Le wokisme tire à sa fin, du moins c’est la théorie d’un journaliste français ayant enquêté sur Netflix

Le wokisme demeure la norme de nos jours dans les films et les séries proposées sur Netflix, Disney et par Hollywood en général. Par contre, les producteurs le voient bien : ça ne rapporte pas, et ils se cassent la gueule. L’adage dit « get woke, go broke » comme avertissement qu’en poussant le wokisme trop loin, tu vas faire faillite. C’est ce qui se produit avec de nombreuses séries qui reçoivent les pires critiques du public. Étude du cas d’école Netflix, et la thèse d’Edouard Chanot qui a écrit l’essai L’empire Netflix et de la série Cléopâtre qui est un parfait exemple de « blackwashing ». Analyse.

Christopher Lannes, youtubeur à succès qui s’intéresse aux séries dans une perspective politique, a analysé la dernière production controversée de Netflix sur la reine Cléopâtre. Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith est la personne derrière cette série sur des « reines africaines méconnues ». Disons que comme reine d’Afrique méconnue, on a fait mieux que Cléopâtre. Or, dans cette série, ce qui dérange, c’est qu’on présente une théorie bancale, comme quoi Cléopâtre serait noire ou mulâtre, car nous ne connaissons pas sa mère.

Nous savons que son père était d’origine grecque, et que ces Macédoniens étaient obsédés par la pureté de leur sang. Que la plupart se mariaient entre eux, entre membres de la famille. Donc, ce qui fait qu’il est très peu probable que Cléopâtre ait eu une mère d’origine africaine ou même égyptienne. Mais elle est présentée par des « experts » de la série comme assurément noire. « Experts » qui d’ailleurs viennent affirmer que la reine d’Égypte elle-même serait venue en rêve pour leur dire de raconter la « vraie » histoire. Wokisme qui se caractérise en partie en prenant les émotions, ressentis, fantasmes et lubies comme étant des faits scientifiques incontestables.

Ce phénomène plus large qui vise à mettre des acteurs noirs dans des rôles de personnages historiquement blancs, on appelle cela du « blackwashing », en opposition au « whitewashing » qui est de mettre une personne blanche dans un rôle qui aurait dû revenir à des Asiatiques par exemple. C’est le cas de films hollywoodiens adaptés de manga japonais. Le « blackwashing » s’est manifesté ces dernières années dans de nombreuses séries historiques. Par exemple en mettant une actrice noire dans le rôle de la reine Anne Boleyn.

Par contre, tout ça pourrait bientôt prendre fin. Ou du moins, se marginaliser. Ces pratiques douteuses qui visent à créer un climat de tensions raciales par le biais des séries, qui font ouvertement du rejet des hommes blancs quelque chose d’acceptable, voire d’encouragé, tire à sa fin. C’est du moins ce qu’affirme le journaliste français Edouard Chanot, qui a écrit L’Empire Netflix, l’emprise du divertissement, aux éditions de la Nouvelle Librairie.

Dans cet essai où il a interrogé des producteurs, des réalisateurs, des cadres de l’entreprise Netflix sur le financement, le fonctionnement de la boîte, il en est arrivé à la conclusion que l’entreprise californienne s’apprête à mettre fin au virage woke amorcé autour de 2018. Beaucoup de séries n’étant pas woke à l’origine, elles le sont devenues au fil du temps. Par exemple à la troisième saison. Une des stratégies employées est de simplement déprogrammer la série.

Plusieurs employés woke ont été renvoyés, et en plus de l’annulation de plusieurs séries, Netflix voit bien que ses séries les plus militantes font à chaque fois une controverse monstre. Cléopâtre est déjà l’émission la moins aimée de l’histoire selon les utilisateurs du site Rotten tomatoes. Et c’est sans compter toutes les autres séries qui ont subi quantité de critiques dévastatrices sur d’autres plateformes. Notamment Velma.

Par contre, il sera difficile de transformer complètement Netflix en entreprise normale, car ils évoluent dans l’écosystème très particulier du capitalisme californien. Le wokisme étant inscrit dans l’ADN de la Californie, il est peu probable que l’on assiste à court terme à un retour du balancier contre le wokisme autoritaire. Par contre, le constat que les dirigeants de ces entreprises ont fait est que le wokisme ne rapporte vraiment pas. Et qu’il n’a même jamais rapporté.

Entrevue d’Edouard Chanot à l’émission de Christopher Lannes

Sur la série Cléopâtre et le Blackwashing de Netflix