Comme la tour de Pise qui penche toujours d’un bord, nous pourrions dire la même chose de la ligne sociétale prônée par La Presse et Le Devoir. Le chemin Roxham fait jaser (avec raison!), car nos capacités d’accueil pour les migrants sont surchargées. Québec solidaire nous parle de la crise du logement, mais rarement des raisons de celle-ci. Notamment l’entrée illégale de milliers de demandeurs d’asile qui ne passent pas par les voies officielles. Ceux-ci engorgent des services publics à bout de souffle après la pandémie. Le logement, mais aussi les aides sociales, les soins de santé, l’éducation des enfants et la francisation. Notre potentiel pour intégrer ces gens est limité par notre urbanisme. Nous manquons de professeurs, de médecins, d’intervenants communautaires. La Presse, par la voix de sa chroniqueuse Stéphanie Grammond, et Jean-François Nadeau du Devoir nous présentent une vision manichéenne entre un Canada accueillant, porteur d’espoir et de justice mise sous pression par un Québec fermé, identitaire et tricoté serré. Voyons voir.
Dans le premier article de Stéphanie Grammond du 16 février, Et si c’était nous sur le chemin Roxham ? On nous présente des commentaires sur Internet comme étant représentatifs de l’ensemble du peuple québécois. Alors qu’elle dénonce l’absence totale de compassion des Québécois devant la misère humaine, il aurait été tout à fait possible d’aller chercher des commentaires favorables aux politiques qu’elle préconise. C’est toujours le manque de cœur du Québec qui revient dans chaque chronique faisant appel à l’émotion. Nous devrions allonger le chéquier pour construire toujours plus de logements sociaux pour loger les migrants. Et ce, sans compensation du gouvernement fédéral. Il faut toujours faire plus avec moins. La Presse toujours fidèle à elle-même pour ridiculiser les préoccupations des Québécois. Ironiquement, François Legault s’en est aussi remis à des échantillons arbitraires sur les réseaux sociaux pour justifier ses propos sur l’immigration. En effet, il a affirmé : «Je pense que si vous regardez sur mon Facebook, par exemple, je dirais que 90 % des gens sont d’accord avec ce que nous faisons. C’est bon pour les Québécois d’avoir plus de gens en lien avec nos besoins».
Jean-François Nadeau quant à lui, essaie de maintenir son rang parmi les jeunes loups de la nouvelle garde du Devoir en attaquant «nos vaillants tigres de papier», «nos bretteurs aux épées de fer-blanc» qui accusent les migrants de venir dans un tout-inclus et ce au nom d’une «rhétorique identitaire»! Rien que ça! Celui qui nous avait habitués à des biographies de qualité sur des personnalités politiques québécoises était un ami proche de Pierre Falardeau. Cependant, il semble avoir en très faible estime le Québec actuel qu’il accuse d’inertie, tout en vantant le Canada qui paie la facture d’un petit gouvernement qui fait de la petite politique sur le dos des demandeurs d’asile. Le Québec devrait ainsi soulager la souffrance de tous les miséreux de la Terre. Comme pour les chroniqueurs fédéralistes de La Presse, la nouvelle garde du Devoir nous culpabilise, car nous réalisons que nous ne pouvons pas toujours faire plus avec moins. Les logements ne sont pas en nombre illimités, tout comme le financement d’allocations et de services publics pour les gens qui se présentent à nos portes.
Qu’ont en commun ces deux médias? Ils ont tous les deux une vision particulièrement dénigrante du Québec, qui serait une province intolérante, intransigeante et portée sur une «rhétorique identitaire». Alors que le Canada est présenté comme celui qui doit réparer les pots cassés et pallier à l’hostilité du Québec à l’égard des migrants. Comme un certain Pierre Elliot-Trudeau qui associait toujours le Québec à un peuple aux bas instincts autoritaires. Dans un Canada dont la destinée manifeste est de sauver l’humanité. Jean-François Nadeau a à de nombreuses reprises donné des gages de loyauté à la nouvelle clique du Devoir. Jadis journal en faveur d’un Québec libre, il est maintenant contrôlé par une petite clique de citoyens du monde pavanant leurs opinions de luxe. Les rares chroniqueurs encore attachés à l’idée de l’autodétermination du peuple québécois et sa place dans le monde sont décriés par des militants «inclusifs» qui appellent au boycottage du journal pour renvoyer Christian Rioux ou Normand Baillargeon. Quant à La Presse, ils sont toujours eux-mêmes dans leur détestation d’un Québec fort défendant ses intérêts. Ce n’est guère surprenant quand on connaît les magouilles du clan Desmarais pour transformer cet organe de propagande en organisation sans but lucratif, et ce pour recevoir du financement de l’État québécois.
La Presse, Le Devoir mais aussi Radio-Canada sont unis main dans la main pour sauver le chemin Roxham et la planète d’un peuple intolérant qui refuse les politiques d’un gouvernement étranger qui a toujours instrumentalisé l’immigration afin d’assimiler les insoumis que sont les Québécois.
Écrit en collaboration avec Louis-Albert Lauzon
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