Le 1er octobre 2018, le vénérable Parti libéral du Québec (PLQ) a subi sa pire dégelée de son histoire. Il a fait élire seulement 31 députés et obtenu 25 % des voix. Il faut souligner que c’est vraiment la majorité historique francophone qui a tourné le dos au PLQ. Comment expliquer cette affligeante défaite après quinze ans au pouvoir ? Allons voir cela de plus près.
À mes yeux, le Parti libéral du Québec a perdu les dernières élections pour trois raisons.
Tout d’abord, après quinze ans de règne libéral, les Québécois avaient soif de changement. Alors, ils ont décidé d’accorder un mandat majoritaire à la CAQ. Les électeurs québécois ont jugé que cette dernière représentait une solution de rechange valable aux libéraux. Ainsi, le gouvernement Couillard fut victime du désire de renouveau de l’électorat.
Ensuite, durant les deux premières années de leur mandat, les libéraux ont dû mettre en place un plan crédible de rigueur budgétaire (et pas d’austérité) afin d’éliminer le déficit que lui avait laissé l’administration Marois. Il faut constater que le gouvernement Couillard a livré la marchandise. Cependant, cela a créé un grand mécontentement dans la population. Cette dernière n’a pas apprécié le fait qu’il coupe dans les services publics. Cela a fait mal aux troupes libérales et elles en ont payé les conséquences le 1er octobre 2018.
Subséquemment, sous le leadership de M. Couillard, le PLQ a fait un grand virage vers le multiculturalisme. Depuis 2014, le Parti libéral du Québec est une formation politique profondément multiculturelle. Selon cette doctrine, c’est la société d’accueil qui doit s’intégrer aux minorités. Les Québécois francophones rejettent cette idéologie. Mais, l’ancien premier ministre n’acceptait pas le point de vue des nationalistes sur cette question. La preuve, ce dernier a osé traiter de racistes et de xénophobes ceux qui critiquaient (dont François Legault) la hausse du seul d’immigration et qui prônaient un nationalisme décomplexé. Donc le chef libéral méprisait les nationalistes québécois, car ceux-ci préconisent une véritable politique de laïcité de l’État et se préoccupent de l’avenir du français et de l’intégration des immigrants. Donc, durant le règne de M. Couillard, le PLQ a tourné le dos à la majorité francophone. En conséquence, cette dernière l’a sanctionné en votant massivement pour la CAQ en octobre 2018.
Également, le PLQ a perdu son titre de parti de l’économie aux mains de la CAQ. Depuis la nuit des temps, le Parti libéral du Québec, surtout sous Bourassa, était la formation politique de l’économie. C’est lui qui a fait bâtir les grands barrages hydroélectriques à la Baie-James. Or, sous Couillard, le PLQ est devenu obsédé par la religion verte. Le gouvernement Couillard s’est opposé aux projets d’exploitation des ressources naturelles. Cela aurait pu enrichir notre province. On avait l’impression que le PLQ voulait être plus vert que QS. Cela a permis à la CAQ de se positionner comme le parti de l’économie et on connaît la suite.
Donc, si le PLQ veut redevenir une véritable force politique et aspirer au pouvoir, il va devoir faire deux choses. Premièrement, un virage nationaliste modéré est nécessaire pour reconquérir une partie des francophones.[1] En d’autres mots, il doit redevenir un parti nationaliste comme dans le temps de Robert Bourassa.
Ensuite, l’économie doit redevenir le cheval de bataille des libéraux. Ces derniers devraient promouvoir l’exploitation des ressources naturelles afin de créer de la richesse, tout en respectant l’environnement. En conséquence, le PLQ doit revenir au centre, sinon il va se condamner à la marginalité politique.
En terminant, la CAQ domine complètement la scène politique québécoise et ce n’est pas sain pour la démocratie québécoise. Il faut qu’un parti d’opposition puisse le concurrencer. À mes yeux, le PLQ est le seul qui pourrait faire ce travail. C’est pour cela que le Québec a besoin d’un Parti libéral fort et en santé afin de proposer une alternative crédible à la CAQ. Est-ce que les libéraux peuvent réussir cela ? Seul le temps nous le dira.
[1] Il devrait accepter la Loi 21 sur la laïcité et être plus actif dans la défense du français.
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