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La « deuxième vague », ou l’inquiétante dérive du gouvernement.

Depuis le début de cette pandémie, je m’efforce de prendre position le moins possible entre les divers camps qui s’affrontent présentement. Que ce soit en fonction des technocrates sanitaires ou les sceptiques contestataires, il s’agit bien parfois d’un débat carrément métaphysique, où nous devons statuer en fonction d’informations qui sont incomplètes ou manquantes.

Il n’y a pas de précédent concordant. Sur certains points, il s’agit d’une situation extrêmement complexe qui dépasse l’entendement, que Dieu seul pourrait trancher. L’exclusivité de la situation, clairement révolutionnaire, nous soumet à un phénomène sans commune mesure. Malgré cet inconnu prégnant, tout est question d’équilibre, dit-on. D’un côté la santé, de l’autre la liberté.

Cependant, avec le martèlement incessant de cette deuxième vague pandémique qui s’annonce, cette fois-ci, je ne peux m’abstenir de prendre position, et doit faire part de mon inquiétude à l’endroit de la direction qu’entreprend notre gouvernement provincial.

Notamment, lorsque le Premier ministre François Legault envisage de pénétrer des les résidences privées afin de démanteler des rassemblements amicaux jugés nocifs. À cet effet, cette volonté politique m’apparait drôlement inquiétante, et ce pour trois raisons.

1) Premièrement, les dirigeants politiques jugeaient antérieurement que les manifestations antiracistes étaient acceptables, puisque la cause était considérée comme vertueuse. Or, depuis quand la « vertu » neutralise-elle la pandémie ? À ce que je sache, l’antiracisme n’a pas comme fonction d’immuniser l’homme contre la COVID-19.

2) Deuxièmement, les statistiques actuelles ne justifient en absolument rien de telles mesures radicales. Nous sommes bien loin d’une catastrophe pandémique. Avec le dépistage massif et le nombre de morts et hospitalisations clairement insignifiants, il n’y a aucune tendance actuelle qui vienne justifier ce type de mesure.

3) Troisièmement, le fait de transgresser la distinction entre l’espace privé et l’espace public est un dispositif qui peut avoir des conséquences permanentes. Lorsque de telles mesures sont en acte, il peut être bien difficile que de les démanteler par la suite. Donc, les justifications doivent être éminemment bétons. Ce n’est pas le cas présentement.

Le fait d’empiéter sur le terrain sacré de la propriété privée me semble insoutenable et dangereux. Au départ de cette crise, la Coalition avenir Québec avait mon soutien total. François Legault accomplissait l’exploit d’unifier le peuple québécois et de le rassurer face à une situation inquiétante et inédite. Cependant, à la lumière de cette évolution, la dérive du gouvernement en elle-même me semble désormais inquiétante, plus encore que le virus.

Les sceptiques contestataires, que les médias biaisés n’hésitent pas à qualifier intégralement de « covidiots » ou de « conspirationnistes », n’ont finalement pas tort sur certains points. Bien qu’il se trouve des acteurs du mouvement qui sont clairement des énergumènes exaltés, globalement parlant, il est tout à fait vital que de remettre en question la trame narrative sanitaire et les mesures du gouvernement en place. Le doute critique est un réflexe sain, à condition qu’il ne mène pas à une déconnexion totale avec la réalité. Il faut écouter les voies modérées et leur assurer une représentation publique convenable. Ainsi fonctionne une démocratie en santé. Il doit y avoir des voies discordantes afin de remettre en question les dérives du gouvernement. Nous ne souhaitons pas l’implantation d’un discours unique dans le paysage public.

En conclusion, je ne peux que m’inquiéter d’une telle tentation politique du gouvernement Legault, et je ne suis certainement pas le seul en la matière. Bien que je reconnaissance l’existence du virus, il faut reconnaitre que ce virus n’est pas seulement sanitaire, il est aussi amplement politique. La transgression de la propriété privée doit être justifiée par des bases extrêmement rigoureuses ; ce n’est pas le cas présentement. Les contestataires sceptiques, spécialement les éléments raisonnables et lucides, ont l’opportunité de déployer une opposition sanitaire au gouvernement en place. Nos sociétés libérales sont des remparts de la liberté. Une remise en question d’une telle attaque frontale à son égard n’est pas « conspirationniste » mais plutôt un impératif démocratique.

Félix Racine

Félix Racine est présentement étudiant à l'université en Science politique et Philosophie. Attentif à l'actualité politique et sociale, il dénonce le politiquement correct qui affecte l'espace médiatique, politique et académique.

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