Opinion | Charlie hebdo, les universités et la présidentielle américaine : la liberté d’expression n’est jamais garantie

La liberté d’expression n’est pas un absolu dans la pratique. Au contraire, elle est toujours conditionnelle à des mesures de protection, que ce soit par la loi, voire l’application de la coercition. Lorsqu’elle touche certains sujets sensibles, les conséquences peuvent être intrinsèquement tragiques.

Il suffit de penser à la barbarie de Charlie hebdo en France, un hebdomadaire satirique dont la rédaction a été brutalement attaquée par des barbares djihadistes, pour qui la dérision du prophète Mahomet est coupable de châtiments allant jusqu’à la peine de mort. Ainsi, le simple fait d’aborder des sujets délicats peut couter extrêmement cher, allant de l’ostracisme et du châtiment symbolique jusqu’à la violence barbare du djihad. La liberté d’expression, bien que fondamentale, n’est jamais totalement garantie. Elle est l’objet d’un constant combat afin de la protéger de l’obscurantisme.

Au XVIIIe siècle, la France était un modèle remarquable pour la liberté d’expression, notamment à partir de ses philosophes qui s’attaquaient aux dogmes religieux. Pourtant, encore aujourd’hui, l’obscurantisme n’a pas totalement disparu, il se recycle sous de nouvelles formes. Dans les universités, la situation est grave. Les professeurs, théoriquement en situation d’autorité, sont désormais soumis à une insupportable pression de la part d’élèves prédicateurs, implantant leur morale à l’ensemble de la sphère académique. Pire encore, certains professeurs n’hésitent pas à embrasser eux-mêmes la tendance à la censure, resserrant les balises de la liberté de façon continuelle.

Ainsi, l’université moderne, pourtant vouée à la protection de la liberté d’expression, dissout sa vocation et subit une forme prononcée de corruption. Tout au contraire, elle est désormais un ennemi de la liberté, forgeant des élèves intolérants et dogmatiques qui ont en commun la volonté de dissoudre la civilisation occidentale et son mode de vie. Cette tendance est malheureusement systématique. L’école est désormais un incubateur de militants sans esprit critique, dont la seule fonction consiste à réciter des mantras creux et à répudier ceux qui ne pensent pas comme eux. Notre jeunesse étudiante en vient à détester le sexe masculin, la patrie, la liberté individuelle et la croissance, et ce au nom d’idéaux extra-mondains qui ont mené à des dérives abominables au XXe siècle.

Il ne faut donc pas compter sur la sphère académique afin de valoriser la liberté d’expression. C’est à croire qu’il s’agit malheureusement d’un combat perdu, vu cette tendance a priori difficilement réversible. Également, chez nos voisins du Sud, la situation est profondément préoccupante. Twitter et Facebook, deux oligarques médiatiques qui ont un pouvoir incommensurable, ont pris position dans la campagne présidentielle et ont censuré des informations compromettantes à l’égard de Joe Biden. Ces informations sont absolument significatives puisqu’elles ont comme conséquences de prouver que Biden est un homme corrompu qui n’a pas de légitimité présidentielle. Son fils Hunter Biden a notamment servi de courroie de transmission afin de collaborer avec des puissances extérieures (Russie, Ukraine, Chine…). Fondamentalement, il s’agit d’une flagrante forme de corruption.

Plutôt que de laisser la campagne présidentielle suivre son cours, Twitter et Facebook ont décidé d’interférer et de prendre position en fonction de Joe Biden, exécutant un acte de censure à l’endroit de toute information compromettante à cet égard. Afin d’excuser leurs gestes, ils affirment que les informations en question ont été obtenues de manière illégale. Pourtant, si ces informations étaient destinées à l’endroit du Président Trump, Dieu sait qu’ils ne se seraient pas gênés afin de le discréditer. Il s’agit donc d’une forme de censure arbitraire, extrêmement grave, qui porte durement atteinte à la liberté d’expression, en plein cœur d’une campagne médiatique tumultueuse. Encore une fois, on constate que le système médiatique dominant est absolument hostile à l’égard de Donald Trump, allant jusqu’à la censure explicite afin de lui nuire.

La liberté d’expression n’est jamais garantie de façon immuable et éternelle. Tout au contraire, il s’agit d’un combat incessant afin de la chérir et la protéger. Comme dit l’adage, la liberté s’acquiert par la force. Charlie hebdo, les universités et la présidentielle américaine ne sont que des exemples parmi d’autres. En cette matière, il ne faut jamais se soumettre à la censure, quel que soit le contexte. Lorsqu’il s’agit de la liberté d’expression, alors les grands moyens sont permis. Il n’y a ni négociation ni compromission à cet effet. L’Occident est et demeurera terre de libertés.

Félix Racine

Félix Racine est présentement étudiant à l'université en Science politique et Philosophie. Attentif à l'actualité politique et sociale, il dénonce le politiquement correct qui affecte l'espace médiatique, politique et académique.

Recent Posts

Québec Solidaire : un parti passé date?

La futurologie est hasardeuse. Prédire comment sera le futur est quelque chose de difficile. Mais…

20 heures ago

Amalgame Poilievre/Diagolon – Trudeau en mode panique

Le contexte: Pierre Poilievre est allé rencontrer un groupe de manifestants qui campent à Fort…

2 jours ago

Toujours plus d’Américains voient la Chine comme un « ennemi »

Traduit de l’anglais. Article de Tara Suter publié le 1er mai 2024 sur le site…

2 jours ago

QS ou les limites de l’idéalisme

Quelques mois après que Catherine Dorion ait réglé ses comptes contre Gabriel Nadeau-Dubois et les…

4 jours ago

Gaz naturel canadien : au tour de la Pologne d’exprimer un intérêt

Un nouveau pays s'ajoute à la liste de ceux qui déclarent avoir un intérêt pour…

5 jours ago