement dans les conseils d’administration des grandes entreprises. Pas plus qu’elles n’ont le temps de militer pour la Palestine. Il y a quelque chose qui cloche concernant la Palestine et Israël. Au Québec, nos Universités n’ont presque aucun lien avec celles en Israël. Il faut dire qu’elles sont relativement isolées, sauf peut-être dans le domaine de la recherche militaire. Ce qui n’est pas une spécialité généralement dans les Universités québécoises.
Alors, pourquoi un tel investissement de temps, d’argent et de ressources pour la Palestine? Qu’est-ce que des étudiants, souvent issus de milieux privilégiés, peuvent bien faire pour le carnage à Gaza en détruisant des pelouses sur les campus, qui ne sont que des enclaves de luxe au sein de la ville? S’ils voulaient vraiment protester, ils iraient là où ça fait mal. C’est-à-dire les grandes entreprises, les lieux de pouvoir.
Mais ils savent que ce sont des lieux très bien gardés. Alors ils se rabattent sur les Universités, qui sont des enclaves où la tolérance domine. Du moins pour certains courants idéologiques. N’essayez pas d’être conservateur de nos jours sur un campus universitaire. Pas plus qu’indépendantiste. Particulièrement à Montréal. Vous y serez accueillis avec hostilité. Une minorité active d’étudiants font régner une terreur sourde sur les campus du Québec.
Bien sûr, la majorité des gens veulent seulement faire leurs cours. De même que les professeurs de donner leurs cours. Mais une minorité active, à la fois d’étudiants et de professeurs activistes, pourrit la vie de tout le monde. C’est encore plus le cas à l’UQAM. Université qui compte dans ses rangs plusieurs professeurs d’extrême gauche, qui vont jusqu’à divulguer des renseignements personnels sur des étudiants nationalistes qu’ils n’aiment pas.
Dans un tel contexte, on peut comprendre que depuis 2012, plusieurs parents disent à leurs enfants d’éviter tel cégep ou telle Université. Nous ferions la même chose. C’est bien beau le militantisme, mais quand l’on vient d’un milieu privilégié, ça paraît particulièrement hypocrite. Pour cette raison, le militantisme étudiant sonne faux, imposteur. Maintenant qu’il y a plein de façons de bien gagner sa vie, pourquoi s’embêter à fréquenter l’Université sans qu’il y ait garanti de retour sur l’investissement?
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