À peu près invisible dans l’espace publique et limitée à quelques bars gais jusqu’il n’y a pas si longtemps, la pratique du drag show semble s’imposer d’une manière toujours plus croissante dans l’espace publique. À un point tel qu’on en vient à se demander si l’offre correspond bel et bien à la demande.

Qui, exactement, réclame ce genre de contenu dans le public québécois?

Cette nouvelle mode semble complètement artificielle et imposée par quelques décideurs wokes à la tête des institutions culturelles ; on ne sent pas de réel engouement populaire derrière – si ce n’est les 2-3 têtes d’affiches et quelques dizaines de supporteurs des milieux artistiques ou militants…

Les critiques à leur égard relèvent ainsi moins de l’intolérance que de l’irritation. En majorité, les gens se demandent simplement : « mais pourquoi veut-on à ce point que je devienne amateur de drag-queens? Pourquoi est-ce que j’en vois partout depuis quelques temps? C’est quoi le « big deal? » »

Pas de doute qu’à force de se faire entrer de force dans la gorge ce qui relevait autrefois d’une niche très réduite, les gens en viennent à critiquer et ridiculiser. Car on ne parle même plus à ce stade d’une normalisation des différentes expressions de genre ou de la fierté gai ; on parle d’un style de spectacle et de costume bien précis.

C’est comme si du jour au lendemain, on nous présentait des mimes partout, de manière abusive, sortis de nulle part. Sans nécessairement être contre les mimes ou les détester, on en viendrait à se demander : « C’est quoi l’affaire avec les mimes? Est-ce que je peux écouter la télé deux minutes sans voir un gars muet avec un chandail rayé, un béret et le visage maquillé en clown bordel? Personne ne va me faire croire que du jour au lendemain tout le monde trippe sur les mimes, franchement! »

Alors un coup parti, pourquoi ne pas choisir un mime, un clown ou un magicien pour interpréter la fée des étoiles dans le défilé de Noël de Montréal? Un magicien et une fée, c’est à peu près la même chose après tout… à un haut-de-forme et un tuxedo près.

Maintenant, dans le contexte actuel de signalement de vertu à rendre malade, pas de doute que des politiciens à la vacuité exceptionnelle comme Justin Trudeau utilisent cette mode étrange pour célébrer un progressisme woke de pacotille.

Poussant toujours plus loin le ridicule, on tente de nous faire croire qu’il s’agit là de la panacée de l’émancipation LGBTQRSTUV, sans réaliser à quel point dans les fait, ce n’est qu’une caricature pitoyable qui décrédibilise le mouvement. Une manière malhonnête de faire passer les gens normaux pour intolérants et ensuite les moraliser.

Ah! Comme j’aimerais voir les études de marché pour ce genre de contenu! Les grands médias n’en arrachent pas assez comme ça?

Philippe Sauro-Cinq-Mars

Diplômé de science politique à l'Université Laval en 2017, Philippe Sauro Cinq-Mars a concentré ses recherches sur le post-modernisme, le populisme contemporain, la culture web et la géopolitique de l'énergie. Il est l'auteur du livre "Les imposteurs de la gauche québécoise", publié aux éditions Les Intouchables en 2018.

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