Traduit de l’anglais. Article de Tristin Hopper publié le 2 novembre 2023 sur le site du National Post.
Bien que l’économie canadienne ne soit pas en grande forme depuis un certain temps, la semaine dernière, une série de nouveaux indicateurs ont montré que le pays était sur une trajectoire encore plus négative que prévu.
L’économie entre officiellement en récession, la croissance de l’emploi est totalement submergée par l’immigration et les nouveaux arrivants mécontents sont de plus en plus nombreux à fuir le pays.
Et tout cela se produit alors que les loyers, déjà très élevés, continuent d’atteindre des sommets sans précédent.
Le 31 octobre, Statistique Canada a prévu que l’économie se contracterait de 0,1 % au troisième trimestre 2023. Étant donné que l’économie s’est déjà contractée de 0,2 % au dernier trimestre, cela signifie que le Canada en est déjà à six mois consécutifs de croissance négative, ce qui correspond à la définition généralement acceptée de la « récession ».
Le Canada continue d’enregistrer une maigre croissance de l’emploi. Mais toute création d’emploi est immédiatement submergée par les chiffres de l’immigration, qui restent à des niveaux record.
Une mise à jour économique publiée le mois dernier par Statistique Canada estimait que le Canada ajouterait en moyenne 40 000 nouveaux emplois pour chaque mois de l’année 2023. Cependant, au cours de chacun de ces mois, la population en âge de travailler a augmenté de 78 000 personnes, soit « près de deux fois l’augmentation moyenne de l’emploi », notent les statisticiens.
Cela signifie qu’au cours des huit premiers mois de 2023, le Canada a créé 320 000 emplois, mais aussi 624 000 personnes à la recherche d’un emploi. « La croissance de la population étant supérieure à celle de l’emploi, le taux d’emploi (…) a légèrement baissé », a écrit l’agence de statistiques.
Depuis plusieurs années, l’immigration dépasse la croissance de l’emploi, mais sans jamais atteindre les disparités absurdes enregistrées en 2023.
En 2022, par exemple, le Canada a créé en moyenne 34 000 nouveaux emplois par mois, alors que la population active n’augmentait que de 41 000 personnes par mois.
Cette tendance s’est déjà manifestée par des scènes incroyables dans certaines régions de l’Ontario, où l’on a vu des centaines de travailleurs faire la queue pour avoir une chance d’obtenir un emploi au salaire minimum dans le commerce de détail.
À Waterloo, en Ontario, la semaine dernière, un Dollarama a publié une annonce pour un « assistant chef d’équipe » et a été submergé par près de 2 000 candidatures, selon une capture d’écran sur reddit. Au début du mois d’octobre, le Dufferin Mall de Toronto a organisé une foire à l’emploi pour des postes saisonniers et des postes de débutants dans le secteur de la vente au détail – et a vu des files de candidats s’étirer jusqu’à la porte et autour du pâté de maisons.
Mardi, un nouveau rapport de l’Institut pour la citoyenneté canadienne a confirmé une tendance qui apparaît dans les sondages et les enquêtes sur les nouveaux immigrants depuis au moins la fin de la pandémie : Un nombre croissant d’immigrants quittent le Canada pour immigrer ailleurs.
Les données les plus récentes de l’étude sur la « migration ascendante » datent de 2019, lorsque l’économie était plus solide et que le taux d’immigration était inférieur à la moitié de son niveau actuel.
Mais même à cette époque, le taux de nouveaux Canadiens quittant le pays pour des pâturages plus verts était « 31 % plus élevé que la moyenne historique de 0,9 % ».
« Après avoir essayé le Canada, un nombre croissant d’immigrants disent « non merci » et s’en vont », peut-on lire dans l’introduction de Daniel Bernhard, directeur général de l’Institut pour la citoyenneté canadienne.
Les prévisions pour l’économie canadienne n’étaient pas particulièrement optimistes au début de l’année 2023. Même si la croissance du PIB canadien permettait techniquement de garder la tête hors de l’eau, le pays était en récession par habitant depuis le milieu de l’année 2022.
Au cours des premiers mois de 2023, l’économie progressait encore de quelques fractions de pour cent par trimestre. Mais comme le Canada absorbe désormais plus d’un million de nouveaux habitants chaque année, la part individuelle de chaque Canadien dans le gâteau économique n’a cessé de se rétrécir.
Mais l’évolution récente a dépassé les avertissements les plus sombres des économistes canadiens.
« La croissance économique n’a pas été à la hauteur des attentes des économistes », peut-on lire dans l’une des dernières mises à jour financières de la Banque nationale du Canada.
L’ouest du Canada a connu une grave sécheresse, ce qui pourrait expliquer le ralentissement du secteur agricole. Mais les analystes étaient moins en mesure d’expliquer pourquoi l’industrie manufacturière, le commerce de détail et pratiquement tous les autres secteurs économiques ont perdu du terrain.
Et les chiffres sont particulièrement désastreux si l’on considère le PIB par habitant, l’un des indicateurs qui reflètent le plus fidèlement l’expérience de l’économie pour chaque Canadien.
La Banque nationale du Canada a noté qu’au troisième trimestre 2023, le PIB par habitant a chuté de 2,4 % par rapport à l’année précédente. « C’est la première fois que cela se produit en dehors d’une récession », écrit-elle.
Parallèlement à tout cela, les Canadiens voient leur emploi et leurs revenus diminuer au moment même où presque tout devient dramatiquement plus cher.
C’est particulièrement vrai pour les loyers. Dans les grandes villes canadiennes, les loyers sont déjà parmi les plus élevés au monde : à Vancouver, une chambre à coucher coûte en moyenne 2 976 dollars par mois. Même si l’on tient compte des marchés moins chers, le loyer moyen d’une chambre à coucher au Canada s’élève encore à 1 889 dollars.
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