Actuellement en tournée en Asie, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi est arrivée aujourd’hui à Taïwan où elle a été accueillie par le ministre taïwanais des affaires étrangères Joseph Wu. La chose déplaît fortement à Pékin qui estime qu’il s’agit d’une ingérence dans les affaires internes de la Chine, qui tente depuis 1949 de reprendre l’île ayant fait sécession avec son gouvernement en exil.
Alors que le ministère chinois des affaires étrangère dénonce des actions « extrêmement dangereuses » et analyse que les États-Unis utilisent Taïwan afin de contenir la Chine, ce qui selon lui est une « grave violation » portant « gravement atteinte à la paix et à la stabilité » régionales, le ministère chinois de la défense menace pour sa part ouvertement « d’actions militaires ciblées ».
Si l’outrage chinois ne surprend pas – la chine continentale ayant toujours considéré Taïwan comme sa chasse-gardée et ayant toujours été décomplexée dans ses volonté de conquête – le ton et les propos, qui gagnent en intensité, ont quelque chose de curieux.
C’est que la Chine argumente la chose en reprochant aux américains de briser leurs engagements alors que l’administration Biden, poursuivant l’axe politique mise en place par Trump, est totalement transparente depuis de nombreux mois au sujet de son support inconditionnel à Taïwan.
Biden affirmait effectivement dès mai dernier que les États-Unis n’accepteraient pas de changement de statut pour l’île et la défendraient militairement en cas de tentative d’invasion par la Chine Continentale. Il ajoutait que cette dernière « flirtait avec le danger » en prévoyant une action guerrière.
Plus tôt cette semaine, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain, c’est le président Xi qui répliquait que les États-Unis devaient se soumettre à la « politique d’une seule Chine » – qui nie l’indépendance taïwanaise – et que « ceux qui jouent avec le feu se brûlent ». C’est donc une escalade verbale dangereuse qui se produit entre les deux superpuissances depuis quelques semaines.
Ça n’aura pas empêché Pelosi d’affirmer à son arrivée sur l’île que « La visite de notre délégation parlementaire à Taïwan démontre le soutien inconditionnel de l’Amérique à la vibrante démocratie de Taïwan ».
Une évolution intéressante à prendre en compte dans ce dossier est aussi la solidarité sino-russe en train de se consolider en Asie, avec Moscou qui joint sa voix à Pékin en accusant sans ambages les Américains de « déstabiliser le monde » et qui juge la visite de Nancy Pelosi comme une « pure provocation ».
Un clair réalignement géopolitique est en train de s’opérer avec le regain d’une dynamique de guerre froide entre l’est et l’ouest. La guerre en Ukraine et le régime de sanctions aura stimulé des intérêts complémentaires entre la Chine et la Russie et en aura fait de meilleurs alliés. La capacité pour l’Occident de résister aux deux superpuissances en même temps se retrouve donc de plus en plus compromise.
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