La petitesse des libéraux est sans fin

Le Parti libéral du Québec en 2023, c’est presque rendu comme un groupuscule marxiste-léniniste : ils prêchent dans le désert pour une cause qui a déjà été entendue, et rejetée. Ils ont en commun de distordre des faits historiques et de se présenter comme une forme d’avant-garde qui aurait tout compris. Alors que l’Histoire rejette leurs affirmations. Les récents propos de Marc Tanguay et de Balarama Holness nous confirment que les libéraux ne sont pas prêts à faire un examen de conscience, et qu’ils ne tolèrent pas d’avoir perdu le pouvoir qu’ils estiment devrait leur revenir de droite. Quelques réflexions sur l’arrogance d’un parti qui ne sait pas mourir.

Déjà, tous les éléments d’une mauvaise comédie politique sont présents : un chef intérimaire totalement inconnu, des députés d’arrière-bans, le fils d’un ancien premier ministre qui a hypothéqué l’avenir du Québec, un militant multiculturaliste radical qui souhaite en finir avec le peuple québécois, et un commissaire spécial jadis éditorialiste et sénateur qui ne sert qu’une soupe du jour infecte avec les défauts d’origine du parti.

Dans l’univers parallèle des libéraux et de Marc Tanguay, le « beau risque » de René Lévesque se serait réalisé. Que le fédéral nous aurait enfin écoutés. Or, monsieur ne doit pas vivre sur la même planète que vous et moi. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent au Canada anglais pour affirmer qu’il n’y plus aucun intérêt envers le Québec et sa culture. Et cela se manifeste par l’hostilité du gouvernement fédéral à l’égard du Québec sur la plupart des dossiers, allant des transferts en santé à la laïcité ou la langue française.

Trudeau, ni d’ailleurs Jagmeet Singh, ne cachent leur intention de marginaliser le peuple québécois à l’état de tribu insignifiante avec l’initiative du siècle, qui vise à faire du Canada un pays de 100 millions d’habitants d’ici 2100 par le biais d’un délirant plan d’immigration massive.

Marc Tanguay dans une réplique à la chronique très juste de Mathieu Bock-Côté, affirme qu’il est un « nationaliste » québécois. Or, déjà pour se revendiquer du nationalisme québécois, il faudrait dénoncer haut et fort l’initiative du siècle de Justin Trudeau et des lobbys affairistes de Toronto. Et rappeler à l’ordre un extrémiste comme Balarama Holness qui dit sans aucune gêne que les libéraux devront attendre deux décennies pour remporter les régions, « qu’il y ait des changements démographiques ».

Il est possible que le Parti libéral du Québec soit en train de vivre son moment Michael Ignatieff. C’est-à-dire qu’ils ont subi une défaite parmi les pires de leur histoire, et que le sauveur viendra sous la forme du fils d’un ancien premier ministre. Comme Justin Trudeau à l’époque, le fils de Jean Charest, Antoine Dionne-Charest, affirme qu’il ne souhaite qu’être député. Or, nous pouvons imaginer que ce n’est pas son vrai plan.

Dans un récent débat avec Mathieu Bock-Côté, il affirme que la question nationale est réglée, car les Québécois auraient dit non à deux reprises. Or, beaucoup de jeunes gens, nés après le référendum de 1995, ou qui étaient trop jeunes pour voter, n’ont pas eu leur mot à dire. Aucun débat politique ne devrait être figé dans le temps.

Mais la reprise du pouvoir par les libéraux, qu’ils estiment être un dû, d’où la source de leur arrogance et leur incapacité à l’introspection, sera longue et difficile. Les Québécois en ont assez de la déconnexion d’un parti qui ne pense qu’à l’économie pour les amis du régime, et d’être traités comme des citoyens de seconde zone par des fédéralistes zélés qui pensent qu’il faut parler anglais pour travailler dans une usine, d’un coup que le patron originaire de la Caroline du Sud irait faire son tour à son usine au Québec!

Nous avons beau trouver la CAQ trop faible ou incompétente, mais il est possible que plusieurs personnes votent pour François Legault pour justement ne jamais revivre les humiliations quotidiennes sous les mandats de Jean Charest et Philippe Couillard. Ce parti espère compter sur les « changements démographiques » pour reprendre le pouvoir. Or, il est temps pour nous de jeter aux poubelles de l’Histoire ce parti de la honte.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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