C’est officiel : GTA VI est annoncé pour 2025

C’est maintenant officiel : Rockstar Games a dévoilé la bande-annonce de Grand Theft Auto 6 (GTA VI), dont la sortie est prévue pour 2025!

Après seulement 18 heures, cette bande-annonce cumulait déjà les 76 millions de vues.

Dix ans après le monumental GTA V, un jeu qui s’est hissé au statut de légende, de jeu culte qui fixa carrément le standard de l’industrie du « open world« , un sixième opus se déroulera dans l’iconique Vice City, une version fictive de Miami utilisée dans une version antérieure et tout aussi légendaire de GTA.

Une caricature sociale légendaire

GTA est plus qu’un jeu vidéo ; c’est une caricature sociale immersive, une simulation exagérée, mais extrêmement vraisemblable de notre monde. Vous voulez passer des heures à écouter un « preacher » hippie sur un quai de Santa Monica? Allez-y. Vous voulez faire du bugey comme un redneck dans le désert? Grand bien vous fasse. Vous voulez chasser le puma dans les montagnes, faire de la voile, ou voler un avion à l’aéroport? Soit, faites donc. Vous voulez acheter un tank? Génial! Vous voulez tirer sur tout ce qui… hum. Soit, passons.

Car GTA a eu son lot de critique, aussi, en raison de son réalisme et de sa violence extrême, où toute une génération a pu simuler des carnages meurtriers et des courses-poursuites à Los Angeles qui feraient rougir jusqu’à Hollywood.

24h sur 24, 7 jours sur 7 de chaos, de crimes et de tueries sur les serveurs du jeu depuis dix ans.

Mais GTA est aussi un jeu très drôle, très humoristique. Toute cette violence est équilibrée par un monde qui ne se prend pas au sérieux. Une caricature volontairement grossière du nôtre, qui pose ainsi comme une véritable critique sociale.

GTA est LE jeu vidéo par excellence. Une sorte de monde parallèle officiel qui ne souffre d’aucune concurrence. Les attentes sont donc ÉNORMES depuis dix ans. On en venait à penser qu’il serait impossible de surpasser le succès phénoménal de GTA V.

Et avec tous ces lancements catastrophiques de jeux « triple A » depuis quelques années, où les attentes du public sont déçues par des productions bâclées occasionnant des problèmes d’optimisation, des intrigues ennuyantes, des mécaniques de jeu laborieuses et de lancinantes moralisations wokes, Rockstar Games sait très bien qu’il n’a pas droit à l’erreur. Cette franchise est « too big to fail », en quelque sorte.

L’Amérique des plages, des condos et des Everglades swampeux

Alors que Los Santos (Los Angeles) nous faisait voir l’esprit tordu et fake de cette Californie woke des années 2010, mise en relief par les vendeurs de meths des environs de Sandy Shores, les célébrités de Hollywood et les gangs de rue, le retour de Vice City, une Miami fictive, dans un scénario se déroulant aujourd’hui, au milieu des années 2020, a le potentiel d’enflammer un américanisme encore plus débridé et délirant, à l’image du meme « Florida Man », bravant alligators et ouragans par la force de son drapeau, de ses armes à feu et de son attitude de redneck. Tout cela mis en relief par la richesse de Miami et les ilots de condos et de clubs de son nightlife aux couleurs pastel.

Bref, un potentiel absolument incroyable de dépeindre « une autre Amérique » que celle, usée après dix ans, du Los Angeles décadent. Une Amérique plus décomplexée ; un État rouge au sang chaud, à l’ère des Tik Toks, des streamers et des podcasteurs, qui forment un contexte fertile pour le style moqueur de la franchise.

En cela, on voit en quelque sorte que les centres de dynamisme ont basculé aux États-Unis ces dernières années : Miami, en 2023, est probablement plus « hype » que Los Angeles. Et GTA VI fait un choix stratégique en positionnant son intrigue là pour la décennie à venir.

Une première héroïne pour la franchise

On ne peut s’empêcher de remarquer que le personnage principal semble être pour la première fois une femme, Lucia, sortant de prison dans ce Miami débridé. On pourrait être tenté d’y voir ce fameux « wokisme », qui cherche à tout prix à imposer des « leaders » féminins dans les productions culturelles? Mais pas vraiment ; on a comme cette conviction profonde que Rockstar Games, tel un South Park, un Tarantino du jeu vidéo, ne vise ultimement qu’à ce que ses personnages et ses scènes soient « badass », peu importe le personnage ; et ça marche.

On ne ressort pas de cette bande-annonce avec un sentiment qu’on va nous servir des discours féministes ; c’est GTA après tout. Est-ce que Rockstar va réussir là où tous les autres ont échoué? On est porté à le penser.

Et on sait bien de toute façon qu’ultimement, on peut choisir d’être n’importe qui dans ce jeu. Si les développeurs s’en tiennent à cette mécanique simple donnant un sentiment de liberté au joueur, on peut s’attendre à ce que Rockstar renouvelle encore une fois ses miracles.

Mais la tentation woke est forte dans le domaine du jeu vidéo… très forte. Alors il faudra se croiser les doigts.

Rockstar n’a qu’à rester authentique

Bref, Rockstar n’a qu’à être fidèle à sa recette originelle et garder le même gameplay open world que ses opus précédents, en offrant simplement une Vice City revampée aux standards de 2023. Et surtout, éviter de faire de l’introduction de Lucia un prétexte à des lourdeurs woke dans la mission principale.

Grand Theft Auto doit demeurer LE jeu du politiquement incorrect. On doit nous offrir un portrait authentique de l’Amérique et non tenter d’en faire une moralisation.

La ville doit être impressionnante et les graphismes à couper le souffle, mais sans compromettre l’optimisation et la jouabilité. Le gameplay doit demeurer aussi fluide qu’il l’était dans GTA V et les modifications à l’UI devraient être limitées le plus possible.

Les postes de radio doivent aussi continuer de nous offrir les meilleures playlists musicales pour une expérience immersive et ludique complète. Ce que la bande-annonce semble confirmer.

On est d’ailleurs complètement conquis à la finale, où la musique s’emporte dans une badasserie complète et le magnifique esthétique mi-art déco mi-vapor wave de GTA s’exprime en force, sans aucune ride malgré les années. Le chiffre VI, en lettres romaines aux couleurs led et tropicales s’érige en symbole qui, à lui seul, exprime toute l’excitation des fans qui ont attendu toutes ces années.

La bande-annonce de GTA V cumulait déjà les 76 millions de vues mardi matin.
Philippe Sauro-Cinq-Mars

Diplômé de science politique à l'Université Laval en 2017, Philippe Sauro Cinq-Mars a concentré ses recherches sur le post-modernisme, le populisme contemporain, la culture web et la géopolitique de l'énergie. Il est l'auteur du livre "Les imposteurs de la gauche québécoise", publié aux éditions Les Intouchables en 2018.

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