Le 8 avril prochain, on vivra dans le sud du Québec un événement historique unique en ce siècle. Une éclipse totale sera visible en après-midi. Ce qui devait arriver arriva dans le petit monde des médias subventionnés du Québec. Flairant la bonne affaire, les médias se sont emparés de ce miracle astronomique, pour en faire une source d’angoisse pour de nombreux citoyens. Non seulement nous ne devrions pas paniquer, mais les médias devraient vraiment cesser de « conter » des peurs au monde. Quelques réflexions sur les médias et ce sentiment de « peur » chez les Québécois.
Il n’y a pas une journée depuis un an sans qu’il n’y ait de nouveaux articles sur ce qui sera pour de nombreux Québécois l’événement d’une vie. Au lieu de s’en réjouir, de faire de la vulgarisation scientifique (ce qui manque terriblement de nos jours), les médias de Québecor ou Radio-Canada préfèrent avoir des clics, même si cela implique de sombrer dans le sensationnalisme.
Plusieurs Québécois paniquent, et les écoles ont suivi le pas. Elles seront nombreuses à fermer cette journée-là. Or, il y a déjà eu une grève en décembre, ce qui a fait manquer de nombreux jours d’école. Et la loi québécoise est claire : il doit y avoir 180 jours d’école chaque année. Mais même au-delà de ça, les centres scolaires affirment qu’ils ne veulent être tenus responsables en cas d’accident.
Oui, bien sûr, cela se comprend. Mais ça ne serait pas d’un ridicule consommé si certaines écoles ne tenaient pas ouverts leurs services de garde cette journée-là, en demandant aux parents de signer une décharge. Politique contradictoire s’il en est une. Il y a quelques années aux États-Unis, une éclipse a traversé une bonne partie du pays, émerveillant des dizaines de millions d’Américains. On ne rapporta qu’une centaine de cas environ de brûlures aux yeux pour une population beaucoup plus nombreuse que celle du Québec. Alors, pourquoi paniquer?
Bien sûr, il serait facile de blâmer les Québécois qui auraient « peur » de la mort ou de simplement vivre dans une société comportant des risques. Il faut dire que les Québécois sont un peuple indécis, souvent peu sûr de lui-même. Et cela, les médias le savent. Nous sommes les champions du monde des faits divers. La couverture médiatique de certains événements au Québec est sans pareil dans le monde. Est-ce le lot des petites nations qui sont assujetties à une autre? Comme à une certaine époque pas si lointaine où nos ancêtres aimaient raconter les potins dans leur village.
Encore une fois, les médias ont raté l’occasion de faire de la vulgarisation scientifique et de montrer des Québécois qui étudient ou travaillent dans le domaine de l’astronomie. Quelque chose qui aurait pu faire naître des vocations chez certains jeunes. Le gouvernement a bien déjà payé des influenceurs en temps de pandémie, alors pourquoi ne pas cette fois-ci rejoindre les jeunes sur la nécessité de se protéger les yeux et d’apprécier ce spectacle qu’ils ne verront qu’une fois dans leur vie?
L’éclipse est vue présentement au Québec comme une source de danger potentiel, alors que certaines grandes religions vénèrent ces miracles du ciel. Des gens de partout viennent au Québec pour pouvoir apprécier le spectacle. Les hébergements sont presque tous réservés dans le sud du Québec. Alors, pourquoi une couverture médiatique aussi déplorable? Cessons de blâmer les Québécois d’avoir peur, et blâmons les médias qui préfèrent des clics à l’information de qualité.
Depuis quelques jours, nous parlons beaucoup de l’affaire Irwin Cotler, ancien ministre fédéral de la…
La récente exclusion de Randy Boissonault du Conseil des ministres fédéraux a largement été relayée…
Traduit de l’anglais. Article de Adrian Ghobrial publié le 14 novembre 2024 sur le site…
Le ministre fédéral de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles était…
La vingt-neuvième "Conférence des partis" pour le climat (COP29) se déroule depuis déjà une semaine…
Ce matin, le gouvernement du Québec a annoncé son intention d'interdire le gaz naturel pour…