Legault a demandé à plusieurs reprises que le Québec sélectionne tous ses immigrants, et Justin Trudeau a dit non. Avec la langue de bois qu’on lui connaît, il lance qu’il «travaille en partenariat» avec les provinces. Mais nous connaissons l’agenda multiculturel extrémiste qui vise de faire du Canada un pays de 100 millions d’habitants d’ici 2100. Programme poussé par des lobbys affairistes surpuissants ayant l’oreille du premier ministre.
Maintenant, le nouvel assaut en règle concerne la clause dérogatoire qui protège le droit des provinces de suspendre pendant cinq ans l’application de la Charte canadienne des droits et libertés. En ce moment, les couteaux s’affûtent pour découper en lambeaux les lois 21 et 96. Mais cette fois-ci, c’est clairement une attaque politique venant d’Ottawa contre le Québec.
Dans sa langue qui lui est propre, Justin Trudeau soutient que défendre les « droits fondamentaux » des Canadiens en s’en prenant au principe même de la clause dérogatoire n’est pas une attaque contre le Québec. Mais Radio-Canada affirme que la clause a failli être déployée en Ontario contre la grève des syndicats de l’enseignement. Or, le projet de Doug Ford d’utiliser la clause fait l’objet de beaucoup de désapprobation. Une hypothèse serait que Trudeau courtise l’électorat ontarien en s’y opposant, à la fois pour les syndicats, mais aussi contre le Québec.
Justin Trudeau a humilié notre premier ministre en annulant la rencontre prévue avec lui pour une misérable tombée de neige. Dans un pays où l’hiver est toujours au programme une saison par année, il y a quelque chose de surprenant. Maintenant, il malmène un des seuls articles de la Charte canadienne qui favorise l’autonomie du Québec par rapport à ses «partenaires fédéraux».
Au début de la dernière campagne électorale, François Legault a été poussé par l’aile jeunesse de son parti pour organiser un référendum sur le rapatriement des compétences en immigration. Depuis, nous n’avons plus entendu traiter du projet. L’autonomisme de la Coalition Avenir Québec est un cul-de-sac qui n’a aucun rapport de force face au gouvernement fédéral, qui parle d’une seule voix lorsqu’il est temps d’attaquer le Québec. Notre poids démographique dans la fédération canadienne diminue, comme l’a indiqué les chiffres du dernier recensement. Trudeau nous conduit à un dilemme cornélien : soit vous accepter de perdre votre poids, donc votre influence dans le Canada en raison de la croissance de la population canadienne hors Québec, soit vous augmentez vos seuils d’immigration. Immigration qui votera en pourcentage stalinien pour le Parti libéral du Canada, et qui pose de sérieux problèmes pour la pérennité de notre culture.
Sans compter qu’en entretenant la fausse équivalence des « droits reconnus » entre francophones hors Québec, et les anglophones du Québec, Ottawa pousse pour l’assimilation à terme des Québécois. Il n’y a aucune similitude entre les communautés canadiennes-françaises en dehors du Québec, qui doivent constamment se battre pour avoir un département offrant à l’occasion des cours en français, et les anglophones du Québec, qui possèdent les meilleurs réseaux collégiaux, universitaires et hospitaliers.
Je prêche peut-être pour ma paroisse, mais je crois que si trois représentants du Parti Québécois réussissent plus à faire bouger les choses que les onze députés solidaires – et bien évidemment les 90 députés caquistes – imaginez ce que cela aurait été avec 90 députés du Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon. François Legault ne propose que les soins palliatifs pour que notre peuple meure dans la dignité sans trop de souffrance.
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