La Loi et l’Ordre : terrain gagnant de Donald Trump au débat présidentiel

Les attentes étaient élevées, certains qualifiant même ce débat comme l’un des plus importants de l’histoire américaine : ainsi prenait place le 1er débat présidentiel, mardi le 29 septembre.

En plein contexte de pandémie, de tensions raciales et d’un scrutin qui s’annonce tumultueux, l’affrontement entre les deux candidats représente deux visions bien tranchées des États-Unis d’Amérique. Il faut cependant être conscient que le débat ne risque pas de changer la donne, les deux candidats ayant chacun un bloc partisan solidement ancré. Joe Biden, régulièrement qualifié de « sleepy joe » dû à son manque manifeste d’énergie, avait l’occasion de faire ses preuves et de terrasser le titan dans l’espoir d’élargir sa base électorale. C’est un rendez-vous manqué.

En effet, durant bien des moments dans la soirée, on assistait à une dysfonction cognitive particulièrement ostentatoire chez l’ancien Vice-président. Parfois, il divaguait durant l’espace d’un moment, incapable de conserver le fil du débat. Que ce soit en oubliant la question du moment ou simplement en balbutiant des séquences confuses, force est de constater que l’image de « sleepy Joe » lui va comme un gant. Lorsqu’il subissait la pression des attaques, il lui arrivait de carrément se défendre en injuriant le Président, telle une bête qui enclenche un mécanisme de survie afin de se tirer de son piège. Pourtant, si c’était Donald Trump qui agissait de la sorte, les médias de gauche l’auraient déjà crucifié. Lorsqu’il s’agit de Biden, alors c’est un geste vertueux de résistance face au Diable.

Il faut dire que Donald Trump n’a pas ménagé son adversaire, quitte à piétiner les normes du décorum. Bien souvent empêché de mener à bien ses frappes, il n’en demeure pas moins que, fidèle à son habitude, il faisait preuve d’une incroyable combattivité et d’une redoutable énergie. À cet effet, le modérateur de la soirée, Chris Wallace était souvent agaçant, pour ne pas dire complaisant à l’égard de Joe Biden, comme s’il cherchait à le protéger à tout prix.

D’ailleurs, Biden était plutôt fuyard et peu combattif, ne regardant presque jamais Trump et évitant les questions sensibles pour plutôt s’adresser directement aux auditeurs. Son paternalisme à l’endroit de ses électeurs laisse transparaitre une forme de désespoir chez le pauvre homme.

Nous le savons, la loi et l’ordre est le thème phare de Donald Trump. Sur ce point, il a littéralement terrassé son adversaire, paralysé par le fait que toutes les villes les plus violentes des États-Unis sont des villes démocrates. Joe Biden est constamment amalgamé à la gauche la plus radicale qui soit, y compris les milices antifascistes tout comme les doctrines socialo-communistes et antiaméricaines.

Trump constate d’ailleurs que toutes les forces de l’ordre se tournent massivement vers le Président en place, alors qu’au contraire, Joe Biden récolte le sinistre camp des forces anti-policières. Même s’il affirme être en faveur du définancement, il n’en demeure pas moins que son électorat et les démocrates radicaux vont certainement continuer à pousser cette funeste idéologie.

Finalement, la dernière séquence du débat s’est terminée sur un enjeu qui dégage beaucoup de tension, à savoir le scrutin des élections présidentielles. Alors que Joe Biden affirme catégoriquement qu’il se pliera au résultat quel qu’il soit, Donald Trump clame très clairement qu’il ne doit absolument pas y avoir de fraudes, sans quoi une contestation des résultats est tout à fait possible. Invitant ses supporters à surveiller toute forme de fraude, il laisse d’ailleurs planer le doute que la cour suprême pourrait se retrouver avec le dossier de l’élection entre les mains.

Sachant l’éventuelle nomination de Amy Coney Barrett, ce qui pousserait le rapport de force des juges conservateurs à 6 contre 3, alors une éventuelle contestation du scrutin est envisageable. Cependant, si tel est le cas, alors il faudra s’attendre à un période politique particulièrement agitée.

Félix Racine

Félix Racine est présentement étudiant à l'université en Science politique et Philosophie. Attentif à l'actualité politique et sociale, il dénonce le politiquement correct qui affecte l'espace médiatique, politique et académique.

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