Le commissaire fédéral à la protection de la vie privée, Daniel Therrien, a vivement critiqué les tentatives du gouvernement d’envahir la vie privée des Canadiens en ligne tout en traçant les cas de coronavirus.
Selon l’organisme canadien de surveillance de la vie privée, le gouvernement fédéral ne fait pas assez pour protéger la vie privée numérique depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Dans son rapport annuel publié jeudi, le commissaire fédéral à la protection de la vie privée Daniel Therrien a vivement critiqué les tentatives du gouvernement d’envahir la vie privée des Canadiens en ligne tout en traquant les cas de coronavirus.
« Lorsque la pandémie COVID-19 est apparue au Canada, certains ont estimé que la vie privée devait être mise de côté parce qu’il était plus important de protéger la vie des Canadiens. Compte tenu de la gravité et de l’immédiateté de la situation, cette réaction n’a rien d’étonnant », a-t-il écrit.
« Cependant, elle était fondée sur une fausse hypothèse : soit nous protégeons la santé publique, soit nous protégeons la vie privée ».
Selon M. Therrien, la pandémie a révélé des failles majeures dans les lois canadiennes sur la vie privée, qu’il convient de corriger.
Avec la mise en ligne de nombreux services comme les soins de santé et l’éducation pendant la pandémie, le rapport explique que le gouvernement fédéral n’a pas fait assez pour s’assurer que le droit à la vie privée est toujours maintenu.
« La loi n’est tout simplement pas à la hauteur pour protéger nos droits dans un environnement numérique. Les risques pour la vie privée et d’autres droits sont accrus par le fait que la pandémie alimente une transformation rapide de la société et de l’économie dans un contexte où nos lois n’assurent pas une protection efficace aux Canadiens ».
M. Therrien s’est également dit préoccupé par le fait que le gouvernement fédéral a fait valoir que la loi sur la protection de la vie privée ne s’applique pas aux applications de dépistage et d’alerte des coronavirus.
Contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays occidentaux, la vie privée n’est pas un droit de l’homme au Canada. Dans son rapport, M. Therrien recommande de faire de la vie privée un droit de l’homme, en donnant aux Canadiens le pouvoir d’aller devant les tribunaux en cas de violation de la vie privée.
« Le Canada était autrefois un leader en matière de droit de la vie privée, mais il a clairement pris du retard par rapport aux autres pays du monde », a-t-il écrit.
« Nos propositions sont réalistes et contemporaines, et elles amélioreraient également l’interopérabilité de nos lois avec d’autres juridictions, en offrant une prévisibilité et en réduisant potentiellement le coût de mise en conformité pour les entreprises canadiennes ».
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