Le Canada a-t-il les reins assez solides pour contrer la menace chinoise en mer?

La présence symbolique du Canada dans le bassin indo-pacifique en étonne plus d’un. En effet, avec un manque d’effectifs criant de 1300 marins, la Marine royale canadienne compte bien hisser ses pavillons pour essayer de dompter le dragon chinois.

Très possiblement en raison d’une pression de ses alliés dans la région, le NCSM Winnipeg et le NCSM Vancouver ont tous deux été déployés dans la zone en juin dernier pour la première fois et ces deux frégates de classe Halifax ont navigué ensemble dans la région. Ces deux bâtiments de guerre rentrent maintenant chez eux… Pendant ce temps-là, aucune flotte se trouvait dans les eaux européennes depuis l’annexion de la Crimée par la Russie. Le vice-amiral Topshee a, par ailleurs, signifié l’incapacité de la marine de déployer davantage d’effectifs et de quincaillerie militaire dans les eaux océanes.

Irving Shipbuilding a été sollicité en 2010 pour construire une nouvelle flotte de 15 navires de guerre. Cependant, alors que le premier de ces navires était attendu dans l’eau d’ici 2025, les responsables disent maintenant que le premier navire de combat de surface canadien n’arrivera pas avant le début des années 2030. Il y a un an, les effectifs de la flotte canadienne comptaient que 31 navires actifs contre plus de 600 bâtiments de combat chinois.

Il va sans dire que les intérêts géostratégiques se situeraient davantage dans les eaux arctiques que dans les abords territoriaux chinois. Pendant que l’ours russe est occupé avec son ‘’Vietnam’’ ukrainien, il serait grand temps de pouvoir sécuriser les corridors commerciaux avant que les grandes puissances nous dérobent ce nouveau Panama glacial.

Depuis le sommet de 2004 au Pays de Galles, les 28 membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord se sont engagés à atteindre 2% de leur PIB aux dépenses militaires à l’horizon 2024; ce dont les États-Unis et le Royaume-Uni ainsi que 5 autres pays étaient les seuls à respecter cet objectif. Le Canada reste avec 1.27% à 1.33% de son PIB malgré la bonification du gouvernement fédéral de 18.2 milliards de dollars ; donc une bonification de 70% sur 10 ans. Malgré tout ça, le Canada reste bon 27e sur 29 ce qui est nettement décevant pour le 2e plus grand pays du monde, territoire assez difficile à défendre.

Que pourrait faire le Canada, considéré comme puissance moyenne, devant la plus grande marine du monde (en nombre de navires) ? La Chine repousse sans cesse sa revendication de la mer de Chine méridionale et continue à resserrer son collier de perle autour du cou de sa rivale millénaire qu’est l’Inde en achetant les pays limitrophes. L’enjeu susmentionné reste le principal défi militaire pour les alliés occidentaux. Réussiront-ils à pourfendre cette menace sérieuse?

Samuel Rasmussen

Formé à l’École de Politique Appliquée de l’Université de Sherbrooke, il se passionne pour la géopolitique et le développement des relations internationales. Collaborateur de différents podcasts notamment Ian et Frank et Agora Underground, il intervient souvent sur l’actualité. Il s’intéresse principalement à la psychologie du pouvoir et de son impact sur le plan individuel comme au sens large.

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