Les hostilités sont lancées : Pierre Poilievre part en guerre contre CBC/Radio-Canada

Traduit de l’anglais. Article de Tristin Hopper publié le 14 février 2023 sur le site du National Post.

Les conservateurs ont déjà menacé de définancer le radiodiffuseur, mais jamais de cette façon.

De nombreux chefs conservateurs ont promis de définancer ou de restructurer la CBC, mais rarement les critiques de la CBC ont été aussi explicites que sous Pierre Poilievre.

«Le président surpayé de la CBC a lancé une campagne partisane complète contre moi. Les Canadiens ne peuvent pas croire tout ce que la CBC dit à mon sujet, car cela est motivé par sa campagne partisane contre les conservateurs», a écrit le chef conservateur dans l’un des récents appels de fonds sollicitant de l’aide pour « définancer » le diffuseur public.

Vendredi, Poilievre lançait également des piques à l’encontre des plans récemment annoncés par CBC/Radio-Canada pour mettre fin aux émissions de télévision et de radio traditionnelles et offrir exclusivement son contenu en ligne. «Une société de radiodiffusion qui ne diffusera pas mais qui coûtera 1,2 milliard de dollars par an ? Aidez-moi à définancer la CBC», a-t-il écrit.

Des chants de «Defund the CBC !» ont parfois salué Poilievre lors de ses rassemblements. Sous le mandat de M. Poilievre, le site Web officiel du Parti conservateur a même mis en place une pétition officielle «Defund the CBC». «Nous demandons au gouvernement libéral de définancer la CBC afin d’économiser l’argent des contribuables et de garantir une presse libre et compétitive dans le paysage médiatique canadien», peut-on lire.

Les dirigeants de la CBC ont généralement évité de se battre ouvertement avec les politiciens fédéraux. Mais dans un certain nombre de commentaires publics, la PDG de la CBC, Catherine Tait, a directement qualifié la campagne « defund the CBC » de M. Poilievre de malhonnête ou de mal informée.

[…]

Les ouvertures de Mme Poilievre – notamment le slogan «Defund the CBC» – sont très similaires aux promesses faites jadis par son prédécesseur, Erin O’Toole. Mais O’Toole a notamment pris un virage à 180 degrés lorsqu’il a dû présenter son plan dans une campagne fédérale.

«La CBC est hors de contrôle et a besoin d’une réforme», a tweeté O’Toole au début de 2020, alors qu’il était encore candidat à la direction du parti.

Au moment de l’élection de 2021, O’Toole avait explicitement abandonné toute suggestion de réduction du budget du diffuseur. «CBC et Radio-Canada ont apporté d’importantes contributions au Canada au cours des 84 dernières années», peut-on lire dans le programme des conservateurs pour 2021, qui s’engage seulement à «revoir le mandat» du radiodiffuseur.

Il est peut-être surprenant de constater que le document de politique officiel du Parti conservateur est plutôt optimiste au sujet de la SRC. Aucune mention n’est faite de la restructuration ou du définancement, mais seulement que la SRC doit rester «un véritable radiodiffuseur de service public».

Tout au long des neuf années du gouvernement conservateur de Stephen Harper, la seule véritable mesure prise à l’encontre du radiodiffuseur public a été une série de coupes budgétaires progressives qui ont vu son financement fédéral chuter d’environ 14 %.

En fin de compte, le gouvernement Harper a été plus clément avec le budget de la SRC que deux de ses prédécesseurs libéraux. Sur une base annuelle, Paul Martin et Jean Chrétien ont tous deux laissé les finances de la SRC dans un état plus serré à la fin de leur mandat.

Même lorsque les conservateurs ont remporté la majorité en 2011, l’une des premières actions du ministre conservateur du Patrimoine James Moore a été de promettre que le financement de la CBC était assuré. «Nous croyons au radiodiffuseur public national», a-t-il déclaré.

M. Poilievre n’a pas donné de détails précis sur ce qu’il ferait à la CBC, à part réduire son budget. Le radiodiffuseur rapporte environ 500 millions de dollars par an en recettes publicitaires, en plus de sa subvention fédérale de 1,2 milliard de dollars, de sorte qu’il pourrait poursuivre des opérations réduites même sans l’aide des contribuables, même si CBC Radio-Canada serait effectivement définancée.

D’après les sondages, les Canadiens sont relativement apathiques quant à l’avenir de la SRC, ce qui pourrait être le reflet de la baisse constante du nombre de téléspectateurs. Dans un sondage Mainstreet de 2022, 46 % des répondants étaient en faveur du définancement de la SRC, tandis que 37 % s’y opposaient.

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