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COVID vs économie démolie au Québec : si Donald Trump avait raison ?

De plus en plus, on commence à parler d’économie, pas assez encore. Alors que la fameuse courbe a été aplatie, le gouvernement ajoute des mesures. Le port du masque obligatoire dans les endroits fermés jumelés aux dénonciations et à des menaces, alors que le taux a fortement diminué partout au Québec, n’aide pas au climat social global. La majorité des cas et décès était dans la région de Montréal et surtout dans les CHSLD. Les tests semblent encore insuffisants et surtout, on évite de parler d’immunité collective ici.

Figure 1 — Régions du Québec[1]

Figure 2 — Courbe aplatie et catégories

Et si on se compare en proportion, le sport favori des médias qui passent leur temps à montrer comment ailleurs c’est un échec, ça ne tient plus la route. Surtout chez certains pays, plus populeux que le Québec, qui n’ont pas fait de confinement généralisé. Par exemple, dès le mois de juin, les événements de plus de 500 personnes étaient permis en République tchèque[2].

Figure 3 — Confinés ou non

Sweden COVID-19 Death Rate Lower Than Spain, Italy and the U.K., Despite Never Having Lockdown

Quand le remède devient pire que la maladie

C’est connu, il fallait protéger le réseau de la santé qui n’aurait pas été capable de répondre à la demande. Les Québécois ont bien répondu au confinement. De plus, plusieurs souhaitaient le port du masque ; là encore, il fallait protéger le réseau de la santé qui manquait de masques, d’où les déclarations disant que c’était inutile. La belle affaire !

Un déconfinement prudent a été fait. Cependant, après trois mois, rien ne va plus. Le masque est de trop pour beaucoup de gens et une demande à peine voilée du gouvernement que les commerçants fassent la police non seulement du port de masque, mais de la manière dont il est porté et même la qualité du masque en dérange plusieurs ! On demande même aux restaurateurs de tenir un registre avec les données personnelles des clients ! Le pire : ceux-ci embarquent ! Certains demandent même aux gens de s’identifier avant de consulter le menu. ÊTES-VOUS FOUS ? Les gens virent de bord et s’arrangent autrement.

Les villes réagissent comme prévu, c’est-à-dire qu’elles s’adaptent mal et ne veulent pas permettre plus de terrasses pour plusieurs restaurants ou autres commerces qui pourraient vendre à l’extérieur. Certaines villes en profitent même pour passer des règlementations antivoitures, réduisant davantage la clientèle.

L’expérience de magasinage dans les centres d’achats est déplaisante ; les gens se dépêchent d’aller dans leur boutique choisie et ressortent subito presto : le masque et le lavage des mains à chaque boutique, les contraintes d’essayages, services inadéquats (merci à la PCU pour le manque de personnel) en rebutent plusieurs.

Et la liste catastrophique des fermetures apparaît ; elle est déjà trop longue pour que je l’énumère au complet juste au Québec ; informez-vous à ce sujet. La dernière étude pancanadienne à ce sujet réalisée par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) est pire : 18 000 entreprises pourraient bientôt fermer au Québec seulement[3] !

Alors quand nous entendons encore des gens dire que l’économie ce n’est pas important par rapport à la santé ou qu’il n’y a pas de problèmes économiques, il y a une incompréhension licornienne majeure dans la société. Pensez-vous qu’avec un taux de chômage de 14 %, le slogan niaiseux #cavabienaller va continuer à s’appliquer ? Les derniers chiffres parlent de 10,7 % de chômage au Québec en juin, avant les fermetures annoncées de juillet et août[4].

Quelques effets sur la santé

Santé mentale : D’abord, la hausse de l’anxiété est notable partout. En général. Les données ne sont pas complètes encore, mais déjà la tendance est claire : « Le Québec se distingue des autres provinces canadiennes, son taux global d’anxiété étant de “seulement” 13,1 % et celui de dépression étant de “seulement” 17 %. »[5] Les anxiolytiques seront très populaires bientôt[6]. Vive le « Meilleur des Mondes » (Aldous Huxley, la p’tite pilule). Le réseau de la santé pourra suffire à la demande ?

Les suicides : à surveiller. Le réseau est prêt à y faire face selon plusieurs. Tant mieux. À suivre.

Santé alimentaire : avec la hausse des prix, une saine alimentation deviendra vite un enjeu.

Santé physique : manque d’entraînement suivi des mesures de confinement/masques dans les centres d’entraînements entraînera rapidement des problèmes d’obésité, de manque d’énergie, de manque de sommeil et de santé globale pour combattre les virus[7]. L’automne s’en vient avec la baisse de l’ensoleillement et de la chaleur. Et les personnes obèses sont plus à risque face au virus. Et autres.

Santé sociale : le confinement a rendu les gens plus renfermés, la dénonciation encouragée par le gouvernement crée de la méfiance entre les gens, le manque de contacts physiques se fait sentir : nous n’avons pas bâti notre province dans la peur et l’absence de chaleur humaine, et ce malgré de graves épidémies passées. L’isolement social brise les individus[8].

Effets pires que la maladie à combattre

Les effets massifs en cascade seront pires que le nombre de cas de COVID — en diminution — à traiter. Et quand on entend dire que ça deviendra une norme globale de mal respirer avec un masque, qu’il faut s’habituer, je ne sais pas avec quelle magie on peut encore penser qu’une économie démolie avec des contraintes de toutes sortes, y compris sociales, nous permettra de nous relever de cela et de continuer à proclamer le slogan licornien #cavabienaller !


[1] Situation du coronavirus (COVID-19) au Québec

[2] Coronavirus: Museums and cinemas reopen in Denmark as Belgium and Czech Republic also ease lockdown measures

[3] La fin pour près de 18 000 entreprises?

[4] Au Canada: près d’un million d’emplois ont été créés en juin

[5] COVID-19: voici la source insoupçonnée de votre anxiété!

[6] COVID-19: l’impact sur la santé mentale se ferait sentir pendant des années

[7] Le confinement a eu des conséquences négatives notables sur la santé

[8] L’isolement social, un enjeu de santé publique

Daniel Brisson

Informaticien de carrière, diplômé en Sciences politiques et en informatique.

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